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Jean Perrot

  • Person
  • 1920-2012

Jean Perrot est né le 10 juin 1920 à Landresse (Doubs) près de Besançon, d’un père instituteur et directeur d’école et d’une mère institutrice. Après des études secondaires à Besançon, puis Vesoul, il s’installe à Paris en 1939 pour suivre l’enseignement de l’École Nationale Supérieure des Arts décoratifs. Passionné par l’Orient, attiré par l’architecture et l’archéologie, il s’inscrit en 1942 à l’École du Louvre. Il y suit les cours d’André Parrot et René Dussaud en archéologie orientale puis ceux de James G. Février sur les Phéniciens à l’EPHE. En 1945, à la fin de sa formation à l’École du Louvre, une bourse de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres lui est proposée pour suivre une formation à l’archéologie de la Palestine durant un an, à l'École biblique et archéologique de Jérusalem. Il y est accueilli par le père Vincent qui le forme et effectue ses premières fouilles aux côtés du père Roland de Vaux à Telle el’Farah près de Naplouse. Le 1er octobre 1946, certainement sur recommandation de René Neuville, Jean Perrot entre au CNRS en tant que stagiaire pour une période d’un an renouvelable. Il y fera toute sa carrière.
Il développe d'abord ses recherches en Israël sur les sociétés pastorales du IVe millénaire, puis sur la néolithisation (Abou Gosh, Abou Matar, Mallaha). Au début des années cinquante, interrompant pour quelques temps ses activités de terrain il revient à Paris pour suivre les cours de René Vaufrey et d’Henri Victor Vallois à L’Institut de Paléonthologie Humaine et ceux d’André Leroy Gourhan au Musée de l’Homme. C’est durant ce séjour en France qu’il rencontre François Bordes et Denise de Sonneville-Bordes. Leurs échanges permettent à Jean Perrot de perfectionner ses connaissances en typologie et débouche en 1954 sur la publication d’un ouvrage de référence avec D. de Sonneville-Bordes : le Lexique typologique du Paléolithique supérieur. Rentré en Israël en 1952, à la fin de la guerre d’indépendance, il reprend ses activités de terrain, sur deux nouveaux sites proche de Beershéva, Abou Matar en 1953 et Safadi en 1954. Sollicité par l’archéologue, politicien et militaire israélien Yigaël Yadin (1917-1984), il entame des fouilles à Hatzor en 1955 et y applique librement ses méthodes de fouille. C’est durant la campagne 1955 qu’il est appelé pour authentifier un site archéologique découvert à l’occasion de travaux de captation de la source d’Ain Malaha dans la vallée du Jourdain (lac Houleh). Un diagnostic archéologique réalisé en accord avec le Département des Antiquités lui permet de rapprocher le matériel lithique découvert de celui des sites natoufiens fouillés par l’archéologue anglaise D. Garrod (grotte de Shukbah et d’El Wad).
En 1958, sous l'influence de R.J. Braidwood, il développe des recherches plurisciplinaires qui le conduisent en 1964 à créer au CNRS une RCP (recherche coopérative sur programme, RCP50 puis RCP362) : "Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique" réunissant géologues, anthropologues, archéozoologues, paléobotanistes de plusieurs nationalités travaillant sur plusieurs pays du Proche-Orient et en Ethiopie. Plus tard il fait évoluer la mission française en Israël, d'un cadre au départ informel à une Mission permanente du CNRS (MP3) qui devient le Centre de recherche français du CNRS en Israël ; il le dirige jusqu'à sa retraite. En juin 1967, à la demande d’André Parrot, prenant la succession de Roman Ghirshman (1895-1979), il est nommé par le ministère des Affaires étrangères directeur de la Délégation archéologique française en Iran (DAFI) et devient directeur de la Mission archéologique de Suse. En 1973, il fonde avec Bernard Vandermeersch la revue Paléorient, revue pluridisciplinaire de préhistoire et protohistoire de l’Asie du Sud-Ouest et poursuit une activité éditoriale jusqu’à la fin de sa vie.

