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Service des archives de la Maison des Sciences de l'Homme Mondes Expositions de la Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie Sous-dossier
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Afrique du Sud

Les sites d'art rupestre d'Afrique du Sud sont très nombreux, ils se comptent par milliers.L'extension du territoire, 1 222 000 km2, et la longue durée des occupations humaines font que la création artistique sur parois rocheuses est très diversifiée et doit correspondre à des auteurs et à des époques différentes. Il est aussi très probable que les finalités et significations des figures en présence soient également variées. Il serait donc illusoire de proposer une seule interprétation pour l'ensemble de cette partie du continent.
Les informations sur l'art rupestre d'Afrique du Sud sont anciennes puisque dès 1873, J. Orpen signale l'existence de peintures rupestres dans le Drakensberg mais aussi la familiarité des San de la région avec les figures peintes. Cette connaissance des auteurs de certaines peintures et de leur signification, permet de proposer des interprétations sur des bases solides.

Angola

Les recherches actuelles en Angola montrent l'existence d'une cinquantaine de sites d'art rupestre sur l'ensemble du territoire. La diversité de peuples qui habitent le pays et l’extension de territoire, 1248000 km2, sont sans doute à l'origine de la diversité de l'art rupestre du pays. De la même manière que dans d'autres régions du continent, il est très probable que les motivations des artistes et donc les significations des figures soient très variées. Il faut donc tenir compte de ces données pour aborder l'interprétation de l'art de cette partie de l'Afrique.
Les publications sur l'art rupestre d'Angola sont relativement anciennes et c'est en 1818 que J. Tuckey signale l'existence d'un site d'art rupestre sur la rive gauche du fleuve Zaïre/Congo. Depuis cette date d'autres sites ont été découverts, en particulier au sud du pays. Il est fort probable que des campagnes de prospection sur des zones peu connues du point de vue artistique rendraient l'actuelle carte des sites beaucoup plus fournie.

Aspects symboliques

À l'exception de ce qui peut transparaître dans l'art, le symbolisme est difficilement accessible à travers les données auxquelles nous avons directement accès en préhistoire.
Les sociétés pastorales d’Extrême-Orient sibérien dépendent de leurs rennes. Elles ont pour trait commun de construire le monde et la société sur une véritable symbiose entre l’homme et l’animal, lequel , par sa fourrure, sa chair, sa graisse, ses tendons, son sang circule dans toutes les sphères du social. Objet principal de la domestication, le renne apparaît ainsi comme un archétype de comportement pour les humains dans des domaines comme l’organisation sociale, la filiation, les rapports hommes femmes ou encore les pratiques ludiques.
Fondé sur l’observation minutieuse des différents types d’interactions apparaissant au sein des troupeaux, ainsi que sur l’imitation des conduites corporelles du renne, ce processus de modélisation s’inscrit dans une « logique d’élevage » sibérienne. Celle-ci place humains et animaux dans un rapport de réciprocité et d’interdépendance, où les pratiques des uns font écho à celles des autres, en même temps qu'ils sont à égalité dans le grand système où chaque espèce trouve sa place.
C’est en contexte rituel que s’exprime le mieux l’idée d’une prééminence du « modèle renne » dans les représentations religieuses des peuples d’élevage sibériens. En effet, le renne (et ses différentes figurations ou représentations) se retrouve non seulement dans les nombreuses séquences internes qui ordonnent les rites d’élevage, mais il en est aussi le moteur externe principal, puisque c’est le cycle naturel des troupeaux domestiques qui détermine pour une grande part le calendrier rituel.

Botswana

Pays enclavé du centre de l'Afrique Australe, le Botswana est surtout connu par l'existence des populations Khoi-San et par l'existence d'une île végétale au milieu du désert de Kalahari, le delta de l'Okavango.

Bien que d'une superficie relativement réduite par rapport à ses voisins, 582000 km2, le pays compte de nombreux sites d'art rupestre dont certains ont été signalés dès le milieu des années 1800. Toutefois, il faut attendre les années 1980 pour voir apparaître des publications scientifiques concernant cet aspect de l'archéologie du pays.

Parmi les ensembles les plus remarquables, il faut signaler Tsodilo Hills au nord du pays. Quatre collines qui comptent de très nombreuses figures peintes, souvent exposées aux intempéries. Parmi les animaux peints, il est important de signaler la présence d'au moins deux cétacés et d'un palmipède marin. La distance qui sépare Tsolido Hills de l'océan Indien et de l'océan Atlantique implique que ces mammifères n'ont jamais fréquenté la région. L'art rupestre n'est donc pas une illustration de la faune régionale, mais une activité créatrice humaine avant tout.

