Affichage de 821 résultats

Inventaires
Expositions de la Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie Français
Aperçu avant impression Affichage :

752 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Structures d’habitat et zones d’activités

L’habitat est organisé autour de plusieurs structures en os et en défenses de mammouths : de grandes cabanes ovalaires (comme la structure n°1, de 6 m de diamètre), de petites cabanes (comme la structure n°2 de 3m x 1,80 m). Des fosses ont été creusées profondément autour des cabanes (9 fosses autour de la structure n°1). Leur rôle est multiple : fournir du loess pour la construction des parois des cabanes, stocker les aliments dans le fond toujours gelé de la fosse, servir de réserve d’ossements, principalement de mammouth ou de dépotoir. De vastes zones d’activités autour de foyers s’étendent entre les structures d’habitat, où l’on retrouve des outils en silex (grattoirs, burins, pièces et pointes à dos), des outils en matière dure animale (sagaie en ivoire, pic sur extrémité de défense, hachereau sur omoplate de mammouth, marteau en bois de renne, alêne en os de lièvre et aiguille à chas en ivoire). Colorants (nappe, blocs, foyers) et coquillages sont très abondants. Les objets d'art et les parures sont également présents. La faune chassée inventoriée pour la première fois par I.G. Pidoplichko comprend le mammouth dominant, le renne, le bison, le cheval, le lièvre, la marmotte et les carnivores à fourrure : le renard bleu, le loup, le lynx, le glouton, l’ours brun. Les fouilles actuelles ont permis d’ajouter à cette liste, le bœuf musqué et le rhinocéros laineux.

Sites et fouilles

La culture Tumaco La Tolita caractérise, à partir de 300 av. J.C. environ, par l'hégémonie de La Tolita, centre politique et religieux qui domina le littoral jusqu’à environ 300 ap. J.C. Son influence culturelle paraît avoir été très liée à un fort pouvoir politique et religieux. L'importance des rites funéraires amena ces populations préhispaniques à créer dans l’île de La Tolita une vaste nécropole pour les défunts faisant partie de l’élite.

Les sites archéologiques
Les principaux sites archéologiques sont repérables par les monticules artificiels, appelés tolas, qui pointent dans le paysage. Certains niveaux d’occupation ancienne se trouvent toutefois sous le niveau où furent construits les monticules. Mais, assez fréquemment, la stratigraphie révèle une réoccupation des mêmes sites. Une constante dans les modèles d’établissement est la proximité de cours d’eau, permettant les déplacements aquatiques de la population préhispanique. L’habitat traditionnel moderne réplique ce même modèle, quand il ne préfère pas construire en bordure des rares chemins terrestres. Les découvertes des archéologues ont surtout porté sur des sites d’habitat. Les sites funéraires ont été longuement pillés. En raison de la proximité de l’eau, et de la remontée des nappes phréatiques lors des hautes mer, les niveaux les plus anciens sont souvent difficiles à fouiller, dans un sédiment boueux où il faut pomper l’eau en permanence. Il existe aussi des sites agricoles qui aménagent de zones marécageuses ou humides. L’eau est drainée par des canaux qui la collectent vers les cours d’eau, la terre extraite lors du creusement sert à créer des talus bas, les billons, où il est possible de cultiver sans craindre les inondations. Ce système appelé « camellones de cultivo » est très largement employé dans l’Amérique préhispanique et celui de la région Tumaco La Tolita serait l’un des plus anciens exemples de cette agriculture.