François Valla

  • Person
  • 1942-

François Valla est spécialiste de la préhistoire du Proche-Orient. Directeur de recherche au CNRS, il est rattaché à l'équipe Ethnologie préhistorique (UMR 7041 Archéologies et sciences de l'Antiquité).
Après l’obtention d’un baccalauréat en 1961, il s’inscrit en licence de théologie à la faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg, puis en 1968, quitte l’Alsace pour Paris et s’oriente vers une licence ès lettres à l’université de Paris Sorbonne. Il prépare ensuite une maîtrise spécialisée en art et archéologie (préhistoire) sur « Les fouilles françaises à Auvernier (Suisse) en 1948 » à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne qu’il obtient en 1971. Trois ans plus tard, il obtient un diplôme d’Elève titulaire de l’école biblique de Jérusalem.
En 1976, il soutient une thèse de doctorat en préhistoire sur « L’industrie lithique du gisement natoufien de Mallaha (Eynan), Israël » à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, puis, en 1983, une thèse d’Etat es lettres et sciences humaines, sur « Les industries de silex de Mallaha (Eynan) et du natoufien dans le levant », également à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.
Tout au long de sa carrière, « il s’est attaché à reconstituer la vie des chasseurs-cueilleurs plus ou moins sédentaires dits « natoufiens », connus surtout dans le sud du Levant (Israël, Territoires palestiniens, Jordanie). Après avoir tenté de faire le point des connaissances, il a cherché à établir une chronologie relative des gisements en s’appuyant sur les stratigraphies, la sériation des outils de silex et les dates C.14 afin d’esquisser la trajectoire de populations qui ont occupé la région pendant plusieurs milliers d’années. Entre autres résultats, ces travaux ont fait connaître de nouvelles maisons, en particulier dans le Natoufien final (cf. Thème La néolithisation du Proche-Orient : le Natoufien). Ils ont aussi mis en évidence dès le Natoufien ancien une relation affective entre l’homme et le chien manifestée par la position des corps dans les tombes » (F. Vallat ; site de la MAE).
Il a dirigé des prospections préhistoriques dans le nord du Néguev avec I. Gilead (1978-1979) et des fouilles sur les terrasses d’El-Ouad (1980-1981) et d’Hayonim (1980-1981 et 1985-1989) avec O. Bar-Yosef. À partir de 1973, il est introduit à Mallaha par Jean Perrot et Monique Lechevallier avec qui il co-dirige le chantier jusqu’en 1976. Il reprend des fouilles sur le site en 1996, en collaboration avec Hamoudi Khalaily, et ce jusqu’en 2005.

Mission archéologique française en Israël

  • FRAEPMSHRG-MP3
  • Corporate body
  • 1955-1979

La « Mission archéologique française en Israël » nait de façon informelle à la fin des années cinquante. Elle est l’origine du plus ancien établissement du CNRS à l’étranger : le CRFJ (Centre de Recherche Français de Jérusalem). Son histoire commence au début des années cinquante, mais il faut remonter au milieu des années quarante pour en comprendre la genèse.

En août 1946, Jean Perrot, boursier de la Direction générale des relations culturelles (DGRC) du Quai d'Orsay, désigné par l’Académie des inscriptions et belles lettres vient de passer une année en Israël en tant que pensionnaire à l’école biblique et archéologique française de Jerusalem. Après quelques semaines de fouilles organisée par l’école à Tell el Fara'h, première capitale d'Israël, Perrot souhaite rester en Israël. Il dépose un dossier auprès de la section « histoire » du Comité National de la Recherche Scientifique et le 1er octobre 1946, est recruté en tant que stagiaire par le CNRS. Le 1er octobre 1948, il obtient le statut d’ « attaché de recherches » du CNRS. C’est dans les années qui suivent que le jeune archéologue qui s’est rapproché de René Neuville décide de se consacrer à la période située entre le Paléolithique et le premier âge du bronze. Puis, à partir de 1950, il devient véritablement directeur des fouilles archéologiques françaises en Israël (Abou Gosh, puis Zoumeili).
Nommé « chargé de recherches » du CNRS à l’automne 1951, Jean Perrot s’installe à Jérusalem dans un immeuble de la rue Ha Palmach. Dans le sous-sol du bâtiment, il aménage son bureau et progressivement, les locaux attenants deviennent le point d’ancrage des premières missions ; Perrot y crée un laboratoire photo et un dépôt destiné à accueillir le matériel issu des premières fouilles. Ainsi nait la base Israélienne d’une structure dépourvue de statut officiel que les instances parisiennes appellent en ce début des années cinquante : la « mission Perrot ». Si la structure administrative existe, elle ne bénéficie d’aucun soutien financier. Le jeune Archéologue vit de sa seule allocation de chercheur versée par la CNRS et peine à obtenir des crédits de fouilles délivrés par la DGRC dépendante du Ministère des affaires étrangères. Pendant les premières années de vie de la mission (Zoumeili, août 1952), il est donc soutenu par le service des Antiquités d’Israël, les municipalités situées à proximité des gisements (en particulier à Beershéva), le Museum Haarets et le ministère du travail israélien qui lui fournit une main d’œuvre quasi-gratuite. Mais ces soutiens ne suffisent pas. Pour sa première campagne à Abou Matar il se trouve obligé d’emprunter pour boucler le budget de la fouille et en 1954, pour le chantier de Safadi il fait appel à un mécène Israélien, le docteur Walter Moses, fondateur du Musée archéologique de Tel Aviv. La même année, la petite structure de la rue Ha Palmach accueille des étudiants de l’université hébraïque et les collègues du CNRS venus fouiller à Safadi : Thérèse Josien (archéozoologue), Denise Ferembach (anthropologue) ou Henri de Contenson (archéologue). La « mission Perrot » se structure et grâce aux résultats de ses activités de terrain, d’Abou Matar à Mallaha, il gagne progressivement la confiance de la commission des fouilles qui, à partir de 1955, le soutient plus régulièrement. Désormais, Perrot s’abrite sous le titre de « Mission archéologique française en Israël » et à la fin des années cinquante le CNRS lui accorde de meilleures subventions dans le cadre de ses missions. Malgré cela, il est obligé de continuer à faire appel à des financements extérieurs (American Philosophical Society et Werner Gren Fondation). En 1957, sur les conseils d’Émile Roche, président du Conseil économique en visite à Safadi, il crée « l’Association des amis de la Mission archéologique française en Israël » afin de récolter plus facilement des fonds.
Lors d’un voyage aux États-Unis il apprend que la direction du CNRS envisage à l’automne 1963, de créer un nouveau type d’unités de recherches, les « recherches coopératives sur programme (RCP) » permettant le soutien financier de programmes interdisciplinaires. La formule ne s’applique pas encore à l’archéologie, mais en mai 1964, Jean Perrot dépose malgré tout un dossier pour créer la RCP « civilisations préhistoriques et protohistorique du Proche-Orient asiatique ». La RCP 50 nait quelques mois plus tard et modifie ainsi la « Mission archéologique française en Israël ». En 1967, Jean Perrot obtient enfin du CNRS que les locaux de Jérusalem, pont d’ancrage principal de la RCP soient financés par les crédits de mission de la RCP. À cette occasion, la structure de l’ancienne « mission Perrot » est rebaptisée CRPF (Centre de recherches préhistoriques français en Israël), mais le centre n’a toujours pas de véritable existence, le CNRS ne le soutenant que temporairement. Au début des années soixante-dix, Jean Perrot, nommé directeur de recherche (1971) propose de fonder enfin un centre permanent ; une structure stable avec un personnel fixe et un budget régulier en partenariat avec le CNRS et le ministère des affaires étrangères (MAE). Le projet n’aboutit pas, mais en 1973, il obtient enfin un statut pour sa formation, la RCP 50 déjà renouvelée deux fois devient « Mission permanente du CNRS en Israël » (MP3). Enfin, en 1979, quelques mois après l’installation de la mission dans un nouveau local (l’ancien monastère d’Emmaüs) le projet du début des années soixante-dix abouti et la MP3 devient « Centre de recherche français de Jérusalem » et obtient enfin de la DGRCST (Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques) un soutien distinct des crédits de fouilles et une autonomie financière pour sa formation. Après le départ de Jean Perrot en 1989, le CRFJ devient une unité mixte de recherche.

