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Inventaires
Expositions de la Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie
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Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. Les structures

À l'exception d'un cas, les maisons de Kovačevo n'ont pas été incendiées, ce qui rend leur fouille particulièrement complexe, d'autant que les vestiges ont été retravaillés par l'érosion. La variété des techniques de construction est frappante. Un bâtiment au plan légèrement trapézoïdal exceptionnellement grand avec une surface de 156 m2 date de la deuxième période (Ib) du Néolithique ancien. Les tranchées et trous de poteaux sont bien visibles sur la photographie aérienne générale. Si une partie des habitations est construite à même le sol, d'autres sont aménagées au-dessus d'une fosse faisant office de vide sanitaire, sans doute en raison des conditions humides et pluvieuses de la région, dues au régime climatique méditerranéen. Les sols des habitations sont traditionnellement enduits d'une terre blanche carbonatée, à l'instar du Proche-Orient. Ces enduits sont régulièrement refaits, comme le montre la stratigraphie lorsqu'ils se sont effondrés dans les fosses sous-jacentes. Des espaces étaient ménagés entre les habitations, toutes d'orientation identique. Des fours à voûte et des foyers étaient installés à l'intérieur des bâtiments, pour le chauffage et la cuisson des aliments. Divers autres fosses ont été creusées. Des systèmes de fossés assuraient un drainage. Un puits à eau provient des niveaux du Néolithique moyen et est sans doute l'un des plus anciens connus en Europe. Aucune tombe d'adulte n'a été retrouvée, mais plusieurs tombes d'enfants, dont deux fœtus ou morts nés au fond de poteries, se trouvaient sous ou à côté des maisons. Plusieurs dépôts organisés d'animaux (chien, bucrane de bovidé) paraissent avoir eu une fonction particulière.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. Le matériel archéologique

Environ quarante tonnes de matériel archéologique ont été enregistrées sur le site de Kovačevo. La céramique représente plus de 1,6 million de tessons (23 tonnes), lesquels ont été systématiquement enregistrés, sous la responsabilité de Laure Salanova. Une division préliminaire en quatre périodes a été proposée, les deux premières étant antérieures à la culture Karanovo I. Les traitements statistiques détaillés, et notamment la sériation, sont encore en cours. Les décors sont pour l'essentiel peints en blanc sur rouge, mais d'autres techniques minoritaires sont attestées. Une analyse technologique de la poterie a été réalisée par Louise Gomart, et une analyse fonctionnelle par Julien Vieugué, qui a montré en particulier la présence de résidus d'os pilés en bouillie. Outre le matériel de broyage (Hara Prokopiou, Caroline Hamon) et l'outillage poli (Pierre Allard), de provenance locale, le matériel lithique comprend l'abondant mais ingrat quartz local (Frédéric Abbès), et le silex provenant des Rhodopes, à environ 50 à 100 km de distance ; il est étudié à la fois du point de vue technologique et typologique (Pierre Allard, Raphaële Guilbert), et tracéologique (Maria Gurova). L'outillage osseux (Isabelle Sidéra) montre d'incontestables affinités avec l'Anatolie, tant dans les formes (cuillers, crochets) que dans les techniques. La parure utilise le marbre, le coquillage, l'os, les roches tenaces et l'argile et comprend surtout des bracelets, des perles et de pendentifs. Les figurines humaines, surtout féminines, sont en argile, rarement en marbre, et systématiquement brisées ; les figurines animales sont rares et plus sommaires. On note aussi des sceaux en argile (pintadéras, la plus importante collection des Balkans) et de petites tables en argile dites « autels ». Parmi la faune, étudiée par Norbert Benecke, les animaux domestiques dominent largement (95%), et comprennent à leur tour 80 % de moutons et chèvres, espèce non indigène en Europe. Les restes végétaux (Elena Marinova) indiquent la culture des céréales, mais aussi d'autres plantes, comme la gesse.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. L'Equipe