Santé et comportements alimentaires

Dans le nord de la Sibérie, une grande part de l'alimentation provient de l'exploitation du renne, qui apparaît aussi prépondérante dans l'alimentation paléolithique. Cette consommation renforce les liens entre l'homme et l'animal, selon le principe que "nous sommes ce que nous mangeons". Tout dans le renne se mange, depuis les œstres qui se développent sous la peau jusqu'aux sabots, en passant par le velours qui couvre ses bois. En fonction des morceaux, la consommation peut se faire crue, séchée, fermentée ou bouillie, en même temps que sont attribuées des valeurs ajoutées ou des interdits selon la partie concernée.
Quoique moins valorisée, la part du poisson dans l'alimentation est essentielle et toujours présente. Mais plus le nomadisme familial fait place à une transhumance qui accompagne une certaine sédentarisation, et donc un accès plus occasionnel au troupeau, plus cette part est importante. Le poisson se mange cru, gelé, séché, fumé ou bouilli.
La part de nourriture liée au végétal, varie considérablement selon les écosystèmes végétaux. Mais dans l'ensemble, la végétation naturelle est aujourd'hui peu exploitée, hormis les baies à l'automne et certaines plantes utilisées dans la cuisine rituelle.
La très faible diversité d'aliments offerte aux populations ne va pas a priori sans soulever des questions relatives aux diètes et à leurs implications sur l'état sanitaire des populations. L’analyse des comportements alimentaires offre l’avantage de relier l’homme à son écosystème, d'aider à percevoir les modalités de son adaptation et saisir les transformations induites par les mutations socio-économiques.
La capacité du renne à s'adapter aux conditions arctiques et péri-arctiques mérite une étude approfondie. La composition en isotopes stables du carbone et de l’azote des tissus d'un mammifère herbivore rend compte de son alimentation et de l’habitat dans lequel il évolue. Or, la Sibérie est une région de forts contrastes aussi bien pour le paysage végétal que pour l’ambiance climatique. L’adaptation du renne à ces différents contextes environnementaux peut être estimée par des analyses isotopiques réalisées sur son poil, travail qui permettra de préciser les interprétations élaborées à partir de l'analyse des matières animales préhistoriques.

Retoka (Efate, Vanuatu), fouille (1967) de l'ensemble sépulcral de Roy Mata

C'est le besoin d'authentifier les traditions orales qui occasionna les travaux de José Garanger sur l'îlot de Retoka et d'autres sites du centre du Vanuatu. Les travaux engagés démontrèrent la valeur historique des documents oraux, auparavant mise en doute, et le caractère complémentaire des disciplines ethnologique et archéologique « pour éclairer le passé océanien le moins ancien » (Garanger 1972).

La tradition indique qu'« à sa mort, il [Roy Mata] fut inhumé à Retoka », un îlot situé au large de la côte ouest de l'île d'Efate, peu accessible et inhabité à l'arrivée des Européens. La tradition dit encore que « son corps fut exposé dans les différents clans qui lui devaient allégeance, avant d'être transporté à Retoka. Une grande foule accompagnait sa dépouille. Une grande cérémonie, accompagnée de sacrifices, fut accomplie; qui dura plusieurs jours. Une partie de la suite de Roy Mata et des représentants de chaque clan furent enterrés vivants, ils étaient volontaires pour le suivre au pays des morts. Les hommes étaient alors inconscients, drogués par d'absorption d'une très forte dose de kava (Piper methysticum) , mais non les femmes. D'autres individus avaient été sacrifiés pendant la cérémonie funèbre. On dansa et l'on chanta puis Retoka fut déclaré "terre interdite " : nul ne pourrait plus y séjourner sans danger d'y mourir ». Le panneau présente en images les principaux résultats de la fouille archéologique qui offrent un parallèle remarquable avec le récit.

Légende du plan : Retoka (Vanuatu), plan montrant la répartition spatiale des défunts, auteur du plan inconnu.

Restauration de monuments à wallis (Uvea, Polynésie occidentale)

Les travaux du Professeur José Garanger dans la presqu'île de Tautira, à Tahiti ainsi que la fouille et la restauration du marae Ta'ata ont fortement inspiré mes travaux à Wallis (1993-1998). Avec Daniel Frimigacci, nous avons restauré plusieurs monuments tongiens dans la partie sud de l'île, là où des groupes venus de Tonga s'installèrent vers le 11ème siècle. Dès cette époque ils construisirent d'imposants bâtiments qu'ils modifièrent et remanièrent jusqu'à très récemment. Si nos travaux d'archéologie permirent de comprendre l'architecture de ces structures et les phases successives de construction, nos restaurations, quant à elles, permirent de concrètement restituer aux Wallisiens une partie des informations collectées sur le patrimoine culturel de l'île.
Maurice Hardy, équipe ArScAn-Ethnologie préhistorique.