Commerce, religion, agriculture : des Nabatéens à l’Islam

Plus ancienne route de la Jordanie moderne, la « route des Rois » des biblistes et des guides touristiques , en réalité « route du Sultan » d’époque ottomane, emprunte le grand itinéraire caravanier nord-sud des Nabatéens de Bosra à Hégra. Dharih est précisément sur cet itinéraire, dont seule la route militaire romaine s’est un peu écartée. Au sein des ruines, la place occupée par le sanctuaire est considérable par rapport à celle des autres constructions : Dharih nous apparaît avant tout comme une halte religieuse sur un axe caravanier. Lors de la réoccupation antique tardive, d’abord chrétienne, le complexe religieux, devenu une petite église, est le centre d’un petit village. L’islamisation aurait pu ne jamais advenir, dans ce village abandonné au IXè siècle : mais de belles inscriptions arabes islamiques en coufique montrent la maîtrise des musulmans sur les lieux dès la fin du VIIè siècle. C’est sans doute à nouveau la position sur la grande route qui a joué. La localité, par ailleurs, n’aurait pu vivre sans le bon potentiel agricole de cette vallée du Laaban : sources, terres planes, rochers accueillants pour les pressoirs, qui ont permis à un village nabatéen puis nabatéo-romain de se développer sur les pentes au-dessus du sanctuaire.

Complémentarité archéologie, tradition orale et fouilles de sites funéraires

Faisant suite aux démonstrations du Professeur José Garanger, des recherches ethno-archéologiques basées sur l'emploi conjoint de ces deux sources documentaires ont été menées dans différentes îles du Pacifique. Ces travaux soulignent la complémentarité des deux disciplines offrant ainsi une meilleure reconstruction palethnologique. Ils sont illustrés ici par des études de sépultures dont les restes ont été étudiés in situ et ré-inhumés.

Les sépultures du marae Te Tahata à Tepoto (Tuamotu, Polynésie française)
Sur le marae Te Tahata du petit atoll de Tepoto dans l'archipel des Tuamotu, 32 sépultures humaines ont été découvertes par Eric Conte en 1984 et 1985. Durant la fouille, les habitants de l'île et ceux de l'atoll voisin de Napuka ont participé aux fouilles ou sont venus visiter le chantier comme ici en 1985. De précieuses informations ont ainsi été recueillies sur l'histoire du monument et sa fonction à la période pré-européenne auprès des descendants de ceux qui l'édifièrent et y furent inhumés. La fouille du marae Te Tahata illustre les enseignements de José Garanger : confrontation des données archéologiques aux traditions orales encore vivaces et implication des populations dans la découverte de leur passé.
Eric Conte, Professeur à l'Université de Polynésie française et membre de l'équipe ArScAn-Ethnologie préhistorique .

Le tertre funéraire à caveau de Petania à Wallis (Uvea, Polynésie occidentale)
L'étude archéologique du tertre funéraire de Petania a mis en évidence, dans sa partie profonde, un caveau en position centrale et de nombreuses inhumations primaires adultes. Certaines se chevauchaient formant des cercles concentriques autour du caveau, indices de dépôts simultanés réalisés à la suite d'un unique événement. La tradition orale liée au site, enregistrée en parallèle à la fouille, explique de façon claire la découverte : une guerre entre Tongiens occupant le sud de l'île et groupes autochtones repoussés dans le nord, et permet de comprendre la présence, au 18ème siècle, d'une sépulture à caveau de tradition tongienne dans le nord d'Uvea.
Christophe Sand, Département Archéologie du Service des Affaires culturelles et Coutumières de Nouvelle-Calédonie et membre de l'équipe ArScAn-Ethnologie préhistorique.

Le tertre funéraire de Korotuku à Cikobia-i-Ra (Fidji)
Les sources ethnohistoriques présentent l'accompagnement du défunt comme une composante importante des funérailles fidjiennes du 19 ème siècle, évoquant des inhumations doubles ou multiples dans un unique espace sépulcral. L'étude anthropo-archéologique du tertre funéraire de Korotuku à Cikobia-i-Ra (Fidji) a permis de découvrir dix inhumations primaires individuelles. Chaque défunt adulte, associé à des perles de verroterie, reposait dans un enclos. Le tertre résulte de plusieurs phases de construction, suggérant au moins deux séries d'enterrements. Ainsi, si la tradition de l'accompagnement du défunt avait existé à Cikobia-i-Ra, elle aurait pris une forme très particulière, sans correspondance réelle avec les descriptions ethnohistoriques.
Frédérique Valentin, CNRS, membre de l'équipe ArScAn-Ethnologie préhistorique.

