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Inventaires
Dossier Avec objets numériques
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Vivre avec les rennes. Adaptations biologiques et culturelles : le système renne

L’exposition a été réalisée par la Maison René-Ginouvès (UMS 844) à l’initiative de Claudine Karlin Archéologue (Equipe Ethnologie préhistorique, UMR 7041) durant le printemps 2004.
Conception, numérisation, tirages : Martine Esline (MAE, UMS 844).
Textes : ACI (UMR 6130).
Présence d'une convention de prêt de l'exposition et d'une lettre (2008).

Texte d'introduction
"L’âge du Renne
En contexte préhistorique, le degré de mobilité des groupes humains témoigne directement des modes d’exploitation des territoires. La définition du degré de mobilité permet donc, selon toute vraisemblance, d’appréhender l’extraordinaire adaptation des hommes aux évolutions climatiques majeures qu’a connu la Terre au cours du Quaternaire. La reconstitution des formes de la mobilité est fondée sur la caractérisation fonctionnelle des sites, sur la possibilité de différencier leurs statuts respectifs et leur place dans les stratégies de subsistance, de les lier ainsi les uns aux autres pour reconstituer un modèle d’organisation économique et sociale.

A la fin du Paléolithique, pendant plusieurs millénaires, alors que des conditions climatiques assez drastiques règnent en Europe occidentale, la chasse du Renne semble souvent au cœur de l'économie de subsistance. De ce fait, la traque de cet animal a été systématiquement posée comme le fondement de l’organisation logistique des chasseurs, les autres activités de collecte des denrées végétales et carnées étant considérées comme complémentaires et éventuellement saisonnières. Le degré de mobilité des groupes serait alors liée aux comportements et notamment aux migrations des rennes eux-mêmes.

Les systèmes techniques relevant de ce mode économique, en apparence standardisé, présentent une palette de modalités que l’on peut mettre en relation, entre autres, avec le contexte environnemental, en même temps qu'elle traduit une diversité des organisations sociales. Compte tenu des imprécisions chronologiques propres à ces périodes, il est souvent difficile de distinguer ce qui procède des stratégies d’adaptation à des conditions écologiques particulières (changements climatiques ou particularités géographiques) de ce qui procède de choix culturels.
Les économies du renne, aujourd’hui

Les économies du renne, aujourd’hui
L’immense territoire de la Sibérie permet encore d'observer les comportements d’Hommes et d’animaux évoluant dans des biotopes comparables à ceux des périodes préhistoriques considérées ci-dessus. Par ailleurs, qu'il s'agisse des domaines techniques, sociaux ou symboliques, l’ensemble des traditions des communautés indigènes (Tchouktches, Koriaks, Evenks, Dolganes,…) est fondé sur l’omniprésence du renne.

Pourtant, des différences majeures de logistique et d’organisation peuvent être perçues : elles sont liées pour partie aux spécificités culturelles affichées par les différents groupes mais aussi aux importantes variations des conditions écologiques rencontrées dans cette zone. En effet, entre 63° et 70° de latitude nord, les variations climatiques sont considérables, reproduisant peu ou prou la diversité des biotopes fréquentés par les paléolithiques lors des épisodes froids du Quaternaire. Chacune des biozones présente sa propre spécificité, avec ses contrastes saisonniers et ses ressources potentielles, spécificité primordiale en terme de stratégie de subsistances, puisqu’elle se décline différemment dans le temps et dans l’espace selon que l’on se trouve dans un écosystème ou dans un autre. Il en va de même pour les systèmes techniques et symboliques.

Le monde sibérien permet de faire varier, selon le lieu d'enquête, différents paramètres qui influent sur les systèmes fondés sur l’exploitation du renne. L’objectif du projet est d’élaborer des modèles actualistes interdisciplinaires susceptibles d’être utilisés pour la compréhension des systèmes préhistoriques présentant le même tropisme vers cet animal. Une analyse ethno-archéologique systémique cherche à identifier des faits et des catégories perceptibles à travers les données fournies par l’archéologie (diètes, structures évidentes et latentes, cultures matérielles, représentations symboliques) en observant les réseaux de liens qu'ils entretiennent avec l'ensemble du système vivant.

