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Notice d'autorité

Centre archéologique de Pincevent

  • FRAEPMSHRG-PI
  • Collectivité
  • Depuis 1964

En 1964, suite à la découverte du premier habitat paléolithique de plein air en Europe, l’État achète le terrain de Pincevent et confie la gestion du site et des fouilles au professeur André Leroi-Gourhan.
En 1983, le Centre archéologique de Pincevent est lauréat du concours départemental du patrimoine et reçoit la somme de 15 000 F. A partir de cet événement, est créée une association loi 1901 portant de nom de Centre archéologique de Pincevent. Cette association, dirigée par André Leroi-Gourhan jusqu'en 1985 puis par Gilles Gaucher, assure la gestion des fouilles. Jusqu'en 1979, le Centre archéologique de Pincevent ne gère que le site de Pincevent. A partir des années 1980, il gère aussi des programmes de recherche et d'autres opérations de terrain.
Les crédits proviennent principalement du Ministère de la Culture et le personnel dépend en grande majorité du CNRS. En 1994, l’État, la région Ile-de-France et le département prévoient plus de quatre millions de francs pour l'aménagement du site de Pincevent. Cet aménagement sera en partie réalisé en 2000.

Repères chronologiques concernant l'aménagement du site :
Année 1965. Édification sur le site de deux bâtiments préfabriqués et de huit hangars. Le terrain est enclos et doté d'un gardien. Deux salles d'exposition sont aménagées : l'une autour du premier grand moulage de sol préhistorique (80 m2) réalisé au monde, l'autre consacrée aux occupations du site depuis le paléolithique et aux activités des magdaléniens.
Années 1966-1967. Demande de moyens à la région pour l'hébergement des fouilleurs (aménagement d'une quarantaine de chambres, d'une salle à manger, de sanitaires et d'une cuisine) et pour l'aménagement d'une des deux salles d'exposition construites en 1965. Cette demande n'a pas abouti.
Année 1988. Le site est classé " monument historique ".
Année 1989. Un projet d'aménagement est inscrit au contrat plan État-région Ile-de-France. Il est prévu d'aménager un lieu de recherche sur la période magdalénienne digne de l'importance du site et de la qualité des chercheurs accueillis et la réalisation d'un lieu d'animation essentiellement tourné vers le milieu scolaire. 16 millions de francs de travaux sont prévus. Ce projet n'a pas abouti.
Année 1994. Le Directeur du patrimoine (Ministère de la Culture) décide que des bâtiments doivent être construits pour l'hébergement et le travail des archéologues.
Année 1995. Pincevent est déclaré " site archéologique d'intérêt national "
Année 2000. Les constructions prévues en 1994 sont en partie réalisées grâce aux participations de l'Etat (2 millions de francs), de la Région (2 millions de francs), et du Département (700 000 francs). Des bungalows de bois posés sur plots sont construits. Ils comprennent une cuisine/salle à manger, quatre unités de douches/sanitaires et trois unités de huit chambres et six dortoirs pour les chercheurs et les stagiaires.
Année 2000. Projet de construction d'un abri de fouilles pour la protection d'une nouvelle zone de fouilles sur le site.

Bignon-Lau Olivier

  • FRAEPMSHRG-OBL
  • Personne
  • Chercheur au CNRS depuis ...

Villeneuve François

  • FRAEPMSHRG-FV
  • Personne
  • Enseignant-chercheur à partir de 1987

Unité mixte de recherche (UMR) 9993 « Centre de recherches archéologiques Indus-Baluchistan, Asie centrale et orientale »

  • FRAEPMSHRG-UMR9993
  • Collectivité
  • 1975-2013

L'UMR 9993 « Centre de recherches archéologiques Indus-Baluchistan, Asie centrale et orientale » est l'héritière de deux unités : l'URA 16 et l'UPR 316 créées respectivement en 1975 et en 1986. Après la dissolution de l'UMR, les programmes de recherche sont poursuivis dans le cadre de l’équipe Archéologie de l’Asie centrale (UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité) sous la direction de Corinne Debaine-Francfort. Catherine Jarrige, Gonzague Quivron et Marielle Santoni rejoignent l’équipe en tant que chercheurs associés.

Création de l’unité de recherche associée (URA) 16 « Mission archéologique de l’Indus » (1975).
Rattachement de l’unité au Centre de recherches archéologiques du CNRS sous le nom d'ERA 16 (1977).
L’URA 16 devient l’unité propre de recherche (UPR) 316 du CNRS « Centre de recherches archéologiques Indus-Baluchistan » (1986).
Elle est remplacée par l’unité mixte de recherche (UMR) 9993 « Centre de recherches archéologiques Indus-Baluchistan, Asie centrale et orientale » (1994).
Dissolution de l'UMR le 31 décembre 2013.

Depuis sa création et jusqu’en 2009, l'unité est dirigée par Jean-François Jarrige et Catherine Jarrige, co-directrice. En 2010, Olivier Lecomte prend la direction de l’UMR.

Localisation : Musée national des Arts asiatiques Guimet 6 place d’Iéna 75016 Paris.

Jarrige Jean-François

  • FRAEPMSHRG-JFJ
  • Personne
  • 1940-2014

Jean-François Jarrige était orientaliste et protohistorien, directeur de recherche au CNRS, directeur de l’Unité Mixte de Recherche 9993 « Centre de recherche Indus-Balochistan, Asie centrale et orientale » (CNRS/Ministère de la Culture). Élu, le 7 février 1997, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, au fauteuil de Jacques Heurgon. Président pour 2008.

DOMAINES DE RECHERCHE
Domaines géographiques : mission Archéologique de l’Indus ; Pakistan, Inde, les régions frontières indo-iraniennes.
Domaines thématiques : émergence des premières communautés néolithiques au Balochistan pakistanais ; les antécédents de la civilisation de l’Indus ; la civilisation de l’Indus et les périodes post-Indus jusque vers 500 av. J.-C.

FORMATION ET CARRIÈRE
Licence ès-lettres à la Sorbonne (1965) et diplôme de sanskrit (1966).
Diplôme de l’École du Louvre (1967).
Attaché de recherche au CNRS (1967).
Doctorat en archéologie orientale, université de Paris I (1971).
Chargé de recherche au CNRS (1972).
Maître de recherche au CNRS (1983).
Directeur de recherche au CNRS (1985).
Directeur de recherche émérite au CNRS (2008).

RESPONSABILITÉS SCIENTIFIQUES ET ADMINISTRATIVES
Coopérant enseignant à l’Université de Lucknow, Inde (1966-1968).

Directeur de l’unité de recherche associée (URA) 16 du CNRS « Mission archéologique de l’Indus » (unité rattachée au Centre de recherches archéologiques - ERA 16 - en 1977), devenue Unité propre de recherche (UPR) 316 en 1986, puis en 1994, Unité Mixte de Recherche (UMR) 9993 (CNRS/Ministère de la Culture) « Centre de recherche archéologique Indus-Balochistan, Asie centrale et orientale » (1975-2008).