Dans un intérieur domestique, un système traditionnel de chauffage

Auberge Furoën, dans le village de Daïsenji, Tottori.

A. Leroi-Gourhan visite le village de Daïsenji, Tottori, dans un coin d’une région montagnarde de l’ouest du Honshu. Il y tombe souvent de la neige et le couple va s’amuser à faire du ski. Ils prennent alors une chambre dans une auberge du style japonais, équipée par le chauffage traditionnel: le kotatsu.

La maison japonaise est bâtie à la façon estivale, sauf au Hokkaïdo. En hiver, on enlève une partie des tatamis (des carrés 90 cm de côté) et on installe un foyer à charbon de bois. Sur le foyer, un cadre en bois est monté, couvert ensuite par un futon carré ; ce système est finalement stabilisé par une planche qui, en outre, sert de table. On y boit du thé avec ses amis, et les familles prennent même leurs repas ordinaires sur cette planche, tout en mettant leurs jambes pliées sous le futon.
Le kotatsu est installé au centre de la salle ou de la chambre des hôtes, mais dans les salles de séjour, d’usage courant, il se trouve dans un coin de la pièce, souvent creusé profondément, ce qui permet de s’asseoir autour comme sur une chaise.

Du bétyle d’al-Uzza à la chapelle de la Theotokos

Le temple de Dharih (22 m de long, 17 m de large, 15 m de haut) faisait partie d’un grand complexe : voie sacrée bordée d’un bain et d’un caravansérail, salles de banquets, puis deux grands parvis en enfilade, et un petit autel sacrificiel à côté du temple. Le tout fut bâti du Ier siècle au début du IIIè et fonctionna jusqu’au milieu du IVè. Un séisme (363) et la christianisation eurent raison du lieu de culte. La découverte en 1998-99 du décor sculpté, en partie intact, du couronnement de façade, a attiré l’attention du public et des musées : une architrave à rinceaux peuplés d’animaux, une frise où alternent figures du Zodiaque et Victoires qui les couronnent, un fronton aux centaures marins affrontés, couronnés par des Victoires en vol. Tout ce décor un peu pataud devait mettre en valeur une (ou deux ? ) divinité(s), peut-être féminine, trônant dans le tympan entre les valeureux ichthyocentaures. Mais, de cette al-Uzza, la grande déesse nabatéenne — proche de la syrienne Atargatis, et maudite par le Coran — ne subsistent que des fragments. À l’intérieur du temple, la divinité et ses parèdres étaient adorés sous forme de bétyles (pierres sacrées sans images). Au VIè siècle et au-delà, l’inscription grecque de l’église laisse penser qu’elle était consacrée à la Vierge.

Du témoin mobilier à la définition d'ensemble culturel

C'est le besoin d'authentifier les traditions orales qui occasionna les travaux de José Garanger sur l'îlot de Retoka et d'autres sites du centre du Vanuatu. Les travaux engagés démontrèrent la valeur historique des documents oraux, auparavant mise en doute, et le caractère complémentaire des disciplines ethnologique et archéologique « pour éclairer le passé océanien le moins ancien » (Garanger 1972).

La tradition indique qu'« à sa mort, il [Roy Mata] fut inhumé à Retoka », un îlot situé au large de la côte ouest de l'île d'Efate, peu accessible et inhabité à l'arrivée des Européens. La tradition dit encore que « son corps fut exposé dans les différents clans qui lui devaient allégeance, avant d'être transporté à Retoka. Une grande foule accompagnait sa dépouille. Une grande cérémonie, accompagnée de sacrifices, fut accomplie; qui dura plusieurs jours. Une partie de la suite de Roy Mata et des représentants de chaque clan furent enterrés vivants, ils étaient volontaires pour le suivre au pays des morts. Les hommes étaient alors inconscients, drogués par d'absorption d'une très forte dose de kava (Piper methysticum) , mais non les femmes. D'autres individus avaient été sacrifiés pendant la cérémonie funèbre. On dansa et l'on chanta puis Retoka fut déclaré "terre interdite " : nul ne pourrait plus y séjourner sans danger d'y mourir ». Le panneau présente en images les principaux résultats de la fouille archéologique qui offrent un parallèle remarquable avec le récit.