Les missions au cours desquelles ont été prises ces photographies ont été largement soutenues par l'Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaire (IFRTP), aujourd'hui Institut Paul Emile Victor (IPEV), et aidée, pour Ethno-Renne, par le Ministère des Affaires Étrangères. C'est sur l'ensemble des résultats obtenus qu'a été construit l'ACI TTT Adaptations biologiques et culturelles, le système renne, à laquelle participent des archéologues, des anthropologues, des ethnologues."

Trois millénaires de civilisation entre Colombie et Equateur. La région de la Tumaco La Tolita

L'exposition a été réalisée par J.-F Bouchard (UMR 8096 Archéologie des Amériques, Nanterre) et P. Usselman (UMR 6012, Maison de la Géographie, Montpellier) au printemps 2003.
Numérisation et tirages numériques : Martine Esline (MAE, UMS 844).

Texte d'introduction de J.-F Bouchard et P. Usselman
"La région Tumaco La Tolita comprend environ 400 kilomètres sur la côte nord équatorial du Pacifique, de part et d'autre de la frontière entre la Colombie et l'Equateur. Ces basses terres, situées entre l'Océan et la Cordillère occidentale, ont été occupées, il y a près de trois milliers d'années par des groupes amérindiens. En marge des grandes aires culturelles préhispaniques du Pérou et de la Méso-amérique, cette région a vu se développer des civilisations d'une grande originalité, au milieu d'un environnement souvent déconcertant aux yeux de ceux qui la découvrent.
Le brillant passé de ces populations est illustré en particulier par la principale phase culturelle, appelée Tumaco La Tolita qui s'épanouit dans ces milieux tropicaux humides entre environ 300 avant J.C. et 300 après J.C.
Après cette période exceptionnelle, les populations amérindiennes connurent des difficultés à trouver un équilibre stable et semblent avoir connu une récession drastique socioculturelle. Au XVIe siècle, les conquistadors menés par Pizarro, partis de Panama à la recherche des richesses des Andes préhispaniques, atteignirent d'abord ces rivages, mais sans vraiment les chercher à les occuper. Néanmoins, dans les siècles qui suivirent, ce furent colons occidentaux et des afro-américains qui prirent
le contrôle de ces basses terres du Pacifique. Ces nouveaux occupants, aux origines si différentes, y ont introduit leurs propres modèles socio culturels et économiques dont les impacts ont souvent été plus destructeurs que positifs. L'entrée récente de technologies modernes n'est pas toujours synonyme d'amélioration car le milieu naturel et les groupes humains traditionnels sont très menacés par cette modernisation.
Les recherches menées par JF Bouchard (UMR 8096, MAE Nanterre) et P. Usselmann (UMR 6012, Maison de la Géographie, Montpellier) croisent les visions de l'archéologie et la géographie, Elles montrent l'histoire de cette région depuis son peuplement indigène jusqu'à nos jours et suggèrent que l'avenir raisonné de ces basses terres ne devrait pas se construire sans la connaissance de son passé indigène."

Profils d'objets. Approches d'anthropologues et d'archéologues, VIIe colloque international de la Maison René-Ginouvès

Exposition réalisée par Fabienne Wateau (UMR 7186 LESC) et Martine Esline (MAE, USR 3225).

Texte d'introduction de F. Wateau
"Les objets parmi nous
Les objets dont il est question dans ce colloque sont parmi nous. La plupart proviennent de nos terrains ou chantiers de fouille, matière à penser qui nous aide à lire la société. Certains, trop fragiles ou trop précieux, sont des répliques, fabriquées en argile, ou des moulages en résine. Disposés dans des vitrines, sur les bancs, ou encore posés ou suspendus dans le hall, tous ces objets qui ont pu venir au colloque sont ici. Ils s'élèvent au nombre de seize. Les dix autres, restés sur le terrain ou déjà conservés dans des musées, étaient impossible à déplacer. Tous sont représentés en photographies. Vous découvrirez leurs détails, vous y apprendrez un peu de leur usages et destinations. Restent encore aux objets à être contés et racontés lors de ces journées."