Mission de Munhata (Mission archéologique française en Israël)

  • FRAEPMSHRG-MNH
  • Corporate body
  • 1962-1967

Le site archéologique de Munhata (Minha Horvat) est situé à 12 km au sud du lac de Tibériade dans la vallée du Jourdain. Il se trouve sur le rebord d'une haute terrasse entaillée vers l'ouest par la vallée du Wadi El-Bireh. Le site a tout d'abord fait l'objet d'un sondage entrepris en 1954 par l'archéologue israélien Nehemya Tsory, puis il est ensuite fouillé de 1962 à 1967 sous la direction de Jean Perrot, grâce à un financement de la Commission des fouilles du Ministère des Affaires Étrangères et du C.N.R.S. et à l'aide du Service des Antiquités d'Israël. Le chantier est séparé en deux secteurs : le chantier Nord et le chantier Sud qui sont séparés par une piste menant au Jourdain. Au terme des six campagnes, la superficie fouillée dépasse les 2050 m2.
1ère campagne : du 25 novembre 1962 au 6 janvier 1963 (chantier Sud)
2ème campagne : du 7 juillet au 21 août 1963 (chantier Sud)
3ème campagne : du 28 septembre au 6 novembre 1964 (chantier Sud)
4ème campagne : du 16 mai au 4 juillet 1965 (chantiers Nord et Sud)
5ème campagne : du 29 mai au 30 juillet 1966 (chantiers Nord et Sud)
6ème campagne : du 2 au 31 mai 1967 (chantiers Nord et Sud)

La stratigraphie atteint par endroits près de 3 m d'épaisseur et plusieurs niveaux allant du Pre-Potery Neolithic B (8ème millénaire av. n. è.) à la culture de Wadi Rabah (5ème millénaire av. n. è.) ont été distingués par les fouilleurs. Par ailleurs, une sépulture collective (Locus 641) datée de l'âge du Bronze moyen a également été mise au jour en 1964 et 1965.

Le site de Munhata a également fait l'objet de deux campagnes de fouilles en 1993 et en 1995 menées par Catherine Commenge, alors rattachée au C.F.R.J.

Les travaux menés par J. Perrot ont fait l'objet de plusieurs rapports préliminaires publiés dans les revues Syria, Revue Biblique et Israël Exploration Journal.

Will Ernest

  • FRAEPMSHRG-EW
  • Person
  • 1913-1997

Ernest Will était spécialiste du Proche-Orient hellénistique et romain.