Directeur des fouilles de Pirak, 1800-600 av. J.-C. (1973-1975).

Directeur de la Mission archéologique de l’Indus (1975-2021).
Fouilles de Mehrgarh (7000-2500 av. J.-C.) entre 1975 et 1985 puis de 1996 à 2000.
Fouilles de Nausharo (3000-2000 av. J.-C.) entre 1986 et 1996.

Directeur du musée Guimet, musée national des arts asiatiques (1986 et 2008).

Secrétaire général de la Commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger du ministère des Affaires étrangères (1994 et 2014).

Membre de la Société asiatique (Paris).
Membre du Comité national de la recherche scientifique du CNRS, section n° 44 (Langues et civilisations orientales) puis de la section n° 31.
Membre du Comité culture de la Commission nationale de l’UNESCO (vice-président) et du Bureau de l’Association internationale des Archéologues de l’Asie du Sud (président), de la Commission d’admission à l’Institut français d’Archéologie orientale (IFAO).
Membre étranger de l’Académie des Sciences de la Nature et de la Société (branche d’Arménie).

DISTINCTIONS
Commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur (2008).
Commandeur de l’Ordre national du Mérite.
Commandeur des Palmes académiques (2013)
Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres (2003).
Médaille de bronze du C.N.R.S.
Décoré de l’Étoile du Pakistan (1987) et de l’ordre du Soleil levant du Japon (2005).

Casal Jean-Marie

  • FRAEPMSHRG-JMC
  • Personne
  • 1905-1977

Jean-Marie Casal était conservateur au Musée Guimet, détaché au CNRS, fondateur de la Mission archéologique de l'Indus en 1958.

Diplômé de l’École du Louvre après des études de droits (1945).

Participation à l’école de fouilles de Sir Mortimer Wheeler, directeur général de l'archéologie en Inde, à Brahmagiri (1946).

Reprise des fouilles de Virampatnam-Arikamedu, Inde (territoire de Pondichéry) en collaboration avec son épouse Geneviève Casal, dans le cadre de la Mission archéologique des Indes (1947-1948).

Fouilles des sites funéraires de Mouttrapaléon et Souttoukény, Inde, territoire de Pondichéry (1949-1950).
« Grâce à la publication rapide des rapports de fouilles de ces sites, Jean-Marie et Geneviève Casal apportent de nouveaux éléments sur les rapports de l’empire romain et de l’Inde du sud et sur toute la question des mégalithes et des champs d’urnes du 2ème et 1er siècle avant J.C.» *

Fouilles de Mundigak, Afghanistan (1951-1958).
« Ces fouilles, parallèlement aux recherches soviétiques au Turkestan, ont permis pour la première fois de saisir l’importance de l’Asie centrale sur le plan de l’histoire culturelle des 4ème et 3ème millénaires. Là, J.-M. Casal a su mettre en évidence la mise en place de structures sociales hiérarchisées qui aboutissent, à la période IV du site, à la construction d’un « palais » à colonnade et d’importants remparts. Les fouilles de Mundigak continuent de servir de référence pour tous les travaux sur l’âge du bronze de ces régions.» *

Conservateur au musée Guimet (1957).

Détaché au CNRS (1958).

Directeur de la Mission archéologique de l’Indus (1958-1974).

Fouilles d’Amri, Pakistan (1959-1962).
« Il travail à Amri, dans la vallée de l’Indus, où il met au point une remarquable séquence stratigraphique depuis les niveaux de la culture d’Amri jusqu’aux couches supérieures de la civilisation de l’Indus. L’évolution de la céramique harappéenne au cours des périodes IIIA, IIIB et IIIC d’Amri fournit des données de chronologie relative que l’absence de fouilles stratigraphiques à Moenjo-daro ou Chanhujo-daro n’avait pas permis de discerner.» *

Fouilles de Nindowari, Baluchistan méridional, Pakistan (1962-1965).
« Il commence à dégager un ensemble monumental construit en pierres, à établir une séquence des styles céramiques de Nal et de Kulli, et à étudier les rapports de la culture de Kulli et de la civilisation de l’Indus.» *

Fouilles de Pirak, Plaine de Kachi, Pakistan (1968-1974).
« Il commence à fouiller Pirak, premier site où apparaît une séquence d’occupation continue pour les périodes post-harappéennes dans ces régions.» *

Directeur de recherche au CNRS (1969).

*Jarrige Jean-François, "Jean-Marie Casal (1905-1977)" dans J. E. Van Lohuizen-De Leeuw, South Asian Archaeology 1975, Leiden, 1979, p. 1-2.

Mission archéologique des Indes

  • FRAEPMSHRG-MAI
  • Collectivité
  • 1947-1958

La Mission archéologique des Indes a été dirigée par Jean-Marie Casal entre 1947 et 1958.
Les premières fouilles ont eu lieu sur le territoire de Pondichéry : en 1947-1948, Jean-Marie Casal reprend les fouilles de Virapatnam-Arikamedu, ville portuaire qui remonte au IIème siècle av. J.-C. puis en 1950, il explore deux sites funéraires, Mouttrapaléon et Souttoukeny. Il y applique les méthodes stratigraphiques strictes mises au point par Sir Robert Eric Mortimer Wheeler, directeur de l'Archaeological Survey of India (ASI) depuis 1944. « Grâce à la publication rapide des rapports de fouilles de ces sites, Jean-Marie et Geneviève Casal apportent de nouveaux éléments sur les rapports de l’empire romain et de l’Inde du sud et sur toute la question des mégalithes et des champs d’urnes du 2ème et 1er siècle avant J.C.»*

Entre 1951 et 1958, les recherches se poursuivent sur le site de Mundigak (Afghanistan). « Ces fouilles, parallèlement aux recherches soviétiques au Turkestan, ont permis pour la première fois de saisir l’importance de l’Asie centrale sur le plan de l’histoire culturelle des 4 ème et 3 ème millénaires. Là, J.-M. Casal a su mettre en évidence la mise en place de structures sociales hiérarchisées qui aboutissent, à la période IV du site, à la construction d’un « palais » à colonnade et d’importants remparts. Les fouilles de Mundigak continuent de servir de référence pour tous les travaux sur l’âge du bronze de ces régions.»*

En 1958, la Mission archéologique française de l’Indus succède à la Mission archéologique des Indes. Elle sera dirigée par Jean-Marie Casal jusqu’en 1974 puis entre 1975 et 2012 par Jean-François Jarrige.

*Jarrige Jean-François, "Jean-Marie Casal (1905-1977)" dans J. E. Van Lohuizen-De Leeuw, South Asian Archaeology 1975, Leiden, 1979, p. 1-2.