Le Japon de 1937 à 1939 vu par André Leroi-Gourhan

L’exposition a été conçue et réalisée par André Pelle (MAE, UMS 844) durant l'hiver 2000-2001.
Les textes et légendes sont d’Arlette Leroi-Gourhan et d’Ichiro Yamanaka.
Les auteurs des tirages photographiques sont Martine Esline et Serge Oboukhoff (MAE, UMS 844).

Texte d'introduction d'Arlette Leroi Gourhan et d’Ichiro Yamanaka
" C’est en mars 1937, après un mois de navigation, qu’André et Arlette Leroi-Gourhan arrivent à Kobé avec, en poche, une bourse d’étudiant obtenue du Japon. Ils vont parcourir toutes les îles, des grandes forêts du Hokkaïdo aux volcans du Kiou Siou. Les japonais voyageaient alors beaucoup, grâce à des petites lignes de chemins de fer complétées par un vaste réseau d’autobus ; les auberges étaient nombreuses. André Leroi-Gourhan qui lisait le chinois, devait maintenant apprendre à lire les mêmes signes en japonais et, surtout le parler. Sur une colline de Kyoto, notre maison dominait les grands toits des temples shintoïstes ou bouddhistes et les ruelles de la vieille ville. A cette époque, les fouilles préhistoriques étaient peu développées et c’est surtout en tant qu’ethnologue qu’André Leroi-Gourhan, particulièrement attiré par les techniques, prendra des certaines de photos. Les maisons dont les toits changent d’une région à l’autre, les détails concernant les pilotis, comme sous notre maison de Nojiri, les installations intérieures avec les différents murs à glissières, la richesse architecturale des temples, qu’ils soient parmi les plus importants ou perdus dans la forêt, les constructions de minuscules ponts de bois dans les rizières. Chaque détail était objet de réflexion. Le harnachement des chevaux l’a, par exemple, beaucoup étonné par sa diversité : très différent sur l’animal de prestige, celui qui court pour un temple, le cheval déifié en bronze grandeur nature ou celui qui travaille dans les rizières. Si, en 1937, Tokyo était déjà influencé par l’Occident, il n’était pas pensable à Kyoto de rencontrer une femme ne portant pas le kimono et, dans la plus grande partie du pays, les traditions restaient très vivaces. Sur le bateau du retour, André Leroi-Gourhan s’était fixé un nombre d’heures de travail journalier pour rédiger, à chaud, l’apport de ces deux années d’exploration du mode de vie japonais et les questions qu’il soulevait. Nous étions en mai 1939, après 1945, tout écrit sur le Japon fut interdit et le manuscrit inachevé se retrouva au fond d’un tiroir. C’est en partie celui qui, 62 ans après, accompagnera les photos prises à l’époque.