Environnement et mobilité

En préhistoire, la reconstitution des formes de la mobilité est fondée sur la caractérisation fonctionnelle des sites, sur la possibilité de différencier leurs statuts respectifs et leur place dans les stratégies de subsistance exploitant un environnement partiellement identifié. Dans les limites du cercle polaire, la toundra correspond aux grandes plaines septentrionales semées de marécages et de lacs. Un fragile lichen est la seule végétation qu'autorise un permafrost profond et durable. Dans les vallées fluviales pousse un couloir forestier de bouleaux nains et de cèdres rampants. Au sud, la toundra arborée présente de claires forêts de mélèzes et de bouleaux. Lui succède progressivement la taïga couverte de forêts de conifères et de feuillus. Partout, des hivers très longs et rigoureux sont suivis d’une belle saison courte.
Le renne est l’animal du grand nord car ses propriétés biologiques lui permettent de supporter les basses températures, et il sait, en s'aidant d'un sabot, chercher les lichens sous l'épais manteau de neige. Par ailleurs, une grande variété de poisson peuple les lacs et les rivières.
Face à des environnements hostiles, le renne et l’homme ont lié leurs existences, pratiquant ensemble le seul mode de vie possible, migration/nomadisation. Le rythme et la nature de ce mouvement varient en fonction de la latitude et des saisons. Partout, en dépit de la motoneige, les rennes restent le principal moyen de locomotion. Certains groupes montent régulièrement ou occasionnellement leurs rennes. Tous circulent en traîneau. Lors de la nomadisation, attelés en nombre variable selon le type de chargement, mais aussi la saison, les rennes transportent hommes et biens.
Dans toute la Sibérie, la peau de renne reste la matière première essentielle des couvertures d’habitation, dont les techniques de fabrication varient : peaux d’hiver ou d’été, telles que, tondues ou tannées, etc. La forme de l’habitation varie elle aussi : conique pour le tchoum, ou rectangulaire, cylindrique à voûte hémisphérique pour la yaranga tchouktche ; caravane montée sur patin pour le balok dolgane.
Le nomadisme se fait en groupe plus ou moins important selon les saisons, fonction à la fois des capacités de l’environnement à subvenir aux besoins des hommes, mais aussi de l’intensité des soins à porter au troupeau domestique dont le comportement change tout au long de l’année. Lorsqu’il y a plusieurs cellules familiales, leur positionnement les unes par rapport aux autres varie en fonction de la saison ou de la région, mais reste toujours significatif de la structuration sociale du groupe. De grands rassemblements marquent l'arrivée du printemps et celle de l'hiver.
Dans la mesure où il est possible d’identifier différentes variables environnementales, l’étude cherche à cerner la manière dont les groupes répondent à chacune de ces contraintes, et à identifier les corrélations existantes entre le degré de contrainte de l’environnement (même saisonnier), la taille du groupe, et le degré de mobilité.

Fouilles des blocs gelés à Almaty

Cette préparation, en janvier-février 2000, avait pour but de fouiller les blocs afin de séparer les artefacts et les matériaux organiques et de préparer la suite des opérations :

  • Nettoyage et restauration des objets de bois, cuir, métal, textile, corne etc.
  • Analyses biologiques de toutes sortes sur les corps humains et équins convenablement étudiés et échantillonnés.
  • Reconstitution, encore en cours à l'aide des relevés précis, de chaque cheval avec l'ensemble de son harnachement, tel qu'il a été retrouvé, tel qu'il avait été déposé, tel, enfin, qu'il avait pu se présenter vivant.
  • Mêmes opérations pour les corps humains et leurs vêtements, parures etc : on a pu apprendre qu'ils avaient été victimes de parasitoses et d'autres maladies, que l'homme était mort d'un coup de pic d'arme porté sur le crâne, qu'il avait été partiellement trépané, puis émusclé, éviscéré, embaumé puis recousu avant d'être inhumé.