Mission archéologique française de l'Indus

  • FRAEPMSHRG-IND
  • Collectivité
  • 1958-2012

" Création de la Mission archéologique française de l’Indus
La MAI a démarré ses activités à l’aube de la partition Inde-Pakistan, en 1947 [1] sous la direction de Jean-Marie et Casal [2] à Pondichéry [3] sous l’appellation Mission des Indes qu’elle gardera jusqu’aux fouilles de Mundigak, en Afghanistan, dans les années 1950 [4]. Depuis 1975 et jusqu’en 2012, elle à été dirigée par Jean-François Jarrige, directeur de recherche émérite au CNRS et membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Des 2013, le programme de la Mission Archéologique Française au Makran et de la Mission de l’Indus seront fusionnées pour former la Mission Archéologique du Bassin de l’Indus, sous la responsabilité d’Aurore Didier.

La Mission archéologique de l’Indus au Pakistan
Les activités de la M.A.I. ont débuté dans la région du Sindh (Pakistan) par la fouille du site d’Amri en 1958 par Jean-Marie Casal, conservateur au Musée Guimet et détaché au CNRS, dans un pays qui était traditionnellement le domaine réservé des anglo-saxons. A partir de 1962, les travaux se sont poursuivis dans la province du Balochistan. Les fouilles de Nindowari de 1962 à 1965, dans une vallée montagneuse du Balochistan méridional, ont permis de dégager les vestiges d’une agglomération de plus de 25 hectares appartenant, pour ses deuxième et troisième phases d’occupation, à la culture de Kulli, datée du 3ème millénaire avant notre ère. En 1967, la mission archéologique a concentré ses activités dans le nord de la plaine de Kachi et le bassin de la Bolan qui se trouvent au débouché du col de Bolan, une des principales voies de communication entre l’Afghanistan méridional, l’Iran de l’Est, les reliefs du Balochistan et la vallée de l’Indus. Cette région de piémont se situe donc à la bordure occidentale de la vallée de l’Indus qui a vu, vers 2500 avant notre ère, se développer une grande civilisation urbaine, la civilisation de l’Indus, contemporaine de celles de Mésopotamie et de l’Égypte de l’ancien empire. Dans la zone de Kachi-Bolan, grâce aux fouilles de Pirak de 1968 à 1974, de Mehrgarh de 1975 à 1986 et de 1997 à 2000 et de Nausharo de 1986 à 1996, une séquence continue d’occupations a pu être établie pour la première fois dans le sous-continent indo-pakistanais de 8000 à 500 avant notre ère.
Les travaux de terrain ont dû être arrêtés en 2002, à la suite de la destruction de plusieurs villages et de sites archéologiques, notamment ceux de Mehrgarh et de Nausharo. C’est donc maintenant sur les données archéologiques réunies par les missions successives depuis le début des années 60 que s’est concentrée la recherche des membres de la M.A.I. Ce travail comprend en particulier les publications définitives des sites de Nindowari, de Mehrgarh et de Nausharo par Jean-François Jarrige, Catherine Jarrige et Gonzague Quivron. (Nindowari : publié en 2011, Mehrgarh Neolithic : publié en 2013, Nausharo : travail de publication en cours).

Le site de Nindowari
Le site de Nindowari est situé dans la vallée de l’Ornach dans le district de Kalat au Balochistan méridional. C’est, à ce jour, le seul site appartenant en partie à la culture de Kulli (2600-1900 avant notre ère), contemporaine de la civilisation de l’Indus, où ont été menées des fouilles à grande échelle. Les travaux de Nindowari fournissent donc un éclairage unique sur la culture de Kulli caractérisée entre autres par un style de céramique très original.
Les niveaux de la première période d’occupation du site (2800-2600 avant notre ère), antérieure à l’époque de la culture de Kulli, ont également fournis des céramiques aux décors variés permettant des comparaisons avec de nombreux autres sites et ainsi de mieux comprendre les origines de cette culture de Kulli. Les deux périodes d’occupation suivantes (période II, 2600-2300 avant notre ère et période III, 2300-1900 avant notre ère) appartiennent à la culture de Kulli. Elles sont caractérisées par les vestiges de grands ensembles monumentaux en pierres et briques crues composés de nombreuses pièces, de couloirs et d’escaliers. Des cellules quadrangulaires de diverses tailles avec parois de pierres et dallages en plaques de schiste montrent qu’une partie importante des structures avait été utilisée comme greniers pour l’ensilage de céréales. De nombreuses céramiques sont décorées de très belles frises de scènes animalières, reflets de la pensée mythique du Balochistan méridional au III° millénaire avant notre ère. Les comparaisons iconographiques montrent que cette culture s’inscrit dans tout un courant d’interactions sur un vaste territoire. La quatrième et dernière période d’occupation du site date des environs de notre ère et appartient à la culture de Londo.
Les données de ces fouilles anciennes n’avaient fait l’objet que d’un court rapport sur les deux premières campagnes. Ces données ont été réinterprétées dans le cadre des travaux archéologiques plus récents de la M.A.I. afin de présenter une synthèse sur l’origine et le développement de la culture de Kulli. La publication définitive du site en 2011 était donc l’occasion de montrer l’importance de la période d’environ un siècle qui précède à Nindowari l’apparition de la civilisation de l’Indus et également d’exposer pour les deux périodes suivantes les relations de la culture de Kulli avec cette grande civilisation et l’ensemble des sites des régions indo-iraniennes. Enfin ce travail de synthèse met aussi en lumière l’influence de la culture de Kulli au cours de la dernière phase de la civilisation de l’Indus, contemporaine de l’installation de populations apparentées culturellement à la civilisation de l’Oxus.