  • Élève de École normale supérieure après une licence à la faculté des Lettres de Strasbourg ; agrégation de Lettres classiques, 1933-1936.
  • Membre de l’École française d'Athènes, 1937-1939.
  • Professeur au lycée Thiers de Marseille puis assistant du doyen Ch. Dugas, 1940-1944.
  • Professeur au lycée Ampère de Lyon, 1945.
  • Premier pensionnaire à l'Institut français d'archéologie de Beyrouth, créé en 1946 sous la direction d'Henri Seyrig, 1946-1951.
  • Assistant de grec à la faculté des Lettres de l'université de Lille, 1951-1953.
  • Docteur ès Lettres, 1953.
  • Professeur de langue et littérature grecques et d'histoire de l'art et archéologie à la faculté des Lettres de l'université de Lille, 1953-1963.
  • Directeur des Antiquités historiques du Nord de la France, 1963-1968.
  • Professeur de langue et littérature grecques à l'université de Paris-Sorbonne, 1963-1970.
  • Professeur d'histoire de l'art et archéologie à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Institut d'art et d'archéologie).
  • Membre élu de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, 1973.
  • Directeur de l'Institut français d'archéologie de Beyrouth qui devient en 1977 l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient après la création de deux antennes à Damas (Syrie) et à Amman (Jordanie), 1973-1980.
  • Directeur de la revue " Syria ", 1978-1997.

Autres fonctions :
Membre du Conseil supérieur de la recherche archéologique ; membre de la Commission des fouilles du ministère des Affaires étrangères ; membre du comité de direction du Service d'architecture antique du CNRS ; membre résidant de la Société nationale des Antiquaires de France ; membre correspondant de la British Academy et du Deutches Archäologisches Institut de Berlin.

Distinctions :
Officier de la Légion d'honneur ; commandeur des Palmes académiques ; officier de l'Ordre des Arts et Lettres.

Seyrig Henri Arnold

  • FRAEPMSHRG-HAS
  • Person
  • 1895-1973

Henri Arnold Seyrig est né le 10 novembre 1895 à Héricourt (Haute-Saône) et décédé le 21 janvier 1973 à Neuchâtel (Suisse).

  • Agrégé de grammaire (1922).
  • Membre de l'Ecole française d'Athènes (1922-1927).
  • Secrétaire général de l'Ecole française d'Athènes (1928-1929).
  • Directeur général des Antiquités de Syrie et du Liban sous le mandat français (1929-1941). Il organise les fouilles archéologiques du temple de Bêl à Palmyre, du Krak des Chevaliers et du sanctuaire d'Héliopolis à Baalbek.
  • Fondateur de l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient (IFAPO) en 1946 et directeur jusqu'en 1967.
  • Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1952-1973).
  • Directeur des Musées de France (1960-1962).

"Cette carrière grecque et syrienne a fait de lui l’un des pères de l’archéologie du Proche-Orient. Il s’est particulièrement intéressé à la numismatique et a contribué à l’enrichissement des collections du cabinet des Médailles." http://www.institut-de-france.fr/fr/article/2055-colloque-henri-seyrig-1895-1973 (consulté le 27 mai 2020).

Girard-Farizy Catherine

  • FRAEPMSHRG-CD
  • Person
  • 1947-1997

Formation universitaire
Certificats d'Ethnologie et d'Ethnologie Préhistorique, Sorbonne (1967).
Certificats de Géomorphologie (Institut de Géographie) et de Méthodologie Esthétique, Institut d'Art (1968).
Maîtrise spécialisée de Préhistoire (Panthéon-Sorbonne) et Licence es Lettres (1969).
Certificat d'Anthropologie, Université de Paris IV (1970).
Doctorat de Troisième cycle en archéologie sur le moustérien de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (1971).

Carrière
Entrée au CNRS (1976).
Membre du laboratoire d'ethnologie préhistorique de l'Université de Paris I en tant qu'Attachée puis Chargée de Recherche (1976-1991).
Membre du laboratoire de préhistoire de l'Université des Sciences et Technologies de Lille en tant que Directrice de Recherche (1991-1997).

Activités de terrain
Fouilles à la grotte du Bison d'Arcy-sur-Cure sous la direction d'A. Leroi-Gourhan (1963).
Fouilles à la Quina sous la direction de G. Henri-Martin (1964-1965).
Fouilles à Escolives-Ste-Camille sous la direction de R. Kapps (1964).
Fouilles à Auvernier sous la direction d'A. Gallay 1965).
Fouilles à Pincevent sous la direction d'A. Leroi-Gourhan (1966-1976).
Fouille de sauvetage à Terra Amata sous la direction de H. de Lumley (1966).
Direction scientifique d'une fouille de sauvetage liée à des travaux autoroutiers (1967).
Participation aux fouilles de sépultures de la Direction des Antiquités Préhistoriques d'Ile-de-France (1974-1978).
Direction du chantier de fouilles de Mauran (Haute-Garonne), chantier école du Ministère de la Culture (1974-1981).
Direction du chantier de fouilles de Champlost, Yonne (1982-1983).