Fouilles d'un kourgane gelé sur le site de Berel'

Cette fouille s'est déroulée sur le terrain en trois étapes : une reconnaissance et prise de températures pour sélectionner le Kourgane à fouiller ; une première campagne pour en sonder le potentiel, en particulier pour ce qui concerne la lentille de glace et les matières organiques qu'il pouvait recéler ; une troisième et dernière campagne au cours de laquelle il était indispensable de tout vider, sans la moindre possibilité de s'arrêter en cours d'opération. Pour maintenir la chaîne du froid, il a fallu parfois renoncer à la fouille classique et programmer une fouille en différé en découpant des blocs gelés à conserver au froid. Sur place il était nécessaire tantôt de garder le froid ou au contraire tantôt de dégeler pour ramollir, mais aussi d'humidifier le bois qui séchait vite, de prélever et nettoyer puis mettre au froid certains objets et fragments corporels, d'échantillonner et de tout relever aussi précisément que possible.

Fouilles, études et restaurations de marae et ahu à Tahiti (1963-1995)

Jusqu'en 1995, José Garanger travailla régulièrement dans les îles de la Société. Ainsi , il étudia et restaura plusieurs structures lithiques pré-européennes : marae et ahu, tel le Marae Ta'ata à Tahiti qu'illustrent ces quelques photos. Couvrant près de 3500 m 2 , le Marae Ta'ata, restauré en 1972, comprend, trois enceintes principales (A, B, C), une petite enceinte (D) et une plate-forme (E) que l'on peut voir sur le plan.

La Moldavie

Dans le Nord-Est de la Roumanie, au pied des Carpates orientales, on dénombre plus de 200 sources salées qui sont encore entretenues et utilisées de façon régulière principalement sous forme liquide. Plusieurs d'entre elles présentent des vestiges archéologiques d'exploitation remontant au Chalcolithique (Ve et VIe millénaires av. J.-C.), mais également dès le tout premier Néolithique (milieu VIe millénaire). L'exploitation actuelle de ces sources salées, en dehors de toute mécanisation, organisation économique et réglementation juridique, offre l'occasion rare, sinon unique en Europe, de mener des recherches ethnoarchéologiques dans des conditions proches, pour certains aspects, des sociétés préindustrielles.
Depuis 2003, nous menons (mission du MAEE et projet ID-CNCS) une prospection systématique de ces ressources et une série d'enquêtes aussi bien sur les sources salées, dans les villages que dans les bergeries. Ces informations ethnographiques de première main permettent aujourd'hui d'enrichir les hypothèses archéologiques autour des relations évidentes entretenues entre les émergences d'eau salée et les communautés sur divers aspects : chasse du gibier sauvage, modes d'approvisionnement, modes d'utilisation (alimentation humaine et animale, conservation des aliments et des fourrages, halothérapie, symbolique), organisation sociale des exploitations et des pratiques d'échange et de troc…

La Nouvelle-Guinée

Dans le Jura français, des regroupements de villages fortifiés préhistoriques ont été observés autour de sources salées, suggérant un intérêt particulier pour le sel dès le Néolithique. Mais, en toute rigueur, il n'était pas possible de démontrer une véritable production de sel, en l'absence totale de structures ou de déchets d'évaporation en terre cuite. Avec Pierre et Anne-Marie Pétrequin (UMR 6249), nous nous sommes alors tournés vers les populations des Hautes Terres de Nouvelle-Guinée (Papua, Indonésie), cultivateurs de tubercules et éleveurs de porc, pour construire un modèle ethnoarchéologique (missions du MAEE 1994-1996). Il a été enrichi par une mission chez les Baruya, producteurs de grandes barres de sel très réputées chez les Anga (Papouasie Nouvelle-Guinée, 1995, resp. A. Coudart, UMR 8215).
Chez les Dani de l'Ouest (Papua), l'exploitation collective des sources salées, loin de leur territoire, est assurée par des expéditions de jeunes guerriers qui vont récolter des plantes sauvages spongieuses, les tremper dans l'eau de la source salée aménagée en bassin, puis les brûler et enfin conditionner le sel cendreux obtenu en pains agglomérés.
Chez les Baruya (PNG), l'exploitation se fait sur place à partir des cendres d'une plante à croissance rapide repiquée dans des zones irriguées par des ruisseaux bordés de sources fortement minéralisées. C'est le travail d'un spécialiste qui, par ses pouvoirs magiques et son savoir-faire technique pour les opérations de lixiviation, d'évaporation et de cristallisation, est reconnu comme tel. Il est le seul capable de fabriquer, dans un long fourneau à tunnel, de longues barres de sel blanc.
Dans les deux cas, l'exploitation du sel se fait sans utilisation de récipient, ni de terre cuite, et produit d'importantes accumulations cendro-charbonneuses qui ont été recherchées ailleurs, en Europe, aux abords de sources salées et identifiées au moyen de sondages profonds comme dans le Jura dès le Néolithique.

