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Inventaires
Expositions de la Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie
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Du témoin mobilier à la définition d'ensemble culturel

C'est le besoin d'authentifier les traditions orales qui occasionna les travaux de José Garanger sur l'îlot de Retoka et d'autres sites du centre du Vanuatu. Les travaux engagés démontrèrent la valeur historique des documents oraux, auparavant mise en doute, et le caractère complémentaire des disciplines ethnologique et archéologique « pour éclairer le passé océanien le moins ancien » (Garanger 1972).

La tradition indique qu'« à sa mort, il [Roy Mata] fut inhumé à Retoka », un îlot situé au large de la côte ouest de l'île d'Efate, peu accessible et inhabité à l'arrivée des Européens. La tradition dit encore que « son corps fut exposé dans les différents clans qui lui devaient allégeance, avant d'être transporté à Retoka. Une grande foule accompagnait sa dépouille. Une grande cérémonie, accompagnée de sacrifices, fut accomplie; qui dura plusieurs jours. Une partie de la suite de Roy Mata et des représentants de chaque clan furent enterrés vivants, ils étaient volontaires pour le suivre au pays des morts. Les hommes étaient alors inconscients, drogués par d'absorption d'une très forte dose de kava (Piper methysticum) , mais non les femmes. D'autres individus avaient été sacrifiés pendant la cérémonie funèbre. On dansa et l'on chanta puis Retoka fut déclaré "terre interdite " : nul ne pourrait plus y séjourner sans danger d'y mourir ». Le panneau présente en images les principaux résultats de la fouille archéologique qui offrent un parallèle remarquable avec le récit.

Les accumulations d'ossements de mammouths ("bone bed")

Des accumulations d’ossements ont été trouvées au fond des paléoravines qui bordent le promontoire, où l’habitat est installé. Il y a une connexion stratigraphique entre le niveau d’accumulation d’ossements et le niveau inférieur de l’habitat sur le promontoire. Il n’y a pas d’accumulation d’ossements de mammouth sur le niveau supérieur, qui s’est installé quand la ravine était déjà comblée. La paléoravine, qui était sèche, s’est remplie très vite par une sédimentation de pente à la fonte des neiges, quand le climat est devenu plus humide. L’accumulation d’ossements correspond à un évènement unique entre deux fontes de neige.
L’accumulation d’ossements révèle la présence de nombreux mammouths d’âges et de sexes variés, qui ne correspondent pas à l’effectif d’un cortège naturel. Les ossements sont anatomiquement groupés. Des traces de découpe ont été trouvés sur certains os (côtes). Les crânes de mammouth ont été systématiquement cassés. Les plus grands ossements ont été préférentiellement prélevés. Il y a eu un dépeçage local des mammouths. D’autres ossements animaux isolés y ont été également trouvés. L’anthropisation de l’accumulation est révélé par la présence d’outils en silex taillé, d’outils en os et en ivoire et de vestiges des foyers lessivés, dont l’un a été trouvé sous une grande défense.

Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie

L'exposition a été conçue et réalisée par Martine Esline (MAE, UMS 844) dans le cadre du 5ème colloque de la Maison René-Ginouvès qui a eu lieu en été 2008. L'auteur des photographies, textes et légendes est Sylvaine Conord (UPR 034, Laboratoire d'anthropologie urbaine, Nanterre).

Texte d'introduction de Sylvaine Conord
"Ces images témoignent d'une rencontre avec un petit groupe de femmes juives tunisiennes lors de leurs rendez-vous réguliers dans les cafés bellevillois parisiens. Agées de 60 à 80 ans au moment de la recherche (échelonnée sur cinq ans, elle s'acheva en l'an 2000), elles souhaitaient oublier les soucis de vies laborieuses souvent marquées par des problèmes de santé. La plupart habitaient le quartier populaire de Hafsia à Tunis, et en France elles furent ouvrières, cantinières, couturières, élevant en moyenne quatre à cinq enfants. Grâce au rôle de photographe qu'elles m'attribuèrent, elles me conduisirent sur différents lieux de Belleville à Deauville, de Paris à Juan-les-pins puis jusqu'en Israël et en Tunisie à l'occasion du pèlerinage Lag ba Omer . J'ai choisi dans le cadre de cette exposition qui se divise en deux parties de montrer d'une part des aspects de leur vie en région parisienne, et d'autre part le retour de certaines d'entre elles dans leur pays natal.