Mission archéologique française de Khirokitia (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MAKH
  • Corporate body
  • 1977-2009

L’invasion de Chypre par l'armée turque en 1974 entraîna une réorientation des recherches archéologiques dans l’île. Les recherches de la mission archéologique se portèrent alors sur le site de Khirokitia, gros village néolithique installé à quelques kilomètres du littoral au sud de l'île.
Les objectifs restaient identiques : étudier le processus de néolithisation de l’île de Chypre par l‘analyse les traits caractéristiques du Néolithique précéramique et répondre à la question de son origine, mais dans un autre cadre, les deux établissements différant l’un de l’autre par leur position géographique, par leur environnement, par leur taille, par leur économie et par leur développement. A ces objectifs s’en ajoutaient également d’autres suscités par l’ampleur du site et concernant en premier lieu son inscription dans l’espace et l’organisation de l’établissement. Les fouilles entreprises en 1977, sous la direction d’Alain Le Brun et d’Odile Daune-Le Brun, furent achevées en 2009.
Site majeur du Néolithique précéramique récent, le village Néolithique de Khirokitia est situé dans le sud de l’île, à environ 6 km à vol d’oiseau du rivage actuel. Il est installé aux flancs d’une colline enserrée dans un des méandres de la rivière Maroni. Il couvre une superficie qui, lors de l’extension maximale de l’espace bâti, peut être estimée à environ 3 ha. Occupé du 7e millénaire au milieu du 6e millénaire avant notre ère, le site, après un abandon de près de mille ans, est réoccupé au 5e millénaire au cours du Néolithique Céramique ou « Culture de Sotira », avant d’être définitivement abandonné. De cette réoccupation du site il ne subsiste que les rares vestiges que l’érosion a épargnés.
Le site a été découvert en 1934 par l’archéologue chypriote P. Dikaios qui, de 1936 à 1946, en conduisit l’exploration. Une brève opération y fut entreprise en 1972 par le Département des Antiquités. 1976 marqua la reprise des travaux sur le site, d’abord par une opération conjointe CNRS (RCP 362) et British School of Archaeology in Jerusalem, puis de 1977 à 2009 par la Mission archéologique française de Khirokitia, CNRS/ MAEE (dir. A. Le Brun et O. Daune-Le Brun). Les campagnes de fouille et d’études ont été conduites dans le cadre de la RCP 476 (1977 à 1981), du CRA - URA 17 puis UPR 7537 (1983 à 1999) et enfin de l’UMR 7041 - Maison Archéologie & l’Ethnologie, René-Ginouvès (2000-2009).
Le site a été inscrit en 1998 par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité.
La richesse, la variété et la nouveauté de la documentation recueillie, qui s’appuie sur un cadre stratigraphique précis, permet une multiplicité d’approches : le développement du village, de son implantation, de son organisation spatiale et de son organisation sociale, l’environnement, les stratégies de subsistance ainsi que les techniques de construction et les différents artisanats.
L’intérêt de cette documentation est d’autant plus vif qu’elle illustre l’aboutissement d’un processus de colonisation dont on connaît maintenant sinon les tout premiers débuts, du moins une phase très ancienne. Pouvant ainsi être mise en perspective, elle constitue un point de référence à partir duquel il est possible de suivre l’élaboration du Néolithique précéramique chypriote avec ses spécificités propres, la mise en place des espèces cultivées, l’évolution de la faune, les transformations de l’environnement sous l’effet des impacts anthropiques et climatiques.
Les derniers travaux de terrain ont conduit à reconsidérer le développement du Néolithique précéramique récent de l’île. Les changements et continuités observés dans l’ensemble de la documentation sur la culture matérielle et l’environnement sont analysés à la lumière des évènements majeurs qui ont affecté le village, le plus important étant le déplacement et la redistribution de l’espace villageois vers la fin du 7e mil. av. J.C., une période marquée au Proche-Orient par le « 6.2 Climatic event ».
Ils ont également apporté de nouveaux indices d’une continuité entre les deux épisodes de la préhistoire chypriote, le Néolithique précéramique et le Néolithique céramique, qui suggèrent que loin d’avoir été complètement désertée, l’île semble être restée occupée, mais par une population qui apparemment a changé de style de vie, préférant de petites communautés plus mobiles et, par conséquent, archéologiquement moins facilement détectables.
Les résultats des campagnes effectuées entre 1977 et 1991 ont fait l’objet de trois monographies publiées par la Direction Générale des Relations Culturelles du Ministère des affaires étrangères :
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1977-1981. Paris : Edition Recherche sur les civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 41), 1984.
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1983-1986. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 81), 1989.
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1988-1991. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques), 1994.
L’activité de l’équipe est désormais consacrée à l’analyse de ces données et à la publication des volumes 4 (en cours d’achèvement) à 6 de la série des Fouilles récentes à Khirokitia.
Le matériel archéologique a été déposé au Musée de Nicosie puis à partir de 1983, au Musée archéologique de Larnaca.

