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Notice d'autorité
Collectivité

Mission archéologique française de Cap Andreas-Kastros (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MACAK
  • Collectivité
  • 1970-1973

L’ouverture en 1970 du chantier de Cap Andreas–Kastros a marqué la reprise des travaux sur le Néolithique précéramique de Chypre qui, depuis la fouille du site de Khirokitia par P. Dikaios dont la publication datait de 1953, n’avait fait l’objet d’aucune recherche sur le terrain. L’existence d’un Néolithique précéramique à Chypre posait plusieurs questions parmi lesquelles :

  • comment rendre compte des aspects originaux de cette culture et de son décalage culturel par rapport au continent ?
  • d’où procédait ce Néolithique qui était alors la plus ancienne manifestation connue d’une présence humaine sur l’île ?

Occupé au tournant des 7e-6e millénaires avant notre ère, le site du Cap Andreas est le seul site côtier fouillé de façon extensive. Ce petit village de pêcheurs néolithiques est logé dans un amphithéâtre naturel dominant la mer et offrant une superficie estimée à 1700 m2, dont seuls 250 m2 ont été explorés.
Doublement différent de Khirokitia par sa position géographique (à l’extrême pointe nord-est de l’île) et par son environnement (il est installé au bord de la mer), ce site, qui a livré l’image de la première exploitation marine côtière d’une zone vierge, a dévoilé un nouvel aspect du Néolithique précéramique : il est le seul site pour lequel toutes les ressources marines sont prioritaires et où les mammifères jouent un rôle secondaire.

Une brève campagne de reconnaissance en 1969, fut suivie de quatre campagnes (1970-1973) effectuées successivement dans le cadre des RCP 50 puis RCP 362 (Recherches Coopératives sur Programme : « Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique »).
En 1974, l'invasion de Chypre par l'armée turque marque l'arrêt de l'exploration du site devenu inaccessible car situé dans la partie occupée par l'armée. Les recherches de la mission archéologique se portent alors sur le site de Khirokitia, gros village installé à plusieurs kilomètres du littoral au sud de l'île.

Le matériel issu des fouilles est déposé au Musée de Chypre à Nicosie. Deux campagnes d'étude du matériel ont été effectuées au Musée archéologique de Nicosie en 1975 et 1976.
Le site a été détruit par l’armée turque en 2005.

La publication des recherches à Cap Andreas Kastros a été assurée par la Direction Générale des Relations Culturelles du Ministère des affaires étrangères :
LE BRUN A, 1981. Un site néolithique précéramique en Chypre : Cap Andreas-Kastros. Paris : Editions ADPF (Recherche sur les grandes civilisations. Études néolithiques. Mémoire 5).

Les résultats des recherches à Cap Andreas Kastros ont également fait l'objet d'autres publications, notamment :
DAVIS S.J.M., 1989. Some more animal remains from the Aceramic Neolithic of Cyprus, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1983-1986 : 189-221. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 81).
DESSE J. et DESSE-BERSET N. 1994. Stratégies de pêche au 8e millénaire : les poissons du Cap Andreas – Kastros, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1988-1991 : 335-60. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques).
CATALIOTTI J. 1994. La malacofaune marine du Cap Andreas – Kastros, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1988-1991 : 361-92. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques).

Mission archéologique française de Hamrin. Délégation archéologique française en Irak

  • FRAEPMSHRG-HAM
  • Collectivité
  • 1978-1980

La Mission archéologique de Hamrin a été dirigée par Jean-Daniel Forest entre 1978 et 1980 dans le cadre de la Délégation archéologique française en Irak. Elle a consisté en une opération de sauvetage liée à la construction d'un barrage sur la Diyala dans la région du Djebel Hamrin, à 150 kilomètres de Bagdad.
Après une courte campagne en décembre 1977, les travaux archéologiques se sont poursuivis en 1978, 1979 (2 campagnes) et 1980. L'équipe a dégagé trois sites voisins : Kheit Qasim I, un cimetière du début du 3e millénaire (Dynastique Archaïque I) ; Kheit Qasim II, un petit tertre de la même période et Kheit Qasim III, site du 5e millénaire où ont été fouillés une habitation à plan tripartite et un bâtiment communautaire.
Le cimetière de Kheit Qasim I occupe une surface grossièrement circulaire de 80 mètres de diamètre. Seule la moitié ouest a pu être dégagée durant les trois campagnes successives.
"Jean-Daniel Forest a pu mettre en évidence les règles de répartition des défunts. L’ampleur des édifices, la nature et l’abondance du matériel associé traduisaient une hiérarchie sociale développée, répartie en deux organisations sociales différentes inhérentes aux deux phases de construction du cimetière" (http://www.arscan.fr/vepmo/missions-de-terrain/kheit-qasim/ consulté le 15 juin 2018).
Les fouilles de Kheit Qasim III ont débuté en 1978 puis ont été interrompues en 1979 et reprises en 1980. L'étude du site a permis de renouveler la connaissance de l'Obeid de Nord.