Le pèlerinage annuel Lag ba Omer où des rabbins vénérés sont célébrés avec ferveur et joie, est l'occasion de perpétuer croyances et pratiques populaires. De nombreuses bougies sont allumées, des dons distribués, des foulards multicolores semés de paillettes dorées achetés à Belleville ou chez le magasin Tati sont déposées sur la Menorah , des œufs sont posés dans une grotte ancienne, autant de gestes, telles des offrandes, répétés avec l'espoir de l'accomplissement de vœux.

De retour à Paris, ces Juives tunisiennes reprennent leurs habitudes bellevilloises. Et pourtant elles n'habitent plus ce quartier d'accueil suite à l'attribution de logements sociaux en proche banlieue ou au Nord du 19 ème arrondissement. Cela ne les empêche pas de se déplacer pour fréquenter quotidiennement les cafés, les commerces et les synagogues de Belleville.

L'objectif de ce travail n'était pas d'écrire une monographie. Il s'agissait d'explorer les différentes fonctions de la photographie dans le cadre d'une démarche ethnographique. La méthode consiste à enregistrer de manière systématique des cadrages variés pris sous différents angles afin de constituer une sorte de carnet de bord visuel complété par la réalisation d'entretiens et la tenue d'un journal de terrain écrit, car l'image seule ne se suffit pas à elle-même dans le cadre d'une démarche anthropologique. Il s'agit plutôt ici de considérer les images collectées comme autant "d'observations visuelles" mémorisées qui peuvent servir à fournir des informations sur les faits observés. La photographie devient un instrument de recherche à part entière. Les images récoltées sont subjectives, limitées dans leur cadrage et dans ce qu'elles montrent (qui n'est finalement que la partie visible des faits). Mais au moment du traitement des données, celles-ci peuvent êtres utiles à la remémoration de certains détails (gestes, décors, regards, ornements, objets rituels, individus présents, etc.), que l'œil nu et sélectif de l'anthropologue, n'aura pas pu tous mémoriser. La photographie comprise comme objet, pratique et méthode intégrée à toutes les phases du processus d'investigation permet de capter différents instants variables dans le temps et dans l'espace."

21. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Grotte de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Cette petite grotte est située au fond de la synagogue de la Ghriba. Les pèlerines viennent y déposer des œufs en offrande sur lesquels elles ont inscrit le prénom de leur fille ou d'un fils. A l'origine, on inscrivait le nom d'une jeune fille sur un œuf cru que l'on déposait dans cette grotte au moment du pèlerinage, uniquement dans l'espoir de la marier. A la fin du pèlerinage, chacune retirait l'œuf qu'elle avait déposé et qui avait durci à la chaleur des chandelles, et le rapportait à la jeune fille concernée. Celle-ci devait alors le consommer et était alors sûre de trouver un mari dans l'année. Mais au fil du temps les vœux concernent aussi la santé, le travail, la guérison, la solitude, toutes sortes de difficultés que vivent les juives tunisiennes installées maintenant en France.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

25. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Zyara, El Hamma, Gabès, Tunisie

La visite de tombes de rabbins saints fait aussi partie du programme du pèlerinage. Ici, c'est la tombe de Rabbi Youssef El Maraabi surnommé le « Saint du désert », située dans un village proche de Gabès. La vie de ce saint demeure un mystère, il aurait vécu au XVème siècle. On voit ici l'expression corporelle d'une pèlerine se prosternant sur la tombe du rabbin vénéré en formulant des vœux.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

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