Mission archéologique française de Cap Andreas-Kastros (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MACAK
  • Corporate body
  • 1970-1973

L’ouverture en 1970 du chantier de Cap Andreas–Kastros a marqué la reprise des travaux sur le Néolithique précéramique de Chypre qui, depuis la fouille du site de Khirokitia par P. Dikaios dont la publication datait de 1953, n’avait fait l’objet d’aucune recherche sur le terrain. L’existence d’un Néolithique précéramique à Chypre posait plusieurs questions parmi lesquelles :

  • comment rendre compte des aspects originaux de cette culture et de son décalage culturel par rapport au continent ?
  • d’où procédait ce Néolithique qui était alors la plus ancienne manifestation connue d’une présence humaine sur l’île ?

Occupé au tournant des 7e-6e millénaires avant notre ère, le site du Cap Andreas est le seul site côtier fouillé de façon extensive. Ce petit village de pêcheurs néolithiques est logé dans un amphithéâtre naturel dominant la mer et offrant une superficie estimée à 1700 m2, dont seuls 250 m2 ont été explorés.
Doublement différent de Khirokitia par sa position géographique (à l’extrême pointe nord-est de l’île) et par son environnement (il est installé au bord de la mer), ce site, qui a livré l’image de la première exploitation marine côtière d’une zone vierge, a dévoilé un nouvel aspect du Néolithique précéramique : il est le seul site pour lequel toutes les ressources marines sont prioritaires et où les mammifères jouent un rôle secondaire.

Une brève campagne de reconnaissance en 1969, fut suivie de quatre campagnes (1970-1973) effectuées successivement dans le cadre des RCP 50 puis RCP 362 (Recherches Coopératives sur Programme : « Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique »).
En 1974, l'invasion de Chypre par l'armée turque marque l'arrêt de l'exploration du site devenu inaccessible car situé dans la partie occupée par l'armée. Les recherches de la mission archéologique se portent alors sur le site de Khirokitia, gros village installé à plusieurs kilomètres du littoral au sud de l'île.

Le matériel issu des fouilles est déposé au Musée de Chypre à Nicosie. Deux campagnes d'étude du matériel ont été effectuées au Musée archéologique de Nicosie en 1975 et 1976.
Le site a été détruit par l’armée turque en 2005.

La publication des recherches à Cap Andreas Kastros a été assurée par la Direction Générale des Relations Culturelles du Ministère des affaires étrangères :
LE BRUN A, 1981. Un site néolithique précéramique en Chypre : Cap Andreas-Kastros. Paris : Editions ADPF (Recherche sur les grandes civilisations. Études néolithiques. Mémoire 5).

Les résultats des recherches à Cap Andreas Kastros ont également fait l'objet d'autres publications, notamment :
DAVIS S.J.M., 1989. Some more animal remains from the Aceramic Neolithic of Cyprus, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1983-1986 : 189-221. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 81).
DESSE J. et DESSE-BERSET N. 1994. Stratégies de pêche au 8e millénaire : les poissons du Cap Andreas – Kastros, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1988-1991 : 335-60. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques).
CATALIOTTI J. 1994. La malacofaune marine du Cap Andreas – Kastros, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1988-1991 : 361-92. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques).

Daune-Le Brun Odile

  • FRAEPMSHRG-ODL
  • Person
  • Ingénieur au CNRS à partir de 1982

Odile Daune-Le Brun est archéologue, ingénieur de recherche hors classe à la retraite, membre associé de l’UMR7041 ArScAn « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient ») depuis 2013. Elle a été recrutée au CNRS en 1982. Son activité s’est principalement développée dans trois domaines : 1- la recherche archéologique, principalement sur un site majeur du Néolithique de Chypre : Khirokitia, 7e-5 e mil. av.n.e. (fouille, analyse et publication des données stratigraphiques et spatiales, développement de méthodes d’acquisition, d’enregistrement et d’exploitation des données de terrain, techniques et pratiques architecturales, ethnoarchéologie et expérimentation) ; 2- la diffusion et valorisation de la recherche ; 3- l’administration de la recherche et l’expertise des métiers ITA (ingénieurs, techniciens, administratifs) du CNRS.

TITRES OBTENUS :

  • Maîtrise d’histoire médiévale (Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Grenoble), 1969.
  • Diplôme supérieur de langue et littérature arabes (Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris), 1975.

PARCOURS PROFESSIONNEL AU CNRS :

  • Ingénieur d’études (IE2, IE1), 1982-1995.
  • Ingénieur de recherche (IR2, IR1), 1996-2007.
  • Ingénieur de recherche hors classe (IRHC), 2008-2012.
  • Distinction honorifique : médaille de cristal du CNRS, 2007.

RATTACHEMENTS SCIENTIFIQUES :

  • RCP476 « Recherches anthropologiques au Proche-Orient », Meudon, 1982-1983.
  • URA17 puis UPR 7537 « Origines et développements de la sédentarisation au Proche-Orient », Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 1984-1999.
  • UMR7041 ArScAn « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Préhistoire en Méditerranée Orientale » puis « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient ») Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, Nanterre, 2000-2012.

RESPONSABILITES ET ACTIVITES SCIENTIFIQUES :
« Les développements du Néolithique pré-céramique dans l'île de Chypre - Khirokitia » :

  • Directrice-adjointe de la Mission Archéologique Française de Khirokitia (CNRS-MAEE), 1979-2009.
  • Responsable du thème « La terre à bâtir, archéologie expérimentale et caractérisation des matériaux » (en collaboration avec F. Hourani, géomorphologue). UMR7041 ArScAn, équipe « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient », 2000-2012.