Mission archéologique française de Khirokitia (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MAKH
  • Collectivité
  • 1977-2009

L’invasion de Chypre par l'armée turque en 1974 entraîna une réorientation des recherches archéologiques dans l’île. Les recherches de la mission archéologique se portèrent alors sur le site de Khirokitia, gros village néolithique installé à quelques kilomètres du littoral au sud de l'île.
Les objectifs restaient identiques : étudier le processus de néolithisation de l’île de Chypre par l‘analyse les traits caractéristiques du Néolithique précéramique et répondre à la question de son origine, mais dans un autre cadre, les deux établissements différant l’un de l’autre par leur position géographique, par leur environnement, par leur taille, par leur économie et par leur développement. A ces objectifs s’en ajoutaient également d’autres suscités par l’ampleur du site et concernant en premier lieu son inscription dans l’espace et l’organisation de l’établissement. Les fouilles entreprises en 1977, sous la direction d’Alain Le Brun et d’Odile Daune-Le Brun, furent achevées en 2009.
Site majeur du Néolithique précéramique récent, le village Néolithique de Khirokitia est situé dans le sud de l’île, à environ 6 km à vol d’oiseau du rivage actuel. Il est installé aux flancs d’une colline enserrée dans un des méandres de la rivière Maroni. Il couvre une superficie qui, lors de l’extension maximale de l’espace bâti, peut être estimée à environ 3 ha. Occupé du 7e millénaire au milieu du 6e millénaire avant notre ère, le site, après un abandon de près de mille ans, est réoccupé au 5e millénaire au cours du Néolithique Céramique ou « Culture de Sotira », avant d’être définitivement abandonné. De cette réoccupation du site il ne subsiste que les rares vestiges que l’érosion a épargnés.
Le site a été découvert en 1934 par l’archéologue chypriote P. Dikaios qui, de 1936 à 1946, en conduisit l’exploration. Une brève opération y fut entreprise en 1972 par le Département des Antiquités. 1976 marqua la reprise des travaux sur le site, d’abord par une opération conjointe CNRS (RCP 362) et British School of Archaeology in Jerusalem, puis de 1977 à 2009 par la Mission archéologique française de Khirokitia, CNRS/ MAEE (dir. A. Le Brun et O. Daune-Le Brun). Les campagnes de fouille et d’études ont été conduites dans le cadre de la RCP 476 (1977 à 1981), du CRA - URA 17 puis UPR 7537 (1983 à 1999) et enfin de l’UMR 7041 - Maison Archéologie & l’Ethnologie, René-Ginouvès (2000-2009).
Le site a été inscrit en 1998 par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité.
La richesse, la variété et la nouveauté de la documentation recueillie, qui s’appuie sur un cadre stratigraphique précis, permet une multiplicité d’approches : le développement du village, de son implantation, de son organisation spatiale et de son organisation sociale, l’environnement, les stratégies de subsistance ainsi que les techniques de construction et les différents artisanats.
L’intérêt de cette documentation est d’autant plus vif qu’elle illustre l’aboutissement d’un processus de colonisation dont on connaît maintenant sinon les tout premiers débuts, du moins une phase très ancienne. Pouvant ainsi être mise en perspective, elle constitue un point de référence à partir duquel il est possible de suivre l’élaboration du Néolithique précéramique chypriote avec ses spécificités propres, la mise en place des espèces cultivées, l’évolution de la faune, les transformations de l’environnement sous l’effet des impacts anthropiques et climatiques.
Les derniers travaux de terrain ont conduit à reconsidérer le développement du Néolithique précéramique récent de l’île. Les changements et continuités observés dans l’ensemble de la documentation sur la culture matérielle et l’environnement sont analysés à la lumière des évènements majeurs qui ont affecté le village, le plus important étant le déplacement et la redistribution de l’espace villageois vers la fin du 7e mil. av. J.C., une période marquée au Proche-Orient par le « 6.2 Climatic event ».
Ils ont également apporté de nouveaux indices d’une continuité entre les deux épisodes de la préhistoire chypriote, le Néolithique précéramique et le Néolithique céramique, qui suggèrent que loin d’avoir été complètement désertée, l’île semble être restée occupée, mais par une population qui apparemment a changé de style de vie, préférant de petites communautés plus mobiles et, par conséquent, archéologiquement moins facilement détectables.
Les résultats des campagnes effectuées entre 1977 et 1991 ont fait l’objet de trois monographies publiées par la Direction Générale des Relations Culturelles du Ministère des affaires étrangères :
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1977-1981. Paris : Edition Recherche sur les civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 41), 1984.
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1983-1986. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 81), 1989.
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1988-1991. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques), 1994.
L’activité de l’équipe est désormais consacrée à l’analyse de ces données et à la publication des volumes 4 (en cours d’achèvement) à 6 de la série des Fouilles récentes à Khirokitia.
Le matériel archéologique a été déposé au Musée de Nicosie puis à partir de 1983, au Musée archéologique de Larnaca.

Mission archéologique française de l’Haryana (Inde)

  • FRAEPMSHRG-MAFH
  • Collectivité
  • 1984-1988

La mission, dirigée par H.-P. Francfort, a fonctionné en collaboration avec l’Archaeological Survey of India (dir. J. P. Joshi, M. C. Joshi) de 1984 à 1988. Des campagnes de prospections de surface axées sur la civilisation de l’Indus, ont été menées dans la vallée de la Ghaggar en Haryana. Elles n’ont pas donné lieu à des fouilles, faute d’autorisation.

Mission archéologique française de Larsa (Irak)

  • FRAEPMSHRG-MAFL
  • Collectivité
  • 1974-1990

En 1974, la commission des fouilles du Ministère des affaires étrangères demande à Jean-Louis Huot de reprendre le chantier de Larsa (Irak) qui avait été fouillé par André Parrot puis Jean-Claude Margueron. De 1974 à 1989, Jean-Louis Huot se consacre entièrement à ce site et y adjoint dès 1976 la fouille préhistorique de Oueili situé à 3,5 km de Larsa. La mission archéologique française de Larsa effectuera neuf missions de trois mois chacune, tous les deux ans, entre 1974 et 1989.
Ces fouilles ont été subventionnées par la commission des recherches archéologiques à l'étranger du Ministère des affaires étrangères. Les archéologues ont reçu le soutien du CNRS, de la délégation archéologique française en Irak, des représentants diplomatiques français à Bagdad, de l'Ambassadeur de France auprès de la république d'Irak, de la Direction des Antiquités d'Irak, des représentants de la Direction Générale et des autorités irakiennes de Nasriyeh et Shatra.