Région à l'époque actuelle

La côte nord équatoriale est longtemps restée en marge du monde moderne de la Colombie et de l’Equateur. Très souvent, les entreprises qui s’y établissent ne cherchent qu’à l’exploiter en extrayant l’or alluvial, en abattant la forêt pour vendre les bois précieux, ou en exportant les produits de la pêche, tout en laissant les populations locales dans un sous-développement critique. Depuis peu, de nouvelles espérances sont nées de cultures comme la palme à huile ou l’élevage de crevette d’aquaculture. Dans ces deux cas, les milieux naturels sont détruits pour planter des palmiers ou creuser des bassins, en arasant au passage les sites archéologiques. Si certaines de ces nouveautés s’avèrent rentables au début –surtout pour les investisseurs lointains-, beaucoup périclitent vite sans apporter aux populations locales la prospérité qu’ils espéraient. Il est à craindre qu’à terme, il ne reste qu’un milieu très endommagé et des populations encore appauvries. On souhaiterait que l’homme moderne sache, lui aussi, trouver les voies de développement menant à un équilibre tel que celui qu’avaient atteint les anciennes populations amérindiennes.

Reconstitution de l'habitat néolithique à Khirokitia (Chypre)

L'exposition a été conçue et réalisée par Alain Le Brun, Odile Daune-Le Brun (UMR7041, ethnoarchéologie), Fouad Hourani (UMR7041, micromorphologie) et Martine Esline (MAE, UMS 844) au cours de l'été 2002. L'auteur des textes et des légendes est Odile Daune-Le Brun.

Texte d'introduction d' Odile Daune-Le Brun
"Daté du 7 ème millénaire avant J.C. (dates calibrées), le site de Khirokitia, illustre la réussite de l'installation, sans doute dès avant la fin du 9 ème millénaire, sur l'île de Chypre de communautés d'agriculteurs – éleveurs. Il représente l'apogée de ce que l'on appelle le Néolithique pré céramique chypriote.
Les vestiges architecturaux mis au jour donnent la pleine mesure de l'exceptionnelle maîtrise technique des habitants de Khirokitia tant dans le domaine des constructions d'intérêt général — murs d'enceinte successifs, dispositifs d’accès— que dans celui des constructions privées, habitations de plan circulaire, au toit plat.
L’ampleur , la qualité de ces vestiges, le caractère exceptionnel de certains éléments et enfin leur bon état de conservation d’une part, et le développement du tourisme d’autre part, ont décidé le Département des Antiquités de la République de Chypre à entreprendre à partir de 1994 un programme de protection et de mise en valeur du site.
La mission archéologique de Khirokitia (CNRS - ministère des Affaires étrangères, directeur Alain Le Brun - UMR7041) fut tout naturellement appelée à collaborer à la réalisation de ce projet, en particulier pour l’édification, au pied de la colline, en dehors de la zone occupée par les vestiges archéologiques, d'une réplique grandeur nature de constructions dégagées par la mission française : un tronçon du mur d'enceinte, un des dispositifs d'accès au village et cinq éléments d'habitations.
Khirokitia a été inscrit, en 1998, par l’UNESCO au patrimoine mondial.

Ethnoarchéologie et micromorphologie

Ces reconstitutions ont été réalisées dans une optique ethno-archéologique, en confrontant “en direct” les interprétations proposées à partir des données archéologiques aux solutions techniques de l’architecture traditionnelle de Chypre. Elles sont le résultat d’une collaboration étroite, sur le terrain, entre des archéologues et des maçons ayant, eux, une longue expérience de l'utilisation, dans un même contexte géographique et climatique, des mêmes matériaux de construction qu'au néolithique : pierre, terre et végétaux.
L’intérêt de cette démarche a été de proposer des solutions techniques éprouvées en réponse à des problèmes spécifiques (exemple: la fabrication de briques crues sans moule ou celle d’un cerclage à partir d’une canne), de soulever des problèmes inattendus (exemple : la composition d’un badigeon), d’appréhender avec un nouveau regard la documentation archéologique et de poser de nouvelles questions, en particulier concernant la terre à bâtir.
L’examen attentif et en direct des différentes phases de fabrication de la terre à bâtir a montré qu’il existe, dans les pratiques traditionnelles de Chypre, des relations entre le choix des matériaux utilisés (sédiments et stabilisants), les techniques de fabrication (préparation des matériaux, pourcentage des différents composants, degré de malaxage et d'humidification) et l’emploi projeté (briques, mortiers, toiture, enduits ...)
En était-il de même au Néolithique ?
Pour répondre à cette question il était nécessaire de revenir aux documents archéologiques : associée à l’analyse des macrorestes et des empreintes de végétaux, la micromorphologie, qui s’attache à la fois à caractériser les matériaux (sédiments et végétaux) et à analyser les relations existant entre eux, a permis de toucher au plus près les techniques de fabrication de la terre à bâtir."