Après la parution de son premier ouvrage, la civilisation du renne ( 1936), une bourse de deux ans au Japon est proposée à André Leroi-Gourhan. C’est ainsi qu’il quitte avec sa jeune femme Marseille le 12 mars 1937. Leur bateau fait escale à Naples (Pompeï), Port-Saïd, Ceylan, Singapour, et Hong-Kong, puis à Shanghai. Ils arrivent finalement au Japon, le 19 avril. Ils choisissent de séjourner à Kyoto et s’installent sur la colline de Kujosan ; dans une maison dont les fenêtres dominent la ville, ancienne capitale du pays du Soleil Levant. C’est l’époque où une nouvelle discipline naît : l’ethnologie. Leroi-Gourhan essayera de saisir les apports offerts par les nouvelles façons de voir de cette science au Japon. Ils passent leur premier été, en juillet- août 1937, au bord du lac de Nojiri, juste au nord de la ville de Nagano, dans un coin montagnard du Japon central. C’est autour de leur maison estivale qu’il récoltera des documents sur la vie agricole. Puis, en septembre 1937, le couple partira sur l’île de Sado où André Leroi-Gourhan observera des hameaux de pêcheurs. Kyoto et Nara sont deux anciennes villes qui gardent, encore en ce temps-là, la belle tradition japonaise. C’est principalement dans cette région que Leroi-Gourhan prends de nombreuses photos des fêtes, des actes religieux, de la vie cérémonielle ainsi que quotidienne, et les techniques. Ils célèbrent le Nouvel An de 1938 dans le village montagnard de Daïsenji, tottori, dans le Honshu de l’ouest. A.Leroi-Gourhan va ensuite à Matsuë dans le département voisin de Tottori, et dans l’île de Kyushu : Fukuoka, Dazaifu, Kumamoto, où il gravit le célèbre volcan en activité d’Aso, en mars 1938. Au cours de l’été 1938, le couple part à Gifu et à Nagoya, dans le Honshu du centre, puis, au mois d’août et septembre, voyage au Hokkaïdo, le pays des Aïnous. Pour le Nouvel An de 1939, ils reviennent dans le village enneigé de Daïsenji. En dehors de ces voyages, A.Leroi-Gourhan doit aller plusieurs fois à Tokyo. Il y étudie, en juillet 1937, les collections archéologiques à l’Institut d’Anthropologie de l’Université Impériale de Tokyo, participe, en janvier 1938, aux fouilles à l’amas de coquille de Kami, attribué à l’époque Jomon, et négocie enfin avec l’Association pour l’Avancement de la Culture Internationale qui lui demande d’organiser l’exposition sur « L’ethnologie du Japon » au Musée de Trocadéro à Paris. Il s’agit d’une manifestation de propagande du pays à l’occasion des Jeux Olympiques de 1940 qui devaient avoir lieu à Tokyo. C’est ainsi qu’il parcouru le Japon, notant la variété de la richesse des formes dans les différentes provinces. Pour les détails techniques, les nombreuses photos – plus de 1600 en fait- , plus explicites qu’un texte, ont précédé l’observation et l’analyse. L’étude des objets, jointe à la possibilité de noter les gestes qui accompagnaient leur fabrication et leurs usages, a élargi cette voie nouvelle qui permettait de lier l’ethnologie à la préhistoire. Dans un milieu naturel inchangé depuis 2000ans, le Japon avait conservé ses techniques ancestrales. Cela permit à A. Leroi-Gourhan de rassembler une importante documentation sur les éléments marquant des méthodes traditionnelles. Les ouvrages de L’homme et la matière, puis, Milieu et techniques qu’il publiera en 1943 et en 1945 doivent beaucoup aux documents enregistrés au Japon. Les événements de l’année 1939 le forcent à un inévitable retour en France, bouleversant des mois de travail. Mais il subsiste malgré tout cette importante documentation photographique encore utilisable de nos jours."

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie

L'exposition a été réalisée au cours de l'hiver 2010-2011, sur proposition de Marion Lichardus, Jean-Paul Demoule (Equipe Protohistoire Européenne (UMR 7041 ArScAn) et Laure Salanova (UMR 7055)
Conception, tirages : Fanny Bastien, Martine Esline, (MAE, USR 3225).
Auteur des textes : Jean-Paul Demoule.

Texte d'introduction de Marion Lichardus et J.-P. Demoule
"La mission de Kovačevo (Bulgarie) a été entreprise en 1986 dans le cadre de l'enseignement et de l'équipe de Protohistoire européenne de l'Université de Paris I et du CNRS. Jusque-là, les fouilles de cette équipe s'étaient concentrées dans le Bassin parisien (vallée de l'Aisne, notamment) et en Belgique, à l'extrémité du courant de colonisation néolithique danubien. Ce courant provenait du Proche-Orient ; il avait pénétré en Europe et pris pied dans la péninsule balkanique au cours de la seconde moitié du VIIe millénaire. C'est pourquoi les responsables de la mission, Marion Lichardus-Itten et Jean-Paul Demoule, choisirent d'ouvrir une fouille sur un site du néolithique le plus ancien des Balkans. La vallée de la Struma (Strymon), fleuve du sud-ouest de la Bulgarie qui se jette dans la mer Égée, fut choisie parce qu'elle est l'un des axes de pénétration les plus commodes depuis la côte vers l'intérieur des Balkans, et parce qu'elle était alors fort peu connue. L'unique site de cette époque, Kovačevo, venait d'y être découvert et sondé dans le cadre d'une mission bulgaro-polonaise. Il fut donc retenu pour une fouille d'ampleur.