Fouilles de Tell el-Oueili (1976-1989)
Le site préhistorique de Tell el-Oueili a été découvert par André Parrot en 1967. Il est situé en basse Mésopotamie, entre Larsa et l'Euphrate, à 3,5 km de Larsa. Les fouilles entamées par Jean-Louis Huot en 1976 permettent d'établir la séquence des plus anciennes installations connues en basse Mésopotamie. Le site est occupé de la fin du 7e millénaire à la fin du 4e, soit, pour l'essentiel, de l'époque Obeid final à l'Uruk récent, époque où le site est déserté.
Tell el-Oueili est un site incontournable pour la préhistoire mésopotamienne, donnant son nom à une période de l'occupation humaine de cette région jusque-là ignorée.
Après quelques prospections de surface en 1974, l'équipe voit la possibilité de mener une fouille extensive et de mettre au jour quatre bâtiments. Le site présente alors en surface quelques tessons Obeid récent et quelques tessons Uruk. Les couches chalcolithiques affleurent.
Les fouilles débutent en 1976. A l'issue des premières campagnes, la mission propose une interprétation en cinq niveaux, tous datés de l'Obeid final.
En 1981, la mission lance le sondage des couches profondes Y27 mené par Yves Calvet où sont atteints les niveaux Obeid 1 (époque d'Eridu). Le site de Oueili met en exergue deux phases importantes de la préhistoire mésopotamienne : celle qui vit, au milieu du 6e millénaire av. J.-C., le début de l'agriculture dans les basses terres mésopotamiennes, et celle qui précéda immédiatement plus de deux millénaires plus tard, l'époque Uruk récent, époque des premières agglomérations urbaines et des premières sociétés hiérarchisées. Les couches récentes de Tell el-Oueili sont attribuées à un niveau Obeid 4, phase finale d'une longue évolution conduisant la basse Mésopotamie des premiers villages d'agriculteurs vers les grandes agglomérations de l'époque d'Uruk.
La campagne de 1983 permet d'atteindre une phase antérieure jamais atteinte en Mésopotamie, la phase de Oueili ou Obeid 0. Cette phase antérieure à l'Obeid 1 présente des liens de plus en plus évidents avec la culture Samarra.
En 1985, la mission poursuit, d'une part, les fouilles des phases anciennes Obeid 1 et Obeid 0 et, d'autre part, celles des phases plus récentes jusqu'à l'Uruk récent sur la butte orientale du tell. Ces niveaux présentent très peu d'architecture et surtout des fours de potier et des couches de défournement. L'étude des périodes les plus anciennes et la fouille extensive de l'architecture confortent l'hypothèse des relations entre cette architecture et celle dite de Samarra. L'habitat composite est constitué au moins de maisons d'habitation et d'installations à murets parallèles ou à casiers (probablement des greniers). Cela montrerait l'importance des céréales dans l'économie du village.
Les campagnes 1987 et 1989 ont surtout permis d'éclairer d'un jour nouveau la phase la plus récente de l'Obeid 0, la phase I et ainsi de mieux percevoir les parallélismes avec Sawwan I-II et les particularismes locaux.

Mission archéologique française de l'Indus

  • FRAEPMSHRG-IND
  • Collectivité
  • 1958-2012

" Création de la Mission archéologique française de l’Indus
La MAI a démarré ses activités à l’aube de la partition Inde-Pakistan, en 1947 [1] sous la direction de Jean-Marie et Casal [2] à Pondichéry [3] sous l’appellation Mission des Indes qu’elle gardera jusqu’aux fouilles de Mundigak, en Afghanistan, dans les années 1950 [4]. Depuis 1975 et jusqu’en 2012, elle à été dirigée par Jean-François Jarrige, directeur de recherche émérite au CNRS et membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Des 2013, le programme de la Mission Archéologique Française au Makran et de la Mission de l’Indus seront fusionnées pour former la Mission Archéologique du Bassin de l’Indus, sous la responsabilité d’Aurore Didier.

La Mission archéologique de l’Indus au Pakistan
Les activités de la M.A.I. ont débuté dans la région du Sindh (Pakistan) par la fouille du site d’Amri en 1958 par Jean-Marie Casal, conservateur au Musée Guimet et détaché au CNRS, dans un pays qui était traditionnellement le domaine réservé des anglo-saxons. A partir de 1962, les travaux se sont poursuivis dans la province du Balochistan. Les fouilles de Nindowari de 1962 à 1965, dans une vallée montagneuse du Balochistan méridional, ont permis de dégager les vestiges d’une agglomération de plus de 25 hectares appartenant, pour ses deuxième et troisième phases d’occupation, à la culture de Kulli, datée du 3ème millénaire avant notre ère. En 1967, la mission archéologique a concentré ses activités dans le nord de la plaine de Kachi et le bassin de la Bolan qui se trouvent au débouché du col de Bolan, une des principales voies de communication entre l’Afghanistan méridional, l’Iran de l’Est, les reliefs du Balochistan et la vallée de l’Indus. Cette région de piémont se situe donc à la bordure occidentale de la vallée de l’Indus qui a vu, vers 2500 avant notre ère, se développer une grande civilisation urbaine, la civilisation de l’Indus, contemporaine de celles de Mésopotamie et de l’Égypte de l’ancien empire. Dans la zone de Kachi-Bolan, grâce aux fouilles de Pirak de 1968 à 1974, de Mehrgarh de 1975 à 1986 et de 1997 à 2000 et de Nausharo de 1986 à 1996, une séquence continue d’occupations a pu être établie pour la première fois dans le sous-continent indo-pakistanais de 8000 à 500 avant notre ère.
Les travaux de terrain ont dû être arrêtés en 2002, à la suite de la destruction de plusieurs villages et de sites archéologiques, notamment ceux de Mehrgarh et de Nausharo. C’est donc maintenant sur les données archéologiques réunies par les missions successives depuis le début des années 60 que s’est concentrée la recherche des membres de la M.A.I. Ce travail comprend en particulier les publications définitives des sites de Nindowari, de Mehrgarh et de Nausharo par Jean-François Jarrige, Catherine Jarrige et Gonzague Quivron. (Nindowari : publié en 2011, Mehrgarh Neolithic : publié en 2013, Nausharo : travail de publication en cours).