Le site de Mehrgarh
La zone archéologique de Mehrgarh, qui couvre près de 300 hectares, est constituée de vestiges d’agglomérations qui se sont succédées dans le temps depuis une période néolithique acéramique au 8ème millénaire avant notre ère jusqu’à une période autour de 2600 avant notre ère précédant l’émergence de la civilisation de l’Indus.
La période néolithique acéramique (Période I) a fourni les plus anciens témoignages d’économie agricole qui repose surtout sur la culture de l’orge. L’essentiel de la nourriture carnée est fourni par la chasse, même si on constate le début de la domestication des chèvres. Au cours de cette même période, l’élevage prend le pas sur la chasse et le zébu indien (Bos indicus) est non seulement domestiqué mais devient quantitativement dominant. Neuf niveaux d’architecture ont été mis en évidence et 77 maisons quadrangulaires en briques crues, le plus souvent formées de quatre pièces, ont été dégagées. Ces structures sont souvent réunies les unes aux autres par des murets formant des enclos et leurs murs extérieurs sont parfois peints de décors aux motifs rouges, blancs et noirs.
Neuf niveaux de cimetières sont intercalés entre ces niveaux d’habitats dans lesquels ont donc été creusées de nombreuses sépultures. Parmi elles, 315 tombes avec chambres funéraires en sabot ont été fouillées. La plupart contient un riche mobilier funéraire qui fournit de précieuses indications sur les activités artisanales. Ce matériel funéraire inclut des objets utilitaires en pierre, en os ou en vannerie (empreintes de paniers bitumés) et surtout d’abondantes parures dont la qualité atteste du dynamisme d’artisans qui utilisent les ressources de régions éloignées notamment de nombreux coquillage marins, du lapis lapis-lazuli, de la turquoise, des stéatites et des calcites. On y a trouvé aussi les premiers témoignages de l’utilisation du cuivre et du coton. Par ailleurs, les études anthropologiques ont fourni les preuves des plus anciens soins dentaires connus.
Avec la période IIA, vers 6000 avant notre ère, apparaissent les premières céramiques faites dans une pâte grossière. Le développement des activités agricoles est attesté par la présence d’impressionnants ensembles de bâtiments compartimentés en cellules qu’on peut identifier avec des structures de stockage de céréales dont les empreintes sont très nombreuses. A la période IIB, la céramique devient plus fine. Mais c’est un peu après 5000 avant notre ère qu’apparaissent les décors géométriques peints sur des récipients de plus en plus fins. La période chalcolithique ancienne (Période III), entre 5000 et la première moitié du 4ème millénaire, est caractérisée par un remarquable développement des artisanats et en particulier des arts du feu. La céramique, montée avec une tournette, s’orne de riches décors géométriques puis naturalistes avec par exemple des capridés ou des oiseaux. On note aussi la fabrication de perles en stéatite cuite recouvertes d’une glaçure verte à l’oxyde de cuivre. La métallurgie se développe également et des restes d’ateliers du travail du lapis lapis-lazuli et de la turquoise ont pu être mis en évidence.
Les périodes IV et V (3600-3100 avant notre ère) se distinguent par une profusion de nouveaux styles céramiques de grande qualité. Les périodes VI et VII (3100-2600 avant notre ère) voient le développement de complexes architecturaux formés de structures plus monumentales mais aussi de nouvelles techniques céramiques, comme la fine poterie grise peinte. Ces périodes sont également marquées par la production de figurines en terre cuite très élaborées, dans la lignée d’une longue tradition débutant au néolithique. Après une interruption, le site est de nouveau occupé à la fin du 3ème millénaire (Période VIII, 2100-1900 avant notre ère) sous la forme d’un vaste cimetière constitué de tombes et de cénotaphes dont le mobilier funéraire est lié à la civilisation de l’Oxus, en Asie Centrale.
Les résultats des quatre dernières campagnes de fouilles de Mehrgarh, de 1997 à 2000, axées sur les vestiges de la période I néolithique acéramique, ont fait l’objet d’une publication en 2013. La description et l’analyse des données des précédentes campagnes effectuées de 1977 à 1985 (occupations néolithique et chalcolithique), publiées en 1995, ont été réimprimées (POD) en 2014.

Le site de Nausharo
Le site de Nausharo est situé à environ 6 km du site de Mehrgarh et a fait l’objet de 10 campagnes de fouilles entre 1985 et 1996. Il couvre une superficie d’environ 3 hectares et est composé de deux tertres accolés. Comme l’attestent très clairement les traces d’une très forte érosion ces tertres constituent les restes préservés d’une agglomération d’une taille beaucoup plus importante à l’origine. A la base du tertre nord, d’une hauteur de 12m35, quelques témoignages d’une occupation similaire à celle de la période VI de Mehrgarh (3100-2900 avant notre ère) ont été observés mais le tertre est principalement composé d’une succession de niveaux d’architectures contemporains de ceux de la période VII de Mehrgarh (Périodes VIIA-VIIB-VIIC), appelée période I à Nausharo et subdivisée en deux sous-périodes (Période IA/B : 2900-2700 avant notre ère et Période IC : 2700-2600 avant notre ère). Ces niveaux comportent de très belles constructions en briques crues préservées parfois jusqu’au niveau des plafonds et souvent organisées autour de cours. Elles forment des ensembles compacts avec quelques ruelles d’accès. De nombreuses figurines, des outils ou encore des sceaux y ont été trouvés. Une importante quantité de céramiques de style divers a également été répertoriée ainsi que des traces d’artisanat liées à leur fabrication sur place comme des outils de potiers ou encore une série de vases abandonnés durant leur phase de séchage. Également dans le tertre nord, la phase finale de la période I (Période ID : 2600-2500 avant notre ère), qui n’existe pas à Mehrgarh, a mis en lumière des éléments permettant de mieux comprendre, principalement par le biais des styles de céramiques, la mise en place des deux principales entités culturelles de la deuxième moitié du troisième millénaire : la culture de Kulli et la civilisation de l’Indus. Cette période relativement courte voit en effet la disparition des styles antérieurs et l’apparition d’éléments iconographiques proches de motifs emblématiques de la culture de Kulli et d’autres qui constituent des prototypes de certains motifs des décors des vases de la période Indus. Une impressionnante quantité de vases complets ont été découverts dans les vestiges architecturaux de la période ID. Ils étaient encore rangés et parfois empilés sur les sols de pièces portant les traces d’un violent incendie. Ces édifices, aux murs particulièrement larges et aux fondations imposantes dont certaines font d’ailleurs office de mur de soutènement, forment un vaste ensemble de constructions.
Durant les deux périodes suivantes (Période II : 2500-2300 avant notre ère et Période III : 2300-2100 avant notre ère), l’organisation architecturale de Nausharo, avec ses quartiers d’habitations divisés selon un plan géométrique pourvus de ruelles, d’un système de drains et d’installations sanitaires, est similaire à ce que l’on trouve dans les principaux établissements de la civilisation de l’Indus. Il en est de même pour les objets : figurines, sceaux, parures ou encore outils en métal. La grande quantité de céramiques a permis de mettre en évidence une évolution des formes et des décors pendant ces phases de la civilisation de l’Indus et également de mieux appréhender l’iconographie complexe observée sur nombre de vases peints. Certains récipients comme les grandes jarres avec engobe noir et signes gravés, découvertes aussi sur de nombreux autres sites de la civilisation de l’Indus, témoignent en outre du commerce vers des destinations parfois lointaines comme le montre un exemplaire découvert sur le site de Ras-al Jinz dans l’actuel sultanat d’Oman. La majorité des niveaux d’architecture appartenant à la période Indus ont été dégagés dans le tertre sud, d’une hauteur maximum de 8m80. Les quartiers d’habitats de période II sont enserrés par un imposant mur d’enceinte avec porte monumentale et rampe d’accès intérieure. Cependant, comme l’attestent quelques vestiges de structures en briques, des espaces construits existent aussi à l’extérieur de cette enceinte traversée par ailleurs par une grande canalisation de briques cuites rejoignant un réservoir partiellement dégagé à la base du tertre nord. Les ruines, largement dégagées, des quartiers de la période III suivante forment de grands blocs rectangulaires séparés par de longues ruelles. Une autre grande canalisation de briques cuites, recouvrant la plus ancienne, traverse également un des quartiers de cette période. Des édifices Indus ont aussi été mis au jour sur les pentes et le sommet du tertre nord. Outre quelques blocs d’habitations, on y a trouvé une vaste structure circulaire ainsi qu’une autre, quadrangulaire cette fois, constituée de murs monumentaux. Enfin, des fours à double chambre, des outils et de nombreux déchets attestent de l’intense activité des potiers de cette époque.
Durant la troisième période de l’Indus, la période IV (2100-1900), le matériel, bien que toujours représentatif de la civilisation de l’Indus, est mêlé de quelques objets et de céramiques caractéristiques de la civilisation de l’Oxus. Des groupes liés à cette civilisation se sont d’ailleurs installés aux marges de Nausharo et de Mehrgarh où leurs tombes et cénotaphes ont été trouvés en grand nombre.
Le travail de publication du site de Nausharo est actuellement en cours de réalisation.