D'après les ramassages de surface et les prospections électriques, le site couvre environ 6 hectares, avec une stratification maximale de trois mètres, mais avec des parties plus érodées, car le site occupe une pente. Il se trouve sur la terrasse d'un affluent de la Struma, la Pirinska Bistrica, descendu des montagnes du Pirin qui culminent à près de 3.000 mètres ; il n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière grecque. La stratégie choisie a été d'ouvrir une grande surface, de près de 1.700 m2, complétée par une série de 12 sondages qui précisent l'étendue et la stratigraphie du site. Tous les sédiments ont été tamisés et une attention particulière a été portée aux analyses géo-archéologiques, conduites par Jacques-Léopold Brochier et Jean-François Berger de façon expérimentale et pionnière afin de comprendre le processus de formation des couches. Les travaux de terrain se sont déroulés de 1986 à 2007 et la mission est actuellement dans la phase d'études et de publication.

L'occupation principale date donc du Néolithique ancien, entre 6200 et 5400 environ – ce que confirment les dates au radiocarbone et par archéomagnétisme. Elle est suivie par une occupation plus courte du néolithique moyen, après 5400, avec la céramique noire cannelée caractéristique de cette période. Après une interruption, le site est à nouveau densément occupé au Bronze ancien local (milieu du IVe millénaire), avec des éléments de fortification et une poterie qui évoque à la fois Ezero en Thrace bulgare, et les niveaux Dikili Tash III et Sitagroi IV-V, sites grecs peu éloignés. Enfin des traces sporadiques de l'âge du Fer, de l'Antiquité et même des guerres balkaniques sont présentes.

Ces niveaux du Néolithique ancien sont désormais les mieux étudiés pour le sud-ouest de la Bulgarie, le nord de la Grèce et la Macédoine yougoslave. Ils appartiennent à un faciès culturel qui s'étend sur la Macédoine occidentale grecque (Giannitsa), la Macédoise yougoslave (Anzabegovo) et toute la Bulgarie du sud-ouest. Ce faciès est antérieur à la culture de Karanovo I, avec laquelle commence, sur ce site de référence, le néolithique dans la grande plaine bulgare. Il se présente comme un village assez densément occupé, avec des maisons rectangulaires utilisant différentes techniques de construction et qui aura perduré pendant près d'un millénaire. L'occupation tend à se dilater au cours du temps, les phases les plus anciennes étant regroupées en bordure de terrasse."

Exposition et photographies de Marion Lichardus-Itten, Jean-Paul Demoule, Martine Esline.

Les auteurs de la photographie en ligne sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule.

Gontsy (Ukraine), un site à cabanes en os de mammouths du paléolithique supérieur récents

L'exposition a été conçue et réalisée par Martine Esline (MAE, UMS 844) au cours du printemps 2008. Les photographies ont été prises par la Mission Archéologique de Gontsy. Les auteurs des textes et légendes sont François Djindjian et Lioudmila Iakovleva (UMR 7041, Equipe Archéologie de l'Asie centrale).