Le site de Nindowari
Le site de Nindowari est situé dans la vallée de l’Ornach dans le district de Kalat au Balochistan méridional. C’est, à ce jour, le seul site appartenant en partie à la culture de Kulli (2600-1900 avant notre ère), contemporaine de la civilisation de l’Indus, où ont été menées des fouilles à grande échelle. Les travaux de Nindowari fournissent donc un éclairage unique sur la culture de Kulli caractérisée entre autres par un style de céramique très original.
Les niveaux de la première période d’occupation du site (2800-2600 avant notre ère), antérieure à l’époque de la culture de Kulli, ont également fournis des céramiques aux décors variés permettant des comparaisons avec de nombreux autres sites et ainsi de mieux comprendre les origines de cette culture de Kulli. Les deux périodes d’occupation suivantes (période II, 2600-2300 avant notre ère et période III, 2300-1900 avant notre ère) appartiennent à la culture de Kulli. Elles sont caractérisées par les vestiges de grands ensembles monumentaux en pierres et briques crues composés de nombreuses pièces, de couloirs et d’escaliers. Des cellules quadrangulaires de diverses tailles avec parois de pierres et dallages en plaques de schiste montrent qu’une partie importante des structures avait été utilisée comme greniers pour l’ensilage de céréales. De nombreuses céramiques sont décorées de très belles frises de scènes animalières, reflets de la pensée mythique du Balochistan méridional au III° millénaire avant notre ère. Les comparaisons iconographiques montrent que cette culture s’inscrit dans tout un courant d’interactions sur un vaste territoire. La quatrième et dernière période d’occupation du site date des environs de notre ère et appartient à la culture de Londo.
Les données de ces fouilles anciennes n’avaient fait l’objet que d’un court rapport sur les deux premières campagnes. Ces données ont été réinterprétées dans le cadre des travaux archéologiques plus récents de la M.A.I. afin de présenter une synthèse sur l’origine et le développement de la culture de Kulli. La publication définitive du site en 2011 était donc l’occasion de montrer l’importance de la période d’environ un siècle qui précède à Nindowari l’apparition de la civilisation de l’Indus et également d’exposer pour les deux périodes suivantes les relations de la culture de Kulli avec cette grande civilisation et l’ensemble des sites des régions indo-iraniennes. Enfin ce travail de synthèse met aussi en lumière l’influence de la culture de Kulli au cours de la dernière phase de la civilisation de l’Indus, contemporaine de l’installation de populations apparentées culturellement à la civilisation de l’Oxus.

Le site de Mehrgarh
La zone archéologique de Mehrgarh, qui couvre près de 300 hectares, est constituée de vestiges d’agglomérations qui se sont succédées dans le temps depuis une période néolithique acéramique au 8ème millénaire avant notre ère jusqu’à une période autour de 2600 avant notre ère précédant l’émergence de la civilisation de l’Indus.
La période néolithique acéramique (Période I) a fourni les plus anciens témoignages d’économie agricole qui repose surtout sur la culture de l’orge. L’essentiel de la nourriture carnée est fourni par la chasse, même si on constate le début de la domestication des chèvres. Au cours de cette même période, l’élevage prend le pas sur la chasse et le zébu indien (Bos indicus) est non seulement domestiqué mais devient quantitativement dominant. Neuf niveaux d’architecture ont été mis en évidence et 77 maisons quadrangulaires en briques crues, le plus souvent formées de quatre pièces, ont été dégagées. Ces structures sont souvent réunies les unes aux autres par des murets formant des enclos et leurs murs extérieurs sont parfois peints de décors aux motifs rouges, blancs et noirs.
Neuf niveaux de cimetières sont intercalés entre ces niveaux d’habitats dans lesquels ont donc été creusées de nombreuses sépultures. Parmi elles, 315 tombes avec chambres funéraires en sabot ont été fouillées. La plupart contient un riche mobilier funéraire qui fournit de précieuses indications sur les activités artisanales. Ce matériel funéraire inclut des objets utilitaires en pierre, en os ou en vannerie (empreintes de paniers bitumés) et surtout d’abondantes parures dont la qualité atteste du dynamisme d’artisans qui utilisent les ressources de régions éloignées notamment de nombreux coquillage marins, du lapis lapis-lazuli, de la turquoise, des stéatites et des calcites. On y a trouvé aussi les premiers témoignages de l’utilisation du cuivre et du coton. Par ailleurs, les études anthropologiques ont fourni les preuves des plus anciens soins dentaires connus.
Avec la période IIA, vers 6000 avant notre ère, apparaissent les premières céramiques faites dans une pâte grossière. Le développement des activités agricoles est attesté par la présence d’impressionnants ensembles de bâtiments compartimentés en cellules qu’on peut identifier avec des structures de stockage de céréales dont les empreintes sont très nombreuses. A la période IIB, la céramique devient plus fine. Mais c’est un peu après 5000 avant notre ère qu’apparaissent les décors géométriques peints sur des récipients de plus en plus fins. La période chalcolithique ancienne (Période III), entre 5000 et la première moitié du 4ème millénaire, est caractérisée par un remarquable développement des artisanats et en particulier des arts du feu. La céramique, montée avec une tournette, s’orne de riches décors géométriques puis naturalistes avec par exemple des capridés ou des oiseaux. On note aussi la fabrication de perles en stéatite cuite recouvertes d’une glaçure verte à l’oxyde de cuivre. La métallurgie se développe également et des restes d’ateliers du travail du lapis lapis-lazuli et de la turquoise ont pu être mis en évidence.
Les périodes IV et V (3600-3100 avant notre ère) se distinguent par une profusion de nouveaux styles céramiques de grande qualité. Les périodes VI et VII (3100-2600 avant notre ère) voient le développement de complexes architecturaux formés de structures plus monumentales mais aussi de nouvelles techniques céramiques, comme la fine poterie grise peinte. Ces périodes sont également marquées par la production de figurines en terre cuite très élaborées, dans la lignée d’une longue tradition débutant au néolithique. Après une interruption, le site est de nouveau occupé à la fin du 3ème millénaire (Période VIII, 2100-1900 avant notre ère) sous la forme d’un vaste cimetière constitué de tombes et de cénotaphes dont le mobilier funéraire est lié à la civilisation de l’Oxus, en Asie Centrale.
Les résultats des quatre dernières campagnes de fouilles de Mehrgarh, de 1997 à 2000, axées sur les vestiges de la période I néolithique acéramique, ont fait l’objet d’une publication en 2013. La description et l’analyse des données des précédentes campagnes effectuées de 1977 à 1985 (occupations néolithique et chalcolithique), publiées en 1995, ont été réimprimées (POD) en 2014.