La vie agricole

Ces photos ont été prises, pour la plupart, dans des hameaux situés autour du lac de Nojiri, au nord de Nagano.

Les chevaux servent au transport ainsi qu’à la culture (cheval de charrue). Ils sont remplacés par des bœufs dans certaines zones plus humides. Le chargement se fait, soit directement sur le dos des animaux, soit sur le chariot ou la charrette. Les chevaux sont donc extrêmement utiles et leur écurie est installée dans la maison même du maître. Aux environs des grandes villes, surtout sur de courtes distances, ce sont les hommes ou les femmes qui tirent les charrettes. Dans le département de Nagano, surtout dans des villages montagnards, l’élevage du ver à soie, qui apporte des fonds non négligeables, s’effectue dans la ferme, en complément de la culture du riz. Après la deuxième guerre mondiale, la vie agricole se transforme au Japon. Dans les années 70, l’introduction du gaz de propane comme combustible fait disparaître progressivement l’usage des bûches à la campagne, changement qui bouleverse les tâches quotidiennes de la cuisine et du chauffage.

L'architecture religieuse

La plupart des Japonais croient au bouddhisme mais ne manquent pas, en même temps, de respecter des divinités locales ( le kami); c’est une sorte de shintoïsme. Dans un village à la campagne, un temple bouddhiste (le tera) ainsi qu’un temple shintoïste (le jinja) se rencontrent souvent côte à côte. Les villageois vont dans le temple shintoïste à la naissance de leur enfant, et dans le bouddhiste pour la cérémonie funèbre.

Dans les temples bouddhistes, la maison (le kuri) où le moine vit avec sa famille est accolée au bâtiment central (le hondô). Le hondô est couvert par un grand toit en croupe, fait en tuiles. Seuls les temples assez important s possèdent des pagodes de trois à cinq étages.
Le portail d’un temple shintoïste (toriï) est constitué de deux poteaux verticaux qui soutiennent deux barres horizontales. Ici sont présentés deux temples célèbres à Kyoto, ceux de Heiän et de Yasaka (Giön).

L'architecture rurale

Villages de paysans et de pêcheurs de l’île de Sado, Niïgata et champs autour du lac de Norjiri ( nord du département de Nagano ).

Lors du séjour d’André Leroi-Gourhan, le Japon est encore un pays en voie de développement : la base de son économie repose sur l’agriculture alors, qu’au bord de la mer, la pêche constitue une partie importante de la vie des villageois. En dehors des vues générales des hameaux ruraux, les photos de détails sont très caractéristiques de la vision d’André Leroi-Gourhan, indispensable à la technologie comparée.

Dans un village agricole, les toits sont faits de chaume. Autrefois en paille du riz, ils sont plus souvent, vers 1937 en paille de blé. Le chaume a, de nos jours, presque complètement disparu, avec le changement des façons à récolter et le remplacement des faucilles par des machines. Dans les villages de pêcheurs où l’on récolte pas de chaume, les toits sont constitués, par exemple, de planches de bois assujettis par des pierres.

Le site de Gontsy dans son contexte géomorphologique et stratigraphique

Une grande coupe de plus de 20 mètres de puissance a été réalisée au sommet de la grande ravine et a fourni une séquence climatique de plus de 200 000 ans. La stratigraphie, au niveau du site, a révélé la présence de deux niveaux archéologiques, situés sous une épaisse couche de loess, à partir d'une profondeur de 3 mètres : le niveau inférieur, correspond à la construction de l’habitat sur le promontoire et à l’exploitation de l’accumulation d’ossements de la ravine. Le niveau supérieur, correspond à une réoccupation du site, quand les ravines étaient déjà comblées. Depuis 1999, les décapages sont effectués des hangars métalliques de dimensions 15 m x 12 m, Le hangar n°1 est localisé sur le promontoire où sont situés les structures d’habitats, les fosses et les zones d’activités. Le hangar n°2 est situé au dessus d’une paléoravine contenant des accumulations d’ossements de mammouths. Les niveaux archéologiques, décapés, sont laissés en place et protégés sous les hangars. En Octobre 2007, la construction d’un troisième hangar a été lancée, en extension du hangar n°1, pour permettre le décapage de deux nouvelles structures d’habitat découvertes en 2006.

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