Mission archéologique des fouilles de Dja’de el Mughara, Syrie :

  • Etude de la toiture de la « maison brûlée Dja'de el Mughara (Syrie) 9è mil. av. n. e., 2007, 2009.

Développement de méthodes d’acquisition et d’enregistrement des données de terrain :

  • Akrotiri (Santorin, Grèce), programme sur convention internationale ERA17 du CNRS-Université d'Athènes, 1991-1992.
  • Mission archéologique de Tell Feres, Syrie (CNRS-MAEE), 2006.
  • Mission archéologique du Qara Dagh occidental, Kurdistan d’Irak (CNRS-IFPO), 2015.
  • “Agios Sozomenos Project-Chypre” (Department of Antiquities-Cyprus), 2014-2015.

INFORMATION SCIENTIFIQUE ET VALORISATION :

  • Membre du comité de rédaction de Paléorient (Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, Nanterre), 1999-2012.
  • Co-responsable du thème transversal 8 « Bâti et Habitat » (UMR7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité), 2003-2006.
  • Inscription du site de Khirokitia au patrimoine mondial de l’UNESCO, 1998.
  • Responsable scientifique du programme de reconstitution de maisons néolithiques à Khirokitia (Programme du Département des Antiquités de la République de Chypre), 1994-1996.
  • Responsable scientifique du programme de valorisation du site de Khirokitia (Programme du Département des Antiquités de la République de Chypre), depuis 2011.

ADMINISTRATION DE LA RECHERCHE ET EXPERTISE DES METIERS ITA DU CNRS :

Administration de la recherche :

  • Membre du Comité National du CNRS (Section. 31), 1991-1999.
  • Membre du Comité des Orientalismes du CNRS, 1991-1995.

Expertise des métiers ITA du CNRS :

  • Membre/présidente de jurys concours ITA, 1991-2012.
  • Responsable du groupe d’experts pour la révision des fiches d’emploi-type (archéologie), 1998-1999.
  • Membre élu de la commission administrative paritaire (CAP) pour les ingénieurs de recherche, 1999-2001.
  • Expert national nommé BAP D (IR), 2007-2008.
  • Membre de deux Comités de visite AERES, 2008.
  • Membre du Comité d’Orientation et de Suivi de l’Observatoire des Métiers du CNRS (COS de l’OMES), 2009-2011.
  • Co-auteur de l’étude « Entre savoirs et savoir-faire, compétences disciplinaires et compétences techniques, les métiers des ingénieurs et techniciens en sciences humaines et sociales », 2011-2012.

Le Brun Alain

  • FRAEPMSHRG-ALB
  • Person
  • Chercheur au CNRS à partir de 1967

Alain Le Brun est archéologue, directeur de recherche honoraire au CNRS, membre associé de l’UMR7041 ArScAn « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient ») depuis 2004. Après une formation de linguiste (licence d’allemand et maîtrise de russe) Alain Le Brun s’oriente vers l’archéologie (doctorat de troisième cycle en préhistoire, « La notion de style dans les figurines anthropomorphes néolithiques du Proche-Orient et de l'Europe du Sud-Est. Étude à partir du cadrage et du rythme », Université de Paris I.). Ses recherches se sont développées selon deux axes : 1- Suse et l’Iran du sud-ouest dans la seconde moitié du 4e millénaire av.n.e. avec pour thème l’étude de la formation des sociétés urbaines et des structures étatiques. Les évènements survenus en Iran en 1979 ont entraîné l’arrêt des recherches sur le terrain. 2- L’étude du processus de néolithisation dans un cadre insulaire, par l’analyse des traits caractéristiques du Néolithique précéramique de Chypre.

PARCOURS PROFESSIONNEL :
• Vacataire au Centre de Recherches Préhistoriques et Protohistoriques de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, 1967.
• Attaché de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, 1968.
• Membre de la Délégation Archéologique Française en Iran : directeur du chantier de l'Acropole I de Suse, 1969-1980.
• Directeur de la Mission Archéologique du Cap Andreas-Kastros (Chypre), CNRS, 1970-1974.
• Directeur de la Mission Archéologique de Khirokitia (Chypre), CNRS-MAEE, 1976-2009.
• Directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, 1990-2004.

RATTACHEMENTS PROFESSIONNELS :
• RCP50 puis RCP362 « Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique », Paris, 1968-1976.
• URA19 « Iran sud», Paris, 1973-1984.
• RCP476 « Recherches anthropologiques au Proche-Orient », Meudon, 1977-1983.
• URA17 puis UPR 7537 « Origines et développements de la sédentarisation au Proche-Orient », Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 1984-1999.
• UMR7041 « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Préhistoire en Méditerranée Orientale » puis « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient »), Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, Nanterre, 2000-2012.