Le site de Nausharo
Le site de Nausharo est situé à environ 6 km du site de Mehrgarh et a fait l’objet de 10 campagnes de fouilles entre 1985 et 1996. Il couvre une superficie d’environ 3 hectares et est composé de deux tertres accolés. Comme l’attestent très clairement les traces d’une très forte érosion ces tertres constituent les restes préservés d’une agglomération d’une taille beaucoup plus importante à l’origine. A la base du tertre nord, d’une hauteur de 12m35, quelques témoignages d’une occupation similaire à celle de la période VI de Mehrgarh (3100-2900 avant notre ère) ont été observés mais le tertre est principalement composé d’une succession de niveaux d’architectures contemporains de ceux de la période VII de Mehrgarh (Périodes VIIA-VIIB-VIIC), appelée période I à Nausharo et subdivisée en deux sous-périodes (Période IA/B : 2900-2700 avant notre ère et Période IC : 2700-2600 avant notre ère). Ces niveaux comportent de très belles constructions en briques crues préservées parfois jusqu’au niveau des plafonds et souvent organisées autour de cours. Elles forment des ensembles compacts avec quelques ruelles d’accès. De nombreuses figurines, des outils ou encore des sceaux y ont été trouvés. Une importante quantité de céramiques de style divers a également été répertoriée ainsi que des traces d’artisanat liées à leur fabrication sur place comme des outils de potiers ou encore une série de vases abandonnés durant leur phase de séchage. Également dans le tertre nord, la phase finale de la période I (Période ID : 2600-2500 avant notre ère), qui n’existe pas à Mehrgarh, a mis en lumière des éléments permettant de mieux comprendre, principalement par le biais des styles de céramiques, la mise en place des deux principales entités culturelles de la deuxième moitié du troisième millénaire : la culture de Kulli et la civilisation de l’Indus. Cette période relativement courte voit en effet la disparition des styles antérieurs et l’apparition d’éléments iconographiques proches de motifs emblématiques de la culture de Kulli et d’autres qui constituent des prototypes de certains motifs des décors des vases de la période Indus. Une impressionnante quantité de vases complets ont été découverts dans les vestiges architecturaux de la période ID. Ils étaient encore rangés et parfois empilés sur les sols de pièces portant les traces d’un violent incendie. Ces édifices, aux murs particulièrement larges et aux fondations imposantes dont certaines font d’ailleurs office de mur de soutènement, forment un vaste ensemble de constructions.
Durant les deux périodes suivantes (Période II : 2500-2300 avant notre ère et Période III : 2300-2100 avant notre ère), l’organisation architecturale de Nausharo, avec ses quartiers d’habitations divisés selon un plan géométrique pourvus de ruelles, d’un système de drains et d’installations sanitaires, est similaire à ce que l’on trouve dans les principaux établissements de la civilisation de l’Indus. Il en est de même pour les objets : figurines, sceaux, parures ou encore outils en métal. La grande quantité de céramiques a permis de mettre en évidence une évolution des formes et des décors pendant ces phases de la civilisation de l’Indus et également de mieux appréhender l’iconographie complexe observée sur nombre de vases peints. Certains récipients comme les grandes jarres avec engobe noir et signes gravés, découvertes aussi sur de nombreux autres sites de la civilisation de l’Indus, témoignent en outre du commerce vers des destinations parfois lointaines comme le montre un exemplaire découvert sur le site de Ras-al Jinz dans l’actuel sultanat d’Oman. La majorité des niveaux d’architecture appartenant à la période Indus ont été dégagés dans le tertre sud, d’une hauteur maximum de 8m80. Les quartiers d’habitats de période II sont enserrés par un imposant mur d’enceinte avec porte monumentale et rampe d’accès intérieure. Cependant, comme l’attestent quelques vestiges de structures en briques, des espaces construits existent aussi à l’extérieur de cette enceinte traversée par ailleurs par une grande canalisation de briques cuites rejoignant un réservoir partiellement dégagé à la base du tertre nord. Les ruines, largement dégagées, des quartiers de la période III suivante forment de grands blocs rectangulaires séparés par de longues ruelles. Une autre grande canalisation de briques cuites, recouvrant la plus ancienne, traverse également un des quartiers de cette période. Des édifices Indus ont aussi été mis au jour sur les pentes et le sommet du tertre nord. Outre quelques blocs d’habitations, on y a trouvé une vaste structure circulaire ainsi qu’une autre, quadrangulaire cette fois, constituée de murs monumentaux. Enfin, des fours à double chambre, des outils et de nombreux déchets attestent de l’intense activité des potiers de cette époque.
Durant la troisième période de l’Indus, la période IV (2100-1900), le matériel, bien que toujours représentatif de la civilisation de l’Indus, est mêlé de quelques objets et de céramiques caractéristiques de la civilisation de l’Oxus. Des groupes liés à cette civilisation se sont d’ailleurs installés aux marges de Nausharo et de Mehrgarh où leurs tombes et cénotaphes ont été trouvés en grand nombre.
Le travail de publication du site de Nausharo est actuellement en cours de réalisation.