Texte d'introduction de François Djindjian et Lioudmila Iakovleva
"Le site de Gontsy est le premier site paléolithique reconnu en Europe orientale en 1871, dont la découverte revient à G.S. Kyriakov et à F.I. Kaminski. Les anciennes fouilles ont été de durée et d’ampleur limitée (Kaminski, 1873; Guelvig, 1904-1906; Scherbakivski, 1914-1916 ; Levitski, 1935 ; Sergin, 1977-1981) et ont laissé plus de la moitié du site intact. La reprise de fouilles programmées à grande échelle s’est faite en 1993 par une équipe dirigée par L. Iakovleva & F. Djindjian dans le cadre d’une collaboration entre l’Institut d’Archéologie de l’Académie des Sciences d’Ukraine et le CNRS UMR 7041 Arscan (Equipe Asie centrale). De nombreux spécialistes participent aux études scientifiques, notamment de France (CNRS, Université de Paris 1, INRAP) de l’Ukraine (Institut d’Archéologie NAS Ukraine, Université Nationale à Kiev) et de Russie (Institut de Paléontologie RAS de Moscou).
Le site de Gontsy fait partie de la douzaine de sites connus d’Europe orientale dans le bassin moyen et supérieur du Dniepr (Ukraine et Russie) avec des cabanes en os de mammouths datés du Paléolithique supérieur récent entre 15 000 et 14 000 BP. Les autres sites à cabanes en os de mammouths, fouillés depuis la fin du XIX° siècles, ont été étudiés et publiés (Kiev-Kirilovskaia, Mézine, Mejiriche, Dobranichevka, Timonovka, Elisseevichi, Ioudinovo, etc.). Mais le site de Gontsy est exceptionnel parce qu’il fournit la clé de la compréhension totale d’un site (avec ses différentes zones et pas seulement les cabanes), plusieurs cabanes (cinq structures d’habitat dont trois en cours d’étude) et les fameuses zones d’accumulations d’ossements de mammouths fortement anthropisées.

Le site paléolithique de Gontsy est situé en Ukraine, près de Lubny, dans la vallée de l’Udaï, affluent de la Soula, qui rejoint le Dniepr moyen. Il est situé à vingt mètres environ au-dessus du lit actuel de l’Udaï, sur un versant orienté nord, sur un promontoire découpé par les lits d’un système de ravines qui descendent du plateau. A Gontsy, la totalité d’un camp de chasseurs-cueilleurs paléolithique est présent et entièrement conservé, et dont les fouilles ont permis, pour la première fois, une reconstitution globale :
• La zone des habitations avec ses structures (cabanes) en os de mammouths et leur cercle de fosses de stockage,
• Les zones d’activités avec les foyers et les distributions spatiales de supports et d’outils en silex, d’outils en bois de renne, en os et en ivoire, de blocs de colorants, de tâches d’ocre de différentes couleurs, de tests de coquillages, de fragments osseux et d’ivoire, qui révèlent les restes d’activités de la taille du silex, du travail des matières osseuses et du bois végétal, du tannage des peaux, de la préparation des colorants et de la fabrication d’outils en silex et en matières dures animales.
• Les zones de rejet et les dépotoirs constitués de vidanges cendreuses de foyers et de rejets de débitage de silex,
• Les zones de boucherie d’animaux amenés entiers dans le site, surtout des rennes et des animaux à fourrure (carnivores, lièvre, marmotte),
• La zone d’accumulation d’ossements de mammouths au fond et sur les bords des paléoravines, qui contiennent de très nombreux ossements de mammouths, mais aussi de rennes, de bisons, d'animaux à fourrure, trouvés mêlés à des outils en silex, en os et en ivoire ainsi qu’à des vestiges de foyers lessivés.
Des échantillons, confiés, pour des datations 14C AMS, au laboratoire d'Oxford (U.K), ont fourni onze dates entre 14 670 BP et 14 110 BP.
La site de Gontsy apparaît comme un habitat semi-sédentaire, saisonnier de longue durée, à partir duquel ont eu lieu de nombreux déplacements rayonnants pour l’approvisionnement en matières premières, les chasses spécialisées ou pour les échanges nécessaires à la vie du groupe.

Fouilles (1993-2007) de L. Iakovleva (Institut d’Archéologie de l’Académie Nationale des Science d’Ukraine) & F. Djindjian (Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne & CNRS UMR 7041 ArScAn)
Le programme Gontsy a reçu le soutien financier du Ministère des Affaires Etrangères, dans le cadre des fouilles archéologiques françaises à l’étranger, sans interruption depuis 1994 (programme n°240), et à travers le programme PAI DNIPRO n°09862VJ, du Ministère de la recherche à travers le programme ECONET n°10148QD, de l’Institut d’Archéologie à Kiev, de l’ambassade de France en Ukraine et de plusieurs mécénats (notamment l’association « Archéologies d’Eurasie »)."