DIRECTION DE CHANTIERS DE FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES :
Suse dans la seconde moitié du 4e millénaire :
• Directeur des fouilles du chantier de l'Acropole I de Suse, 1969-1979, Délégation Archéologique Française en Iran. Publications dans les Cahiers de la DAFI 1, 8 et 9.

Le Néolithique de Chypre 7e-5e millénaires (Cap Andreas-Kastros, Khirokitia) :
• Directeur de la mission archéologique de Cap Andreas-Kastros (Chypre), 1971-1974. (Ouvrage : 1981, Paris, ADPF).
• Prospection de la partie orientale de la péninsule du Karpas (Chypre), 1971.
• Directeur de la mission archéologique de Khirokitia (Chypre), 1976-2009. (Ouvrages : 1984, 1989, 1994, Paris, ERC).

INFORMATION SCIENTIFIQUE :
• Membre du Comité Scientifique de la revue CNRS « Paléorient » (Revue CNRS), 1991.

ADMINISTRATION DE LA RECHERCHE :
• Membre du Comité National de la recherche scientifique (section 44), 1987-1990.

Mission archéologique française de Cap Andreas-Kastros et de Khirokitia (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MACAKKH
  • Corporate body
  • 1970-2009

Connue depuis les fouilles de P. Dikaios à Khirokitia et leur publication en 1953, l’existence d’un Néolithique précéramique à Chypre posait plusieurs questions parmi lesquelles :

  • comment rendre compte des aspects originaux de cette culture et de son décalage culturel par rapport au continent ?
  • d’où procédait ce Néolithique qui était alors la plus ancienne manifestation connue d’une présence humaine sur l’île ?

C’est pour tenter d’y répondre que la Mission archéologique française dirigée par Alain Le Brun entreprit en 1970, la fouille de Cap Andreas-Kastros, petit site installé sur la côte nord-est de l’île et daté du néolithique précéramique.
L’invasion de Chypre par l'armée turque en 1974 entraina une réorientation des recherches archéologiques dans l’île. Les recherches de la mission archéologique se portèrent alors sur le site de Khirokitia, gros village néolithique installé à quelques kilomètres du littoral au sud de l'île.
Les objectifs restaient identiques, mais dans un autre cadre, les deux établissements différant l’un de l’autre par leur position géographique, par leur environnement, par leur taille, par leur économie et par leur développement. A ces objectifs s’en ajoutaient également d’autres suscités par l’ampleur du site et concernant en premier lieu son inscription dans l’espace et l’organisation de l’établissement. Les fouilles entreprises en 1977, sous la direction d’Alain Le Brun et d’Odile Daune-Le Brun, furent achevées en 2009.

La culture illustrée par ces deux sites datés des 7e-6e millénaires avant notre ère, appelée « Culture de Khirokitia » ou Néolithique précéramique récent de Chypre, apparaît aujourd’hui comme l’aboutissement d’une évolution culturelle qui a débuté avec l’installation sur l’île, dès le 9e millénaire avant notre ère, de communautés d’agro-pasteurs montrant de nettes affinités avec celles du continent voisin. A la fin du 8e millénaire les contacts qu’entretenait Chypre avec le continent semblent peu à peu se relâcher, l'île paraît alors suivre une trajectoire particulière, à l’écart des influences continentales. La « culture de Khirokitia » disparaît au cours du 6e millénaire, l’île semble alors désertée. Après une période d’abandon de plusieurs siècles, le site de Khirokitia est réoccupé au cours du 5e millénaire, au cours du Néolithique céramique ou « culture de Sotira », avant d’être définitivement abandonné.

La richesse et la variété de la documentation recueillie, qui s’appuie sur un cadre stratigraphique précis, permettent une multiplicité d’approches et son intérêt est d’autant plus vif qu’elle illustre l’aboutissement d’un processus de colonisation dont on connaît maintenant sinon les tout premiers débuts, du moins une phase très ancienne. Pouvant ainsi être mise en perspective, elle constitue un point de référence à partir duquel il est possible de suivre l’élaboration du Néolithique précéramique chypriote avec ses spécificités propres, la mise en place des espèces cultivées, l’évolution de la faune, les transformations de l’environnement sous l’effet des impacts anthropiques et climatiques.

Les derniers travaux de terrain à Khirokitia ont apporté de nouveaux indices d’une continuité entre les deux épisodes de la préhistoire chypriote, le Néolithique précéramique et le Néolithique céramique, qui suggèrent que loin d’avoir été complètement désertée, l’île semble être restée occupée, mais par une population qui apparemment a changé de style de vie, préférant de petites communautés plus mobiles et, par conséquent, archéologiquement moins facilement détectables.

Les recherches sur ces deux sites ont pu être conduites grâce à la bienveillance du Département des Antiquités de la République de Chypre et au soutien du CNRS et de la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques (Commission consultative des recherches à l’étranger, sous-direction des Sciences sociales et Humaines) auprès du Ministère des affaires étrangères.

Audouze Françoise

  • FRAEPMSHRG-FA
  • Person
  • Chercheur au CNRS à partir de 1968
Results 41 to 60 of 205