[1] Casal Jean-Marie. Les fouilles de Virapatnam-Arikamedu. In : Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 93ᵉ année, N. 2, 1949. pp. 142-147. DOI : https://doi.org/10.3406/crai.1949.78389
[2] https://data.bnf.fr/fr/12509086/jean-marie_casal/
[3] Casal, Jean Marie, Casal, Geneviève. Site urbain et sites funéraires des environs de Pondichéry. Presses universitaires de France) Publications de la Commission des fouilles 1 janvier 1956.
[4] Casal, Jean-Marie. “Quatre Campagnes De Fouilles à Mundigak 1951-1954.” Arts Asiatiques, vol. 1, no. 3, 1954, pp. 163–178. JSTOR, www.jstor.org/stable/43483921. Accessed 9 Nov. 2020. "

Texte publié sur le site de l’Équipe Archéologie de l’Asie centrale, UMR 7041, Archéologies et Sciences de l’Antiquité (http://www.arscan.fr/archeologie-asie-centrale/mai/, consulté le 7 décembre 2021).

Mission archéologique française de Mari (Syrie)

  • FRAEPMSHRG-MARI
  • Collectivité
  • Depuis 1933

Les recherches sur le site archéologique de Tell Hariri ont débuté en 1933, à la suite de la découverte fortuite d’une statuette du IIIe millénaire. Le site archéologique est situé dans la moyenne vallée de l’Euphrate en Syrie, à quinze kilomètres d’Abu Kémal, à la frontière syro-irakienne. Le musée du Louvre envoie alors sur place une équipe de scientifiques sous la direction d’André Parrot. Grâce aux inscriptions en cunéiforme d’une statue du temple d’Ishtar, il est possible d’identifier Tell Hariri comme étant l’ancienne cité de Mari (IIIe millénaire au début du IIe millénaire avant notre ère). André Parrot et son équipe mettent au jour le Grand palais royal de la ville ainsi que les édifices de son centre religieux. Les recherches sont interrompues en 1939 et reprennent en 1951. De nouvelles découvertes voient alors le jour, telles que le temple d’Inanna-Zaza ou le trésor d’Ur, issu des palais dits présargoniques.
En 1979, Jean-Claude Margueron prend la direction des recherches. En associant fouilles classiques et prospections géomagnétiques sur le site et sa région, il devient possible d’appréhender l’évolution de la cité et de ses alentours, de sa fondation en 2900 av. n. è. jusqu’à sa destruction en 1760 av. n. è.. Les fouilles de Jean-Claude Margueron mettent notamment au jour le Petit Palais oriental, les enceintes de la ville et des quartiers d’habitation.
En 2005, Pascal Butterlin succède à Jean-Claude Margueron à la direction de la mission. Sont explorés, à l'est de la ville, son centre monumental, dont le massif rouge, imposante terrasse au cœur d’un complexe religieux, et les alentours des palais. Les fouilles sont interrompues depuis 2011 au début du conflit syrien.

Mission archéologique française en Arabie Saoudite

  • FRAEPMSHRG-MASA
  • Collectivité
  • 1982-[1983]

La Mission archéologique française en Arabie Saoudite a été créée en 1982 par la Direction Générale des Relations Scientifiques et Techniques (DGRSCT) du ministère des Affaires étrangères. Cette mission est dirigée par Jacques Tixier avec la participation de l’URA 28 du Centre de recherches archéologiques du CNRS, de la RCP (Recherche coopérative sur programme) 476 et l’aide financière des autorités d’Arabie Saoudite.
En 1981, le Dr A. H. Masry propose à M.-L. Inizan et Jacques Tixier une coopération dans le cadre de son plan de prospections et d’exploitation de certains sites saoudiens. La mission de 1982 a consisté en une campagne de prospections de la région située au Nord de Hafr Al Batin.
L’objectif était triple : achever la prospection du pays, réalisée par le département des Antiquités ; améliorer les connaissance géologiques et archéologiques de ce couloir naturel ; identifier des sites préhistoriques à fouiller. A l’issue d’une première campagne conduite entre le 14 et le 24 janvier 1982, un projet d’exploitation de l’aire de Bir Hima (région de Abha) devait porter sur au moins deux gisements paléolithiques. Ce projet dont la durée prévue était de 4 à 6 ans, n’a peut-être pas été poursuivi après 1984.

Mission archéologique française en Argentine

  • FRAEPMSHRG-MAFA
  • Collectivité
  • 1986-1990

La mission archéologique française en Argentine a été dirigée par Danièle Lavallée en 1986 et 1990.
L’objectif était de « rechercher l’origine de la domestication des camélidés et de l’économie pastorale, composantes majeures du développement andin, dans un milieu de haute altitude (entre 3500 et 4500 mètres). Les caractéristiques du haut-plateau de Jujuy, à l’extrême nord de la province (Quebrada de Humahuaca) en faisaient un champ d’investigation prometteur : les steppes de la puna, loin d’être hostiles et inhabitables, ont toujours constitué une zone de passage et un milieu relativement favorable à l’homme. » Archéologies. Vingt ans de recherches françaises dans le monde, Maisonneuve et Larose et ADPF.ERC, Paris, 2005, p. 679-680.
Après une campagne de prospection en 1986, les fouilles de l’abri sous roche de Tomayoc, situé dans la Sierra del Aguilar à 4170 mètres d’altitude, ont été conduites entre 1987 et 1990, à raison d’une campagne par an.
Huit niveaux d’occupation ont été identifiés depuis la période Précéramique (dès 2350 av. J.-C.) jusqu’aux phases Formative et Tardive (jusqu’en 1380 ap. J.-C.).
Le site de Tomayoc témoigne de la présence de l’alpaca (Lama pacos) vers 1500 av. J.-C., ce qui constitue l’une des plus anciennes traces de la domestication des camélidés en Argentine. L’étude archéologique a montré que le site constituait sans doute une étape sur une voie caravanière depuis le Quebrada de Humahuaca à l’oasis de San Pedro de Atamaca (Chili).