L'équipe scientifique
Lioudmila Iakovleva (Directeur de recherches à l’Institut d’Archéologie à Kiev, Ukraine)
François Djindjian(Professeur associé Université de Paris 1 et CNRS UMR 7041 Arscan)
Valera Tsibrik (Responsable technique),
Stéphane Konik (Géologue, INRAP France), en charge des études géomorphologiques,
Jeanna Matviichina (Pédologue, Institut de Géologie, Directeur du département de pédologie), en charge des études géologiques et pédologiques
Evgeni Mashenko (Paléontologue, Institut de Paléontologie, Moscou, Russie), en charge de l’étude des accumulations d’ossements de mammouths,
Anne Marie Moigne (Archéozoologue, maître de conférences au Muséum d’Histoire Naturelle,), en charge de l’étude des mammifères,
Galina Sapozhnikova (Tracéologue, Institut d’Archéologie, Odessa), en charge des études tracéologiques,
Sergei Ryzhov (Maître de conférences, Université Taras Schevchenko à Kiev) en charge de la recherche des gîtes de matières premières,
Sophie Grégoire (Centre européen de recherches préhistoriques de Tautavel, France), en charge de la caractérisation des matières premières,
Alexandra Pakharieva, doctorante en co-tutelle entre l’Université Taras Schevchenko à Kiev et l’Université de Paris 1, en charge des études sur l’industrie osseuse, Laboratoire d’Oxford, en charge des datations 14C AMS.

Objets des tombes de l'âge du Bronze

Sélection de tirages papier des planches originales de dessins d'objets correspondant aux objets découverts dans la tombe 641 de Munhata.
Présence de dessins d'objets provenant des tombes 1001 et 1002 du site de O. Bira.
Ces tirages numérotés de 1 à 15, correspondent respectivement aux planches n° 50, 52, 55 à 64, 68, 70 et 72.

Tombe 641

Relevé 1. Plan annoté des restes humains, n° 1 (non légendé, s. d.).
Relevé 2. Plan annoté des restes humains de la tombe 641, n° 2 (auteur : Anita Furshpan, s. d.)
Relevé 3. Plan des restes humains, mobiliers et architecture, n° 3 (non légendé, s. d.).
Relevés 4-6. Plan annoté des restes humains (non légendé, s. d.).
Relevé 7. Plan de la tombe 641, n° JP20 (1965).
Relevé 8. Dessin de matériel céramique (non légendé, s. d.).

Relevés d'ensemble annotés

Relevé 1. Plan général des secteurs Nord et Sud, avec phasage, niveaux I, IIa, IIb, III, IV et V (non légendé et s. d.).
Relevé 2. Plan du secteur Sud avec annotations topographiques ou de carroyage (non légendé et s. d.).
Relevé 3. Plan des niveaux 1 à 5, secteur Sud (s. d.).
Relevé 4. Plan du secteur Sud avec localisation des figurines animales et humaines (non légendé et s. d.).
Relevé 5. Plan du secteur Nord avec localisation des figurines animales et humaines (non légendé et s. d.).
Relevé 6. Plan (réduction) d’une partie du secteur Nord avec annotations de phasage (non légendé et s. d.).
Relevé 7. Plan du secteur Sud avec architecture schématique (non légendé et s. d.).
Relevé 8. Plan de la structure en plâtre du locus 789 (s. d.).
Relevé 9. Plan du layer I, EB I, secteur Sud (s. d.).
Relevé 10. Plan des secteurs Nord et Sud, avec phasage PPNB, 2B SHGolan, 2A, EB (non légendé et s. d.).
Relevé 11. Plan du secteur Nord avec liste des structures identifiées (non légendé et s. d.).
Relevé 12. Plan du secteur Nord 1966.
Relevé 13. Plan du secteur Sud, avec phasage I, II, III, IV (non légendé et s. d.).

Ces relevés sont tous des tirages des originaux conservés à la cote JP957.

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