[1] Casal Jean-Marie. Les fouilles de Virapatnam-Arikamedu. In : Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 93ᵉ année, N. 2, 1949. pp. 142-147. DOI : https://doi.org/10.3406/crai.1949.78389
[2] https://data.bnf.fr/fr/12509086/jean-marie_casal/
[3] Casal, Jean Marie, Casal, Geneviève. Site urbain et sites funéraires des environs de Pondichéry. Presses universitaires de France) Publications de la Commission des fouilles 1 janvier 1956.
[4] Casal, Jean-Marie. “Quatre Campagnes De Fouilles à Mundigak 1951-1954.” Arts Asiatiques, vol. 1, no. 3, 1954, pp. 163–178. JSTOR, www.jstor.org/stable/43483921. Accessed 9 Nov. 2020. "

Texte publié sur le site de l’Équipe Archéologie de l’Asie centrale, UMR 7041, Archéologies et Sciences de l’Antiquité (http://www.arscan.fr/archeologie-asie-centrale/mai/, consulté le 7 décembre 2021).

Leroi-Gourhan André

  • FRAEPMSHRG-ALG
  • Personne
  • 1911-1986

André Leroi-Gourhan peut être qualifié à la fois d'anthropologue, d'orientaliste, de zoologue, d'ethnologue et de préhistorien. Sa riche carrière et ses nombreuses activités ont fait de lui une référence dans ses domaines de prédilection.

Les années de formation
Fils de Georges Leroi et de Marcelle Gourhan, André Leroi naît le 25 août 1911 à Paris. Après le décès de son père en 1915, il est élevé par ses grands-parents maternels. C'est pourquoi il ajoutera le patronyme " Gourhan " à celui de son père. Dès son plus jeune âge, il va régulièrement au Jardin des plantes et au Muséum d'histoire naturelle. De plus, il se promène souvent dans les bois avec des naturalistes et des préhistoriens. Enfant curieux, il aime étudier des crânes et disséquer de petits animaux. Il parcourt aussi les marchés aux puces en quête d'objets de la vie quotidienne venus d'horizons lointains (Europe, Afrique, Asie, Amérique). Mais le jeune André a une scolarité difficile. Il avouera lui même que seuls le français et les sciences naturelles l'intéressent. En 1925, il quitte l'école et devient apprenti dans la bonneterie puis dans l'édition et la librairie.
Malgré l'abandon rapide de l'école, André Leroi-Gourhan se forme par lui même et choisit les disciplines qui l'intéressent. La lecture de " Les hommes fossiles " de Marcellin Boule le fascine. Dès 1927, il fréquente l'École d'anthropologie de Paris, fondée en 1875 par Paul Broca. Il y suit les cours de Raoul Anthony, titulaire de la chaire d'anthropologie anatomique, et de Georges Papillault. Souhaitant devenir bibliothécaire, il suit des cours dans ce sens. Il fait alors un stage pratique à la bibliothèque Forney de la ville de Paris au cours duquel il rencontre Mlle Arrivot qui a une influence déterminante sur le jeune André Leroi-Gourhan. Elle l'incite à se faire baptiser alors qu'il est issu d'une famille athée. Elle lui permet en outre de rencontrer Paul Boyer. Remarquant son potentiel, ce dernier, administrateur de l'École des langues orientales, lui enseigne le russe et lui conseille de persévérer dans ses études. Il le pousse aussi vers l'apprentissage du chinois avec Marcel Granet. André Leroi-Gourhan se passionne alors pour les civilisations et les langues extrêmes orientales. En 1931, il est diplômé de l'École des langues orientales en russe, puis en chinois en 1933. Cette même année, il obtient également une licence de lettres.

Premiers pas professionnels
Dans les années 1930, André Leroi-Gourhan se présente à Paul Rivet, alors directeur du Musée d'ethnologie du Trocadéro (qui deviendra le Musée de l'Homme en 1937). Bénévole, il est affecté à la section Eskimos dans le département Amérique. Grâce à Georges-Henri Rivière, nommé sous-directeur du musée et chargé de le réorganiser, il apprend les bases de la muséographie. Il participe notamment en 1934 à l'exposition " Les Eskimos " et en 1935, à l'exposition " L'Indonésie ".
Parallèlement à ses activités au Musée du Trocadéro, il est employé comme secrétaire adjoint de Paul Boyer puis comme bibliothécaire à l'École des langues orientales.
Son premier ouvrage " La Civilisation du renne ", travail d'ensemble présentant les relations qu'entretiennent l'Homme et l'animal, est publié en 1936 alors qu'il a 25 ans. Cette même année, il épouse Arlette Royer.

Le Japon (1937-1939)
En 1937, André Leroi-Gourhan se rend au Japon grâce à une bourse octroyée par le gouvernement japonais. Ses objectifs étaient d'ordre anthropologique, sociologique, archéologique et ethnologique. Il déserte rapidement Tokyo pour rejoindre Kyoto. Il entreprend des observations ethnologiques et entre en contact avec la culture japonaise. Lors de son séjour sur l'île d'Hokkaïdo, il étudie ce qui subsiste du peuple Aïnou. Pour compléter la bourse du gouvernement japonais, il donne des cours de latin, d'ancien français et de français à l'Institut franco-japonais du Kansaï à Kyoto. De plus, il est chargé par le musée de l'Homme de ramener en France des objets japonais. Il revient donc en 1939 avec une collection de 1500 objets pour le musée de l'Homme mais aussi pour le musée Guimet (musée des Arts de l'Extrême-Orient) et avec une collection personnelle très importante.