Mission archéologique française en Israël

  • FRAEPMSHRG-MP3
  • Collectivité
  • 1955-1979

La « Mission archéologique française en Israël » nait de façon informelle à la fin des années cinquante. Elle est l’origine du plus ancien établissement du CNRS à l’étranger : le CRFJ (Centre de Recherche Français de Jérusalem). Son histoire commence au début des années cinquante, mais il faut remonter au milieu des années quarante pour en comprendre la genèse.

En août 1946, Jean Perrot, boursier de la Direction générale des relations culturelles (DGRC) du Quai d'Orsay, désigné par l’Académie des inscriptions et belles lettres vient de passer une année en Israël en tant que pensionnaire à l’école biblique et archéologique française de Jerusalem. Après quelques semaines de fouilles organisée par l’école à Tell el Fara'h, première capitale d'Israël, Perrot souhaite rester en Israël. Il dépose un dossier auprès de la section « histoire » du Comité National de la Recherche Scientifique et le 1er octobre 1946, est recruté en tant que stagiaire par le CNRS. Le 1er octobre 1948, il obtient le statut d’ « attaché de recherches » du CNRS. C’est dans les années qui suivent que le jeune archéologue qui s’est rapproché de René Neuville décide de se consacrer à la période située entre le Paléolithique et le premier âge du bronze. Puis, à partir de 1950, il devient véritablement directeur des fouilles archéologiques françaises en Israël (Abou Gosh, puis Zoumeili).
Nommé « chargé de recherches » du CNRS à l’automne 1951, Jean Perrot s’installe à Jérusalem dans un immeuble de la rue Ha Palmach. Dans le sous-sol du bâtiment, il aménage son bureau et progressivement, les locaux attenants deviennent le point d’ancrage des premières missions ; Perrot y crée un laboratoire photo et un dépôt destiné à accueillir le matériel issu des premières fouilles. Ainsi nait la base Israélienne d’une structure dépourvue de statut officiel que les instances parisiennes appellent en ce début des années cinquante : la « mission Perrot ». Si la structure administrative existe, elle ne bénéficie d’aucun soutien financier. Le jeune Archéologue vit de sa seule allocation de chercheur versée par la CNRS et peine à obtenir des crédits de fouilles délivrés par la DGRC dépendante du Ministère des affaires étrangères. Pendant les premières années de vie de la mission (Zoumeili, août 1952), il est donc soutenu par le service des Antiquités d’Israël, les municipalités situées à proximité des gisements (en particulier à Beershéva), le Museum Haarets et le ministère du travail israélien qui lui fournit une main d’œuvre quasi-gratuite. Mais ces soutiens ne suffisent pas. Pour sa première campagne à Abou Matar il se trouve obligé d’emprunter pour boucler le budget de la fouille et en 1954, pour le chantier de Safadi il fait appel à un mécène Israélien, le docteur Walter Moses, fondateur du Musée archéologique de Tel Aviv. La même année, la petite structure de la rue Ha Palmach accueille des étudiants de l’université hébraïque et les collègues du CNRS venus fouiller à Safadi : Thérèse Josien (archéozoologue), Denise Ferembach (anthropologue) ou Henri de Contenson (archéologue). La « mission Perrot » se structure et grâce aux résultats de ses activités de terrain, d’Abou Matar à Mallaha, il gagne progressivement la confiance de la commission des fouilles qui, à partir de 1955, le soutient plus régulièrement. Désormais, Perrot s’abrite sous le titre de « Mission archéologique française en Israël » et à la fin des années cinquante le CNRS lui accorde de meilleures subventions dans le cadre de ses missions. Malgré cela, il est obligé de continuer à faire appel à des financements extérieurs (American Philosophical Society et Werner Gren Fondation). En 1957, sur les conseils d’Émile Roche, président du Conseil économique en visite à Safadi, il crée « l’Association des amis de la Mission archéologique française en Israël » afin de récolter plus facilement des fonds.
Lors d’un voyage aux États-Unis il apprend que la direction du CNRS envisage à l’automne 1963, de créer un nouveau type d’unités de recherches, les « recherches coopératives sur programme (RCP) » permettant le soutien financier de programmes interdisciplinaires. La formule ne s’applique pas encore à l’archéologie, mais en mai 1964, Jean Perrot dépose malgré tout un dossier pour créer la RCP « civilisations préhistoriques et protohistorique du Proche-Orient asiatique ». La RCP 50 nait quelques mois plus tard et modifie ainsi la « Mission archéologique française en Israël ». En 1967, Jean Perrot obtient enfin du CNRS que les locaux de Jérusalem, pont d’ancrage principal de la RCP soient financés par les crédits de mission de la RCP. À cette occasion, la structure de l’ancienne « mission Perrot » est rebaptisée CRPF (Centre de recherches préhistoriques français en Israël), mais le centre n’a toujours pas de véritable existence, le CNRS ne le soutenant que temporairement. Au début des années soixante-dix, Jean Perrot, nommé directeur de recherche (1971) propose de fonder enfin un centre permanent ; une structure stable avec un personnel fixe et un budget régulier en partenariat avec le CNRS et le ministère des affaires étrangères (MAE). Le projet n’aboutit pas, mais en 1973, il obtient enfin un statut pour sa formation, la RCP 50 déjà renouvelée deux fois devient « Mission permanente du CNRS en Israël » (MP3). Enfin, en 1979, quelques mois après l’installation de la mission dans un nouveau local (l’ancien monastère d’Emmaüs) le projet du début des années soixante-dix abouti et la MP3 devient « Centre de recherche français de Jérusalem » et obtient enfin de la DGRCST (Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques) un soutien distinct des crédits de fouilles et une autonomie financière pour sa formation. Après le départ de Jean Perrot en 1989, le CRFJ devient une unité mixte de recherche.