On notera que les tirages photographiques papier de l'exposition ne sont pas conservés au service des archives.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. Les structures

À l'exception d'un cas, les maisons de Kovačevo n'ont pas été incendiées, ce qui rend leur fouille particulièrement complexe, d'autant que les vestiges ont été retravaillés par l'érosion. La variété des techniques de construction est frappante. Un bâtiment au plan légèrement trapézoïdal exceptionnellement grand avec une surface de 156 m2 date de la deuxième période (Ib) du Néolithique ancien. Les tranchées et trous de poteaux sont bien visibles sur la photographie aérienne générale. Si une partie des habitations est construite à même le sol, d'autres sont aménagées au-dessus d'une fosse faisant office de vide sanitaire, sans doute en raison des conditions humides et pluvieuses de la région, dues au régime climatique méditerranéen. Les sols des habitations sont traditionnellement enduits d'une terre blanche carbonatée, à l'instar du Proche-Orient. Ces enduits sont régulièrement refaits, comme le montre la stratigraphie lorsqu'ils se sont effondrés dans les fosses sous-jacentes. Des espaces étaient ménagés entre les habitations, toutes d'orientation identique. Des fours à voûte et des foyers étaient installés à l'intérieur des bâtiments, pour le chauffage et la cuisson des aliments. Divers autres fosses ont été creusées. Des systèmes de fossés assuraient un drainage. Un puits à eau provient des niveaux du Néolithique moyen et est sans doute l'un des plus anciens connus en Europe. Aucune tombe d'adulte n'a été retrouvée, mais plusieurs tombes d'enfants, dont deux fœtus ou morts nés au fond de poteries, se trouvaient sous ou à côté des maisons. Plusieurs dépôts organisés d'animaux (chien, bucrane de bovidé) paraissent avoir eu une fonction particulière.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. L'Equipe

Le choix a été dès le début de faire une mission « lourde », d'au minimum deux mois par ans, totalisant en 25 années près de 55 mois de présence sur place. Ce fut la première mission archéologique française en Bulgarie depuis le début du XXe siècle, et la plus importante en cours dans un pays de l'Europe centrale ou orientale. Le cadre institutionnel est franco-bulgare, associant le CNRS, l'Université de Paris I, le ministère français des Affaires étrangères (principal financeur), l'Institut archéologique de l'Académie bulgare des sciences et le Musée historique de Blagoevgrad. Les responsables de la mission sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule du côté français, et actuellement Liliana Perničeva et Vasil Nikolov du côté bulgare, ainsi que Malgoržata Grębska-Kulova et Lilijana Kulov. Le site a été aussi pendant ces 25 ans une école de fouille aux activités très complètes et environ 200 étudiants de différents niveaux et de différentes universités, françaises et étrangères, s'y sont succédés. La main d'œuvre ouvrière, composée à l'origine de lycéens organisés en « brigades » a été remplacée à partir de 1990 par des ouvriers salariés. L'ensemble du personnel mobilisé pour chaque campagne de fouille comptait donc couramment un minimum d'une cinquantaine de personnes, étudiants et chercheurs étant logés dans une vaste base de fouille, un bâtiment scolaire réhabilité, dans le village de Katunci. Les changements politiques, dans une zone à l'origine très sensible, car frontalière et très contrôlée, ont sensiblement amélioré les conditions de vie sur place, et plus encore depuis que la Bulgarie a rejoint l'Union européenne. Des chercheurs de nombreuses institutions participent à l'étude du matériel recueilli, dont les UMR 7041 (Nanterre), 7055 (Nanterre), 7209 (Museum), 6130 (Nice), 5809 (Bordeaux), 5594 (Valence), 5133 (Lyon) du CNRS, le Deutsches Archäologisches Institut (Berlin), l'Université catholique de Louvain (Institut des sciences archéologiques), la Frei Universität de Berlin (Institut de chimie anorganique), l'Institut archéologique de l'académie slovaque des sciences, le Musée d'Histoire naturelle de Sofia, l'Institut de géophysique de l'Académie bulgare des sciences.

Résultats 11 à 20 sur 821