Les années de guerre (1939-1945)
À son retour du Japon, la France est en guerre. André Leroi-Gourhan est alors âgé de 28 ans et est mobilisé. En 1940, il est affecté dans le corps des officiers interprètes et du chiffre de la Marine nationale. L'été 1944, il est envoyé au château de Valençay pour veiller aux collections du musée du Louvre, évacuées pour protection. Il entre alors en contact avec des résistants et mène quelques actions avec ces derniers en tant qu'officier des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Il obtient pour ces actions la Croix de guerre et la Légion d'honneur.
Ces années de guerre constituent une période prolifique pour la carrière scientifique d'André Leroi-Gourhan. Il est tout d'abord boursier puis chargé de recherche au CNRS de 1940 à 1944. Il donne de plus des conférences au Collège de France sur le thème de l'archéologie du Pacifique Nord. Il remplace temporairement Philippe Stern, victime des lois raciales, en tant que conservateur adjoint au musée Guimet. De 1943 à 1945, il est également attaché au musée Cernuschi (musée des Arts chinois).
Un poste de maître de conférences est créé par le ministère des Colonies de l'État français, pour l'année universitaire 1944-1945, d'abord à Grenoble, puis à Lyon (sous demande expresse de Marcel Griaule). Il s'agit d'un enseignement d'ethnologie coloniale. Alors que beaucoup de personnes compétentes ont fui la France, aucun postulant ne semble satisfaire totalement. André Leroi-Gourhan n'est pas spécialiste de la discipline mais il obtient tout de même le poste. Toutefois, il n'a pas encore soutenu sa thèse, préalable pourtant nécessaire. Il s'inscrit donc en janvier 1944 pour soutenir en juin de la même année une thèse de lettres : " Archéologie du Pacifique nord " et une thèse complémentaire : " Documents pour l'art comparé d'Eurasie septentrionale " sous la direction de Marcel Mauss. Pour mener à bien cette lourde tâche en un temps si restreint, il reprend et organise les manuscrits de ses conférences données au Collège de France sur le sujet.

L'enseignement
André Leroi-Gourhan occupe le poste de maître de conférences à l'université de Lyon de 1944 à 1956. Cette opportunité l'oriente vers l'ethnologie générale et l'éloigne de ses préoccupations premières d'orientaliste. Parallèlement à ce poste, il enseigne à l'Institut d'ethnologie de l'université de Paris à partir de 1948 puis au Centre d'études sociologiques, à l'École normale de Saint-Cloud, ainsi qu'à l'École des langues orientales vivantes à partir de 1950. Dans le but d'enseigner l'ethnologie en faculté de sciences, il soutient en 1954 une seconde thèse intitulée " Les tracés de l'équilibre mécanique du crâne des vertébrés terrestres ", accompagnée de sa thèse complémentaire " Étude des restes humains fossiles provenant des grottes d'Arcy-sur-Cure ". Il n'enseigne finalement pas en faculté de sciences puisque la mort inattendue de Marcel Griaule le propulse à la tête de la chaire d'ethnologie de la Sorbonne en 1956. Il rentre alors définitivement à Paris. Devenu enseignant-chercheur il bénéficie rapidement d'une audience nationale puis internationale. Il enseigne à la Sorbonne jusqu'en 1968. En 1969, il est nommé à la chaire de Préhistoire du Collège de France. Il y donne un cours consacré à l'Art paléolithique. Il y enseigne jusqu'en 1982.

Une implication dans de nombreux domaines
Mais l'enseignement ne représente qu'une partie de ses activités. De 1946 à 1950, il est sous directeur du Musée de l'Homme en intérim de Jacques Soustelle qui devient alors ministre de l'information. En 1962, il prend la direction de Gallia Préhistoire à la suite d'Albert Grenier et ce jusqu'à sa mort. Il a, par ailleurs, un engagement institutionnel et agit auprès du ministère de la Culture pour le développement de l'archéologie en France. Il fait notamment partie de la Commission supérieure des monuments historiques, section des grottes ornées. Il est aussi l'un des experts de la Commission d'études scientifiques pour la sauvegarde de la grotte préhistorique de Lascaux, créée en 1963 par André Malraux, alors ministre de la Culture, à la suite de la fermeture du site à la visite pour cause de dégradations des peintures préhistoriques. Cette commission fonctionne jusqu'en 1976. En outre, dès 1948, il est membre du Comité technique de la recherche archéologique française (CTRAF) puis du Conseil supérieur de la recherche archéologique (CSRA) en 1964.

La formation et la recherche
Dans sa pratique d'enseignant, il ne peut se résoudre à dispenser uniquement des cours théoriques. L'ethnologie ne peut être dissociée du terrain et de l'expérimentation. Il organise donc des stages tous les ans avec ses étudiants de Lyon. La formation l'intéresse énormément. Il aime beaucoup échanger avec les étudiants qui commencent d'ailleurs à le surnommer " Patron " en vertu du respect qu'ils lui témoignent. Ce pseudonyme le suit jusqu'à la fin de sa vie. André Leroi-Gourhan crée une école de fouille sur le site des Furtins à Berzé-la-Ville (Saône-et-Loire) où peu à peu, les étudiants parisiens rejoignent les lyonnais. Pour donner un ancrage institutionnel à ces activités de formation, il crée deux centres du CNRS au cours de l'année 1948 : le Centre de formation aux recherches ethnologiques (CFRE) et le Centre de documentation et de recherches préhistoriques (CDRP). Un enseignement concret avec des stages sur le terrain en France y est proposé. Les activités de ces deux centres sont très liées. Les mêmes personnels y interviennent. Ils auront toutefois une évolution différente. Ils sont le reflet de l'interdisciplinarité de ses recherches.

Le Centre de formation aux recherches ethnologiques
Le CFRE fonctionne depuis 1946 mais n'est reconnu institutionnellement qu'en 1948. C'est un centre de formation en ethnologie. Il est le premier en son genre en France. Il est rattaché à l'Institut d'ethnologie de l'université de Paris. Le centre est peu doté financièrement et les enseignants y travaillent la plupart du temps de manière bénévole. Les étudiants titulaires d'une licence peuvent y entrer ainsi que des étudiants étrangers après étude de leur dossier. Le cycle de formation (stages et cours) se déroule sur deux ans, mais beaucoup se forment en fait en une seule année. Le centre fonctionne jusqu'en 1969 et forme une centaine d'ethnologues.