Mission archéologique française en Thaïlande

  • FRAEPMSHRG-MAT
  • Collectivité
  • 1984-1990

Sous la direction de Marielle Santoni, la mission a réalisé des prospections de sites préhistoriques dans le nord de la Thaïlande (provinces de Nan, Chiang Mai, Uttaradit).
La mission a également fouillé à Obluang (fin du paléolithique, néolithique, âge du bronze).

Mission archéologique française en Thaïlande et au Laos

  • FRAEPMSHRG-MATL
  • Collectivité
  • 1990-1994

Sous la direction de Marielle Santoni, la mission a réalisé des prospections dans le nord de la Thaïlande, ainsi que des fouilles et prospections au Laos dans le site et la région de Vat Phou - Champassak (périodes préangkoriennes et angkoriennes).

Mission archéologique française Hayonim-Mallaha (Israël)

  • FRAEPMSHRG-MAFHM
  • Collectivité
  • 1980-2005

La mission archéologique a été dirigée par François Valla, directeur de recherche honoraire, rattaché à l'équipe Ethnologie préhistorique (UMR 7041 Archéologies et Sciences de l'Antiquité.
F. Valla a dirigé les fouilles de la terrasse d'Hayonim en 1980-1981 puis de 1985 à 1989 avec O.Bar-Yosef.

"Le site d’Hayonim (Haute Galilée, Israël) est un vaste gisement préhistorique qui comprend une grotte devant laquelle s’étagent plusieurs terrasses. Les recherches conduites entre 1980 et 1989 sous l’égide du ministère des Affaires Étrangères sur la Terrasse supérieure ont rencontré des vestiges datant du Néolithique (Phase du Ouadi Rabah) et de l’Épipaléolithique (Kébarien géométrique et Natoufien récent). Les dépôts ont permis d’observer les activités des Néolithiques hors des villages qui font habituellement l’objet de fouilles. Si le Kébarien géométrique est peu représenté dans la zone étudiée, le Natoufien a donné un ensemble de structures et de sépultures. La Terrasse est un des rares sites où il est possible d’observer les premières architectures au Levant. Une des sépultures contient les restes de trois individus et apparait comme un document exceptionnel à la fois par son organisation et par la présence de canidés qui illustre le développement des relations entre l’Homme et l’Animal avant la domestication des animaux de boucherie. Un mobilier abondant, qui n’est pas identique à celui livré par la Grotte pour la même période, pose la question des relations entre les deux parties du gisement. Plus de dix mille fragments osseux identifiés (surtout des gazelles) permettent une analyse détaillée des pratiques cynégétiques. Les matériaux rassemblés dans ce volume contribuent à alimenter la réflexion sur les premiers sédentaires au Proche-Orient et leur devenir." http://www.crfj.org/vient-de-paraitre-memoires-et-travaux-du-centre-de-recherche-francais-sous-la-direction-de-valla/ (consulté le 11/07/2018)

Entre 1996 et 2005, F. Valla a pris la direction des fouilles d'Ain Mallaha (Eynan) avec Hamoudi Khalaily.

Le site d'Ain Mallaha (Eynan en hébreu) est situé près du lac Houlèh, au pied de la Haute Galilée. Découvert par Jean Perrot en 1954, ce gisement de la période épipaléolithique (Natoufien) a été fouillé entre 1955 et 1961 sous la direction de Jean Perrot puis de 1971 à 1976 sous la direction de Jean Perrot, Monique Lechevallier et François Valla.
Les travaux ont mis en évidence l'existence d'un "village" qui a fourni la preuve que la vie sédentaire avait précédé la domestication des animaux et des plantes, vers 12500 avant notre ère. Les fouilles des années 1970 ont permis de définir une stratigraphie relative au Natoufien ancien, récent et final.
En 1996, François Valla reprend les recherches de terrain afin d'établir une stratigraphie détaillée et d'exposer des sols d'habitat.

Le site de Mallaha est caractéristique de la période natoufienne (c. 12000-10000 av. J.-C.), qui voit la transition entre la fin du paléolithique et le début du néolithique et en particulier le début de la sédentarisation. En effet, des constructions circulaires et semi-circulaires semi-enterrées ont été dégagées ainsi que de nombreuses sépultures.
Les habitants de Mallaha vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Le matériel mis au jour sont des objets en silex débité formant des lamelles ainsi que des objets servant au broyage (meules, pilons, mortiers).

Mission archéologique franco-azerbaïdjanaise de Mentesh Tepe

  • FRAEPMSHRG-MET
  • Collectivité
  • Depuis 2008

La Mission archéologique franco-azerbaïdjanaise de Mentesh Tepe est dirigée par Bertille Lyonnet et Farhad Guliyev (Institut d'archéologie et d'ethnologie, Bakou).
Le site de Mentesh Tepe se trouve dans la moyenne vallée de la Kura, dans le district de Tovuz.
Les fouilles visent à comprendre l’évolution des cultures anciennes (du Néolithique à l’âge du bronze) de la moyenne vallée de la Kura (Azerbaïdjan occidental) et leurs rapports avec la Mésopotamie et les autres régions du Caucase.

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