Le choix a été dès le début de faire une mission « lourde », d'au minimum deux mois par ans, totalisant en 25 années près de 55 mois de présence sur place. Ce fut la première mission archéologique française en Bulgarie depuis le début du XXe siècle, et la plus importante en cours dans un pays de l'Europe centrale ou orientale. Le cadre institutionnel est franco-bulgare, associant le CNRS, l'Université de Paris I, le ministère français des Affaires étrangères (principal financeur), l'Institut archéologique de l'Académie bulgare des sciences et le Musée historique de Blagoevgrad. Les responsables de la mission sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule du côté français, et actuellement Liliana Perničeva et Vasil Nikolov du côté bulgare, ainsi que Malgoržata Grębska-Kulova et Lilijana Kulov. Le site a été aussi pendant ces 25 ans une école de fouille aux activités très complètes et environ 200 étudiants de différents niveaux et de différentes universités, françaises et étrangères, s'y sont succédés. La main d'œuvre ouvrière, composée à l'origine de lycéens organisés en « brigades » a été remplacée à partir de 1990 par des ouvriers salariés. L'ensemble du personnel mobilisé pour chaque campagne de fouille comptait donc couramment un minimum d'une cinquantaine de personnes, étudiants et chercheurs étant logés dans une vaste base de fouille, un bâtiment scolaire réhabilité, dans le village de Katunci. Les changements politiques, dans une zone à l'origine très sensible, car frontalière et très contrôlée, ont sensiblement amélioré les conditions de vie sur place, et plus encore depuis que la Bulgarie a rejoint l'Union européenne. Des chercheurs de nombreuses institutions participent à l'étude du matériel recueilli, dont les UMR 7041 (Nanterre), 7055 (Nanterre), 7209 (Museum), 6130 (Nice), 5809 (Bordeaux), 5594 (Valence), 5133 (Lyon) du CNRS, le Deutsches Archäologisches Institut (Berlin), l'Université catholique de Louvain (Institut des sciences archéologiques), la Frei Universität de Berlin (Institut de chimie anorganique), l'Institut archéologique de l'académie slovaque des sciences, le Musée d'Histoire naturelle de Sofia, l'Institut de géophysique de l'Académie bulgare des sciences.

Les accumulations d'ossements de mammouths ("bone bed")

Des accumulations d’ossements ont été trouvées au fond des paléoravines qui bordent le promontoire, où l’habitat est installé. Il y a une connexion stratigraphique entre le niveau d’accumulation d’ossements et le niveau inférieur de l’habitat sur le promontoire. Il n’y a pas d’accumulation d’ossements de mammouth sur le niveau supérieur, qui s’est installé quand la ravine était déjà comblée. La paléoravine, qui était sèche, s’est remplie très vite par une sédimentation de pente à la fonte des neiges, quand le climat est devenu plus humide. L’accumulation d’ossements correspond à un évènement unique entre deux fontes de neige.
L’accumulation d’ossements révèle la présence de nombreux mammouths d’âges et de sexes variés, qui ne correspondent pas à l’effectif d’un cortège naturel. Les ossements sont anatomiquement groupés. Des traces de découpe ont été trouvés sur certains os (côtes). Les crânes de mammouth ont été systématiquement cassés. Les plus grands ossements ont été préférentiellement prélevés. Il y a eu un dépeçage local des mammouths. D’autres ossements animaux isolés y ont été également trouvés. L’anthropisation de l’accumulation est révélé par la présence d’outils en silex taillé, d’outils en os et en ivoire et de vestiges des foyers lessivés, dont l’un a été trouvé sous une grande défense.

Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie

L'exposition a été conçue et réalisée par Martine Esline (MAE, UMS 844) dans le cadre du 5ème colloque de la Maison René-Ginouvès qui a eu lieu en été 2008. L'auteur des photographies, textes et légendes est Sylvaine Conord (UPR 034, Laboratoire d'anthropologie urbaine, Nanterre).

Texte d'introduction de Sylvaine Conord
"Ces images témoignent d'une rencontre avec un petit groupe de femmes juives tunisiennes lors de leurs rendez-vous réguliers dans les cafés bellevillois parisiens. Agées de 60 à 80 ans au moment de la recherche (échelonnée sur cinq ans, elle s'acheva en l'an 2000), elles souhaitaient oublier les soucis de vies laborieuses souvent marquées par des problèmes de santé. La plupart habitaient le quartier populaire de Hafsia à Tunis, et en France elles furent ouvrières, cantinières, couturières, élevant en moyenne quatre à cinq enfants. Grâce au rôle de photographe qu'elles m'attribuèrent, elles me conduisirent sur différents lieux de Belleville à Deauville, de Paris à Juan-les-pins puis jusqu'en Israël et en Tunisie à l'occasion du pèlerinage Lag ba Omer . J'ai choisi dans le cadre de cette exposition qui se divise en deux parties de montrer d'une part des aspects de leur vie en région parisienne, et d'autre part le retour de certaines d'entre elles dans leur pays natal.

Le pèlerinage annuel Lag ba Omer où des rabbins vénérés sont célébrés avec ferveur et joie, est l'occasion de perpétuer croyances et pratiques populaires. De nombreuses bougies sont allumées, des dons distribués, des foulards multicolores semés de paillettes dorées achetés à Belleville ou chez le magasin Tati sont déposées sur la Menorah , des œufs sont posés dans une grotte ancienne, autant de gestes, telles des offrandes, répétés avec l'espoir de l'accomplissement de vœux.