Du Centre de documentation et de recherches préhistoriques au Laboratoire associé 275
Le CDRP absorbe l'école de fouilles qui fonctionnait en 1945 aux Furtins puis à Arcy-sur-Cure. Il vise à former les étudiants en archéologie de terrain. Cette démarche est novatrice en France. Il est basé au musée de l'Homme et dépend en partie du CNRS et de la direction des Monuments historiques. Un centre de documentation situé au quatrième étage dans les locaux du musée de l'Homme ainsi qu'un laboratoire d'analyse lui sont rattachés. Peu à peu, le CDRP se développe et le personnel devient permanent.
Ce centre grandit et est prolongé en 1962 par le Centre de recherches préhistoriques et protohistoriques (CRPP). Celui-ci englobe l'école de fouilles ainsi que le centre de documentation du musée de l'Homme. Toutefois ce centre de documentation conserve le nom de CDRP. Cette modification d'appellation donne aussi lieu à un changement de rattachement. Le CRPP dépend désormais de la chaire d'ethnologie générale de l'université de Paris-La Sorbonne. Il comprend deux volets distincts : la recherche et l'enseignement. Il est le support institutionnel des opérations de fouilles. Le laboratoire connaît encore deux phases d'évolution successives du vivant d'André Leroi-Gourhan. Il devient une équipe de recherche associée au CNRS en 1967 (ERA 52) puis, en 1977, l'équipe se transforme en laboratoire associé sous le nom de " Laboratoire d'ethnologie préhistorique " (LA 275).
En 1999, le laboratoire devient une équipe de l'unité mixte de recherche 7041 de la Maison René-Ginouvès Archéologie et Ethnologie.

Les fouilles archéologiques
André Leroi-Gourhan révolutionne la technique de la fouille. Il préconise la fouille horizontale et l'enregistrement des objets à leur emplacement. Une fois mise au jour, chaque pièce est dessinée et photographiée. Les fouilles prennent une dimension collective et pluridisciplinaire sur les chantiers-écoles.
Les chantiers archéologiques les plus importants de sa carrière sont à Arcy-sur-Cure dans l'Yonne (1946-1963) et à Pincevent en Seine-et-Marne (1964-1984).
Arcy-sur-Cure
Des grottes, occupées au Paléolithique supérieur, sont fouillées par l'équipe d'André Leroi-Gourhan. Celui-ci poursuit l'expérimentation de nouvelles techniques de fouilles. Tous les déblais sont lavés et les vestiges ainsi mis au jour reçoivent des indications stratigraphiques et photographiques.
Pincevent
À Pincevent, une installation domestique magdalénienne découverte en 1964 occupe une surface importante sur laquelle de nombreux témoins lithiques et osseux ont été découverts. Ce site est un nouveau terrain idéal pour les stages avec les étudiants. Il est aussi plus proche des universités parisiennes. L'organisation des stages s'en trouve donc simplifiée. Le site est, par ailleurs, acquis par le ministère de la Culture. De nombreuses campagnes de fouilles annuelles sont réalisées depuis 1964 jusqu'à nos jours. La stabilité de cette fouille offre la possibilité de procéder à un enregistrement rigoureux des données de terrains. En 1965, l'équipe réalise un moulage du sol de l'habitation magdalénienne n°1 de Pincevent, premier grand moulage de sol préhistorique réalisé au monde. De nombreux préhistoriens sont formés à Pincevent, site de renommée nationale et internationale.
André Leroi-Gourhan organise de nombreux autres chantiers de fouilles dans le cadre notamment de l'école de fouille du CDRP.

Années 1945-1948. Fouille de la grotte des Furtins à Berzé-la-Ville, Saône et Loire.
Année 1947. Fouille du cimetière mérovingien et franc de la basilique St Laurent à Lyon, Rhône.
Année 1948. Fouille à Auvernier, Suisse.
Année 1949. Fouille du cimetière mérovingien à Curtil-sous-Burnand, Saône et Loire.
Année 1949. Fouille des grottes du " Perthuis " et du " Grenier " à St Romain, Côte-d'Or.
Année 1951. Fouille du cimetière St Irénée à Lyon, Rhône.
Année 1957. Fouille de la grotte du Pendo à Santander, Espagne.
Année 1959. Fouille de l'hypogée des " Mournouards " au Mesnil-sur-Oger, Marne.
Année 1961. Fouille d'une enceinte préhistorique à Champs, Yonne.
Année 1963. Fouilles à Nitry, Saint-Moré et à Monéteau, Yonne.
Année 1964. Mission à Hassi-Messaoud, Algérie.

Distinctions
La riche carrière d'André Leroi-Gourhan est saluée par de nombreux prix et distinctions. Il obtient notamment la médaille d'or du CNRS en 1973, le grand prix national d'archéologie du ministère de la Culture en 1978, la médaille d'or de l'Académie d'architecture et le prix international de la fondation Fyssen en 1979. En 1980, il est élu membre de l'Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres. Il reçoit par ailleurs la Légion d'honneur en 1947.

Publications
La bibliographie d'André Leroi-Gourhan comporte des œuvres majeures pour l'ethnologie et la préhistoire. Les archives témoignent de la préparation de nombreux ouvrages et articles dont les références sont données en bibliographie du répertoire.

Daumas Michèle

  • FRAEPMSHRG-MD
  • Personne
  • 1936-2013

Michèle Daumas, agrégée de Lettres classiques et titulaire d'une Thèse de troisième cycle sur le Cycle thébain, était spécialiste de l'iconographie grecque antique. Maître de conférences en Histoire de l'Art et Archéologie à l'Université de Paris X Nanterre, Michèle Daumas était rattachée à l'équipe Espace, pratiques sociales et images dans les mondes grec et romain (ESPRI) de l'UMR 7041 Archéologies et Sciences de l'Antiquité de la Maison Archéologie et Ethnologie René-Ginouvès.

Titres obtenus
Année 1953. Baccalauréat, section philosophie, Grenoble.
Année 1958. Licence, Lettres classiques, Grenoble.
Année 1959. Diplôme d’Etudes Supérieures (DES), Lettres classiques, Grenoble.
Années 1960-1961. Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré (CAPES), Lettres classiques.
Année 1972. Certificat de grec moderne, Athènes.
Année 1975. Doctorat de Troisième cycle, études grecques, Grenoble.
Année 1976. Agrégation, Lettres classiques.
Année 1976. Inscription sur la Liste d’Aptitude aux Fonctions de Maître Assistant (LAFMA).
Année 1989. Nomination dans le corps des Maîtres de conférences
Année 1995. Habilitation à Diriger des Recherches (HDR).

Enseignement
Années 1961-1963. Lycée de Saint-Mihiel (Meuse).
Années 1964-1966. Lycée de la Mure (Isère).
Années 1966-1967, 1969-1970. Lycée Edouard Herriot de Voiron (Isère).
Années 1972-1983. Lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles (Val-d’Oise).
Années 1978-1979. Collaboration à l’enseignement du grec moderne à l’Université de Paris X – Nanterre.
Années 1979-1987. Enseignement en histoire grecque à l’Institut Catholique de Paris.
Années 1983-1989. Assistante d’Histoire de l’Art et Archéologie à l’Université de Paris X – Nanterre.
Années 1986-1989. Enseignement en histoire grecque à l’Université Inter-Âges de Versailles (Yvelines).
Après 1989. Maître de conférences d’Histoire de l’Art et Archéologie à l’Université de Paris X – Nanterre.

Bocquentin Fanny

  • FRAEPMSHRG-FBO
  • Personne
  • Chercheur au CNRS depuis 2005

Baroin Catherine

  • FRAEPMSHRG-CB
  • Personne
  • Chercheur au CNRS depuis 1977

Perrot Jean

  • FRAEPMSHRG-JP
  • Personne
  • 1920-2012

Boursier de l'École biblique et archéologique de Jérusalem en 1945-1946, Jean Perrot entre au CNRS en tant que stagiaire le 1er octobre 1946. Il y fera toute sa carrière. Il développe d'abord ses recherches en Israël sur les sociétés pastorales du IVe millénaire, puis sur la néolithisation. En 1958, sous l'influence de R.J. Braidwood, il développe des recherches plurisciplinaires qui le conduisent en 1964 à créer au CNRS une RCP (recherche coopérative sur programme, RCP50 puis RCP 362) : "Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique" réunissant géologues, anthropologues, paléozoologues, paléobotanistes de plusieurs nationalités travaillant sur plusieurs pays du Proche-Orient et en Ethiopie. Plus tard il fera évoluer la mission française en Israël, d'un cadre au départ informel à une Mission permanente du CNRS (MP3) qui deviendra le Centre de recherche français du CNRS en Israël ; il le dirigera jusqu'à sa retraite.
En 1967, il est nommé par le ministère des Affaires étrangères directeur de la Délégation archéologique française en Iran (DAFI) et devient directeur de la Mission archéologique de Suse .
Il était rattaché en tant que directeur de recherche honoraire du CNRS à l'équipe "Du village à l’État au Proche et Moyen-Orient" (UMR 7041 Archéologies et sciences de l'Antiquité).

Huot Jean-Louis

  • FRAEPMSHRG-JLH
  • Personne
  • Enseignant-chercheur à partir de 1969

Forest Jean-Daniel

  • FRAEPMSHRG-JDF
  • Personne
  • 1948-2010

Jean-Daniel Forest était spécialiste de la Mésopotamie (le bassin du Tigre et de l’Euphrate qui inclut l’Iraq et la Syrie du Nord et empiète sur la Turquie du Sud-Est), et plus spécialement des cultures qui se succèdent dans cette région du 7e millénaire au milieu du 3e millénaire. Il était membre de l'équipe "Du village à l’État au Proche et Moyen-Orient" (UMR 7041 Archéologies et sciences de l'Antiquité).

CARRIERE
Entrée au CNRS en 1980, rattaché à l'URA 8 et plus tard ERA 8 du CRA du CNRS "Archéologie et Histoire des Pays Assyro-Babyloniens", dirigée d'abord par P. Garelli, puis par J.L. Huot.
En 1993, la fusion des ERA 8 et 30 conduit à la création d'une ERA 41 "Du village à l'Etat au Proche et Moyen Orient", dirigée par J.L. Huot, à laquelle Jean-Daniel Forest est affecté.
Il est rattaché à l’Equipe d’archéologie de la Maison René Ginouvès, EP 1730, en 1998.

Ancien élève titulaire de l’Ecole Biblique et Archéologique Française de Jérusalem.
Ancien pensionnaire de l’Institut Français d’Archéologie du Proche Orient (IFAPO) et de la Délégation Archéologique Française en Iraq (DAFIQ).
Habilitation à diriger des recherches en 1994.

FOUILLES ARCHEOLOGIQUES
Europe
Levroux (gallo-romain) sous la direction de O. Buchenschutz, fin des années 60.
Vallée de l'Aisne (néolithique) sous la direction de J.P.Demoule, deux campagnes au début des années 70.
Biskupin, Pologne, (Fer) sous la direction de Z. A. Rajewski, en 1971.

Iran
Tureng Tepe (Bronze Ancien et Fer) sous la direction de J. Deshayes, en 1971, 1973, 1975, 1977.
Suse (chalcolithique et islamique) sous la direction de J. Perrot, en 1976.

Israël
Mallaha (Néolithique pré-céramique), sous la direction de J. Perrot, en 1972 et 1973.

Liban
Beyrouth (Byzantin), direction des fouilles, en 1977.

Irak
Umm Dabaghiyeh (7e mil.) avec D. Kirkbride, en 1974.
Larsa (2e millénaire) et Oueili (7e-5e millénaires) sous la direction de J.-L. Huot, en 1974, 1976, 1978, 1981, 1983, 1985, 1987.
Kheit Qasim I, II et III, Hamrin (5e millénaire et début du 3e millénaire), direction des fouilles, avec quatre campagnes réparties sur 1978, 1979 et 1980.
Khirbet Derak (6e millénaire) et Kutan (début du 3e millénaire), direction des fouilles, en 1983 et 1984.

Dollfus Geneviève

  • FRAEPMSHRG-GD
  • Personne
  • Chercheur au CNRS à partir de 1964

Rouillard Pierre

  • FRAEPMSHRG-PR
  • Personne
  • Chercheur au CNRS à partir de 1977

Schnapp Alain

  • FRAEPMSHRG-AS
  • Personne
  • Enseignant-chercheur à partir de ?

Unité de recherche associée n°19 Iran Sud

  • FRAEPMSHRG-URA19
  • Collectivité
  • 1973-1986

L'Unité de recherche associée, URA 19 du CNRS (Centre de recherches archéologiques) a été dirigée par D. Dollfus de 1975 à 1986.
"L'URA 19 rassemble à temps plein ou partiel des archéologues, des épigraphistes et des chercheurs de disciplines connexes à l'archéologie (numismate, paléoethnozoologue, paléoethnobotaniste, géologue de la surface, géophysicien). Le programme des recherches est centré sur Suse et sa région : 5000 ans d'occupation quasi ininterrompue.
La séquence archéologique et chronologique (absolue et relative) des sites de Susiane et de Suse constituent le pivot de l'histoire de l'Iran du Sud-Ouest et, à un moindre degré, de la Mésopotamie à l'Ouest, du Plateau iranien et des Pays du Golfe à l'Est.
Les recherche sur le terrain ont été conduites, selon les grandes périodes, par G. Dollfus, pour les 6e et 5e millénaires, A. Le Brun et H.T. Wright pour les 4e et début du 3e millénaires, E. Carter pour le 3e et début du 2e millénaires, P. de Miroschedji pour la fin du 2e millénaire et le 1er, R. Boucharlat pour les périodes achéménide, parthe, sassanide, M. Kervran pour la période islamique ainsi que par F. Vallat pour l'épigraphie et R. Gyselen pour les études de numismatique." (URA 19 - Iran Sud (Centre de recherches archéologiques du CNRS), rapport d'activité 1983, p. 1.).

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