De retour à Paris, ces Juives tunisiennes reprennent leurs habitudes bellevilloises. Et pourtant elles n'habitent plus ce quartier d'accueil suite à l'attribution de logements sociaux en proche banlieue ou au Nord du 19 ème arrondissement. Cela ne les empêche pas de se déplacer pour fréquenter quotidiennement les cafés, les commerces et les synagogues de Belleville.

L'objectif de ce travail n'était pas d'écrire une monographie. Il s'agissait d'explorer les différentes fonctions de la photographie dans le cadre d'une démarche ethnographique. La méthode consiste à enregistrer de manière systématique des cadrages variés pris sous différents angles afin de constituer une sorte de carnet de bord visuel complété par la réalisation d'entretiens et la tenue d'un journal de terrain écrit, car l'image seule ne se suffit pas à elle-même dans le cadre d'une démarche anthropologique. Il s'agit plutôt ici de considérer les images collectées comme autant "d'observations visuelles" mémorisées qui peuvent servir à fournir des informations sur les faits observés. La photographie devient un instrument de recherche à part entière. Les images récoltées sont subjectives, limitées dans leur cadrage et dans ce qu'elles montrent (qui n'est finalement que la partie visible des faits). Mais au moment du traitement des données, celles-ci peuvent êtres utiles à la remémoration de certains détails (gestes, décors, regards, ornements, objets rituels, individus présents, etc.), que l'œil nu et sélectif de l'anthropologue, n'aura pas pu tous mémoriser. La photographie comprise comme objet, pratique et méthode intégrée à toutes les phases du processus d'investigation permet de capter différents instants variables dans le temps et dans l'espace."

21. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Grotte de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Cette petite grotte est située au fond de la synagogue de la Ghriba. Les pèlerines viennent y déposer des œufs en offrande sur lesquels elles ont inscrit le prénom de leur fille ou d'un fils. A l'origine, on inscrivait le nom d'une jeune fille sur un œuf cru que l'on déposait dans cette grotte au moment du pèlerinage, uniquement dans l'espoir de la marier. A la fin du pèlerinage, chacune retirait l'œuf qu'elle avait déposé et qui avait durci à la chaleur des chandelles, et le rapportait à la jeune fille concernée. Celle-ci devait alors le consommer et était alors sûre de trouver un mari dans l'année. Mais au fil du temps les vœux concernent aussi la santé, le travail, la guérison, la solitude, toutes sortes de difficultés que vivent les juives tunisiennes installées maintenant en France.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

25. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Zyara, El Hamma, Gabès, Tunisie

La visite de tombes de rabbins saints fait aussi partie du programme du pèlerinage. Ici, c'est la tombe de Rabbi Youssef El Maraabi surnommé le « Saint du désert », située dans un village proche de Gabès. La vie de ce saint demeure un mystère, il aurait vécu au XVème siècle. On voit ici l'expression corporelle d'une pèlerine se prosternant sur la tombe du rabbin vénéré en formulant des vœux.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

02. Gontsy (Ukraine), un site à cabanes en os de mammouths du paléolithique supérieur récents. Plan des anciennes et nouvelles fouilles (1873-1981) et des nouvelles fouilles (1993-2007). Emplacement des Hangars n°1 (VIa) et n°2 (zone VId)

Zone I : Kaminski ? (d'après Levitski)
Zone II : Guelvig ? (d'après Levitski)
Zone III : Scherbakivski (1914-15)
Zone IV : Levitski & Brusov (1935)
Zone V : Sergin (1977-81)
Zone VI :Iakovleva & Djindjian (1993-2007)
VIa Promontoire: zone des structures d'habitat 1 à 4 et zones d'activités (Hangar n°1)
VIb Promontoire: zone de vidange et zone de boucherie
VIc Lit d'ossements sur la pente et le fond de la paléoravine orientale
VId Hangar n°2 sur l'emplacement de la paléoravine orientale
VIe Coupes de référence 1 et 2 dans la zone sud du site
VIf Sondages dans la zone ouest du site
VIg Sondage n° 5

Photo : Mission Archéologique de Gontsy.

02. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Dimanche après-midi au café chez Fabien et David, rue Ramponeau, Belleville

Cette image prise dans un café tenu par des Juifs algériens (qui de nos jours n'existe plus) est extraite d'un travail photo qui m'a permis de rencontrer les femmes juives tunisiennes. Il s'agissait, en collaboration avec la sociologue Anne Steiner, de photographier quatre cafés de Belleville dont le café La Vielleuse.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

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