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Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie

L'exposition a été réalisée au cours de l'hiver 2010-2011, sur proposition de Marion Lichardus, Jean-Paul Demoule (Equipe Protohistoire Européenne (UMR 7041 ArScAn) et Laure Salanova (UMR 7055)
Conception, tirages : Fanny Bastien, Martine Esline, (MAE, USR 3225).
Auteur des textes : Jean-Paul Demoule.

Texte d'introduction de Marion Lichardus et J.-P. Demoule
"La mission de Kovačevo (Bulgarie) a été entreprise en 1986 dans le cadre de l'enseignement et de l'équipe de Protohistoire européenne de l'Université de Paris I et du CNRS. Jusque-là, les fouilles de cette équipe s'étaient concentrées dans le Bassin parisien (vallée de l'Aisne, notamment) et en Belgique, à l'extrémité du courant de colonisation néolithique danubien. Ce courant provenait du Proche-Orient ; il avait pénétré en Europe et pris pied dans la péninsule balkanique au cours de la seconde moitié du VIIe millénaire. C'est pourquoi les responsables de la mission, Marion Lichardus-Itten et Jean-Paul Demoule, choisirent d'ouvrir une fouille sur un site du néolithique le plus ancien des Balkans. La vallée de la Struma (Strymon), fleuve du sud-ouest de la Bulgarie qui se jette dans la mer Égée, fut choisie parce qu'elle est l'un des axes de pénétration les plus commodes depuis la côte vers l'intérieur des Balkans, et parce qu'elle était alors fort peu connue. L'unique site de cette époque, Kovačevo, venait d'y être découvert et sondé dans le cadre d'une mission bulgaro-polonaise. Il fut donc retenu pour une fouille d'ampleur.

D'après les ramassages de surface et les prospections électriques, le site couvre environ 6 hectares, avec une stratification maximale de trois mètres, mais avec des parties plus érodées, car le site occupe une pente. Il se trouve sur la terrasse d'un affluent de la Struma, la Pirinska Bistrica, descendu des montagnes du Pirin qui culminent à près de 3.000 mètres ; il n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière grecque. La stratégie choisie a été d'ouvrir une grande surface, de près de 1.700 m2, complétée par une série de 12 sondages qui précisent l'étendue et la stratigraphie du site. Tous les sédiments ont été tamisés et une attention particulière a été portée aux analyses géo-archéologiques, conduites par Jacques-Léopold Brochier et Jean-François Berger de façon expérimentale et pionnière afin de comprendre le processus de formation des couches. Les travaux de terrain se sont déroulés de 1986 à 2007 et la mission est actuellement dans la phase d'études et de publication.

L'occupation principale date donc du Néolithique ancien, entre 6200 et 5400 environ – ce que confirment les dates au radiocarbone et par archéomagnétisme. Elle est suivie par une occupation plus courte du néolithique moyen, après 5400, avec la céramique noire cannelée caractéristique de cette période. Après une interruption, le site est à nouveau densément occupé au Bronze ancien local (milieu du IVe millénaire), avec des éléments de fortification et une poterie qui évoque à la fois Ezero en Thrace bulgare, et les niveaux Dikili Tash III et Sitagroi IV-V, sites grecs peu éloignés. Enfin des traces sporadiques de l'âge du Fer, de l'Antiquité et même des guerres balkaniques sont présentes.

Ces niveaux du Néolithique ancien sont désormais les mieux étudiés pour le sud-ouest de la Bulgarie, le nord de la Grèce et la Macédoine yougoslave. Ils appartiennent à un faciès culturel qui s'étend sur la Macédoine occidentale grecque (Giannitsa), la Macédoise yougoslave (Anzabegovo) et toute la Bulgarie du sud-ouest. Ce faciès est antérieur à la culture de Karanovo I, avec laquelle commence, sur ce site de référence, le néolithique dans la grande plaine bulgare. Il se présente comme un village assez densément occupé, avec des maisons rectangulaires utilisant différentes techniques de construction et qui aura perduré pendant près d'un millénaire. L'occupation tend à se dilater au cours du temps, les phases les plus anciennes étant regroupées en bordure de terrasse."

Exposition et photographies de Marion Lichardus-Itten, Jean-Paul Demoule, Martine Esline.

Les auteurs de la photographie en ligne sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule.

30. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Quartier Hafsia, Tunis

Lise finit par retrouver la maison de son grand-père dans les dédales des rues étroites. Elle est située en face d'une école coranique. « J'avais trois ans quand je m'asseyais sur les marches de cet escalier, je m'en souviens très bien. Je me souviens des mosaïques » me dit-elle émue.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

29. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Quartier Hafsia, Tunis

Toutes les pèlerines ne font pas le choix de revoir leur ville natale. Mais certaines profitent de ce déplacement pour revenir à Tunis dans le quartier Hafsia où elles vécurent. Maurice Halbwachs note : « Ainsi, quand nous revenons en ville où nous avons été précédemment, ce que nous percevons nous aide à reconstituer un tableau dont bien des parties étaient oubliées ».
L'auteur de la photographie est S. Conord.

28. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Cimetière de Tunis

Cette femme pleure sur la tombe de sa mère qu'elle vient de retrouver dans le cimetière juif désaffecté de Tunis. De Tunis à Paris, la photographie véhicule le souvenir d'un lieu ou d'un être cher. Elle est vecteur de mémoire : les images photographiques transmises de génération en génération participent à la construction d'une mémoire familiale.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

27. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Vente aux enchères, caravansérail, île de Djerba, Tunisie

Dans le caravansérail a lieu une vente aux enchères dont les bénéfices iront au comité de la Ghriba. Deux hommes, tour à tour, prennent le micro et développent d'un ton convaincant les qualités et vertus de chaque objet offert à la vente : une photographie couleur encadrée représentant la première salle de la synagogue de la Ghriba, des foulards qui ont recouvert des objets symboliques (comme la Menorah ou les coffres de bois protégeant les Ecritures ), des rimonim (globes d'argent en forme de grenades) et Tables de la Loi en argent qui couronnent la Torah.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

26. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Zyara, cimetière de Tunis

Tombe de Rabbi Haï Taïeb. Un grand nombre de légendes existent autour de la vie de ce rabbin saint. Toutes se rejoignent sur deux points : il accomplit des miracles et s'adonne à la boisson, la boukha de préférence. Le rite central autour de sa tombe consiste alors, pour les pèlerins, à arroser la tombe de boukha , et surtout à partager et à boire ensemble au-dessus de la tombe des verres de cet alcool. Le processus photographique a permis de capter quelques gestes effectués à ce moment-là (comme les mains qui s'entremêlent, le liquide versé d'un gobelet à l'autre), et des détails comme les expressions des visages, les différentes sortes de verres circulant (en verre, en plastique).
L'auteur de la photographie est S. Conord.

25. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Zyara, El Hamma, Gabès, Tunisie

La visite de tombes de rabbins saints fait aussi partie du programme du pèlerinage. Ici, c'est la tombe de Rabbi Youssef El Maraabi surnommé le « Saint du désert », située dans un village proche de Gabès. La vie de ce saint demeure un mystère, il aurait vécu au XVème siècle. On voit ici l'expression corporelle d'une pèlerine se prosternant sur la tombe du rabbin vénéré en formulant des vœux.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

24. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Procession autour de la Menorah, île de Djerba, Tunisie

La dernière étape du pèlerinage, essentielle, consiste à conduire en procession la Menorah, objet rituel. C'est une pyramide hexagonale savamment montée sur un tricycle. Elle présente sur cinq étages la hiérarchie des êtres selon les djerbiens. Au sommet du troisième étage, court l'inscription en lettres hébraïques : « Ce chandelier est en l'honneur de Rabbi Meïer Ba'al Hanes et de Rabbi Shimon Bar Yochaï, que leurs mérites nous assurent une protection ». Au-dessus, le nom de Dieu, Sheddaï , est inscrit dans l'étoile de David, et enfin les Tables de la Loi en argent couronnent l'édifice. Avant la procession, la Menorah est enveloppée, recouverte, dissimulée sous plusieurs épaisseurs de foulards de soie. Chaque pèlerine lance un foulard, certaines d'entre elles l'aspergent de parfum. Elle est ensuite conduite au village voisin, Haga Sghira avant de la ramener à la synagogue de la Ghriba où elle sera rangée jusqu'à l'année suivante.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

23. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Bénédictions, île de Djerba, Tunisie

La troisième étape du parcours consiste à revenir à la première salle de la synagogue pour rencontrer les rabbins djerbiens (vêtus de leurs habits traditionnels) et faire la sh'uda. Les pèlerins demandent une prière aux rabbins de la Ghriba et, comme près des tombes des rabbins saints vénérés en Israël et en Tunisie, ils distribuent des fruits secs et offrent des verres de boukha (alcool de figues) d'abord aux rabbins, puis à ceux qui veulent bien les accepter.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

22. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Grotte de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Cette pèlerine s'était écriée : « La Ghriba m'a guérie du cancer ! Je n'avais plus de cheveux ! Je suis venue faire un vœu l'année dernière au dernier pèlerinage et maintenant je suis guérie ! » (elle embrasse les parois). « J'ai retrouvé mes cheveux ! » Ce rituel spécifiquement féminin est un élément important de la religiosité des femmes du milieu étudié. Il illustre bien leur rapport au religieux : quête du miraculeux, offrandes et demandes à une femme légendaire - La Ghriba -, qui a souffert dans sa vie, et qui peut donc les comprendre. Elles peuvent venir lui raconter leurs souffrances physiques et morales et exprimer une forte intensité émotionnelle.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

21. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Grotte de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Cette petite grotte est située au fond de la synagogue de la Ghriba. Les pèlerines viennent y déposer des œufs en offrande sur lesquels elles ont inscrit le prénom de leur fille ou d'un fils. A l'origine, on inscrivait le nom d'une jeune fille sur un œuf cru que l'on déposait dans cette grotte au moment du pèlerinage, uniquement dans l'espoir de la marier. A la fin du pèlerinage, chacune retirait l'œuf qu'elle avait déposé et qui avait durci à la chaleur des chandelles, et le rapportait à la jeune fille concernée. Celle-ci devait alors le consommer et était alors sûre de trouver un mari dans l'année. Mais au fil du temps les vœux concernent aussi la santé, le travail, la guérison, la solitude, toutes sortes de difficultés que vivent les juives tunisiennes installées maintenant en France.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

20. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Vœux, synagogue de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Après la traversée de la première salle de la synagogue, les pèlerins hommes et femmes confondus pénètrent dans une deuxième salle où les flammes de nombreuses bougies illuminent déjà la pièce aux arcades de couleur bleue et blanche. Chacun se recueille et allume avec précaution une ou plusieurs chandelles en formulant un vœu. Des pèlerines expriment déjà des émotions fortes (joies, pleurs) à cet endroit.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

19. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Synagogue de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Première salle intérieure de la synagogue ancienne. Selon les croyances populaires l'installation des Juifs à Djerba suit la destruction du Temple de Salomon en 586 avant J.C. Un groupe de prêtres, les kohanim , fuient Jérusalem et arrivent à Djerba portant avec eux une porte (delet en hébreu) et les pierres du sanctuaire. Ces vestiges du Temple auraient été intégrés à la synagogue de la Ghriba.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

18. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Début du pèlerinage face à l'entrée de la synagogue, île de Djerba, Tunisie

Le pèlerinage prend aussi la forme d'un départ organisé pour personnes âgées. La motivation religieuse n'exclut pas des motifs plus profanes que l'observation du pèlerinage révélera. Le tourisme religieux par l'infrastructure commerciale qu'il suppose fait partie intégrante de l'industrie du tourisme.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

17. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. La coupe du poisson par les jeunes mariés, Paris XIXe

Pèlerinage : retour au pays d'origine
Le pèlerinage de Lag ba-Omer (en hébreu Lag signifie 33), correspond à la période appelée Omer , commençant le deuxième jour de la Pessah1 (jour de la première gerbe d'orge offerte à Dieu), et s'achevant le trente troisième jour de l'Omer selon les Juifs tunisiens (correspondant au 18 du mois de Iyyar du calendrier judaïque). Ce jour-là qui correspond à la fête célébrant la fin d'une épidémie au cours du soulèvement des Juifs contre Rome (132-135), a lieu une célébration très importante pour ces femmes, celle du rabbin saint Rabbi Shimon Bar Yochaï. Les cérémonies ont lieu pendant la Hilloulah (commémoration de la mort d'un rabbin saint, de la montée de son âme). La date précise du décès de la plupart de ces personnages appelés les saddiqim étant souvent inconnue on les célèbre lors de la Hilloulah de Lag ba-Omer ou pendant les mois d' Elul ou de Tishri du calendrier judaïque. Cette fête contribue chaque année à perpétuer les croyances populaires judéo-tunisiennes, véhiculées jusqu'à nos jours à travers diverses légendes de source orale qui motivent le déplacement de nombreux touristes vers la Tunisie et vers Israël. Rabbi Shimon Bar Yohaï est considéré comme le commentateur, l'inspirateur ou l'auteur du Sépher du Zohar, le "livre des splendeurs". C'est pour les kabbalistiques un ouvrage primordial de la mystique juive et particulièrement pour les Juifs du Maghreb.
Un grand nombre de Juives tunisiennes résidant en France s'organisent pour participer au pèlerinage dans le Sud tunisien en qualité de touristes découvrant parfois pour la première fois cette région de Tunisie éloignée de leur ville natale. C'est une manière de se relier à leur pays d'origine en prenant en compte la dimension religieuse de ce retour.

Lors de ces invitations à participer à des événements familiaux, j'ai pu découvrir une coutume tunisienne d'origine rurale, plutôt rare de nos jours, m'a-t-on expliqué. Il s'agit de réunir toute la famille autour d'un grand repas, quelques jours après un mariage. Un poisson cru spécialement préparé pour l'occasion est alors apporté aux jeunes mariés. On leur donne deux couteaux. La femme arrive aisément à trancher l'animal, tandis que le mari peine : la coutume veut qu'il ne puisse pas y arriver. Un petit morceau de bois a été préalablement placé (par une sœur du mari) à l'endroit où l'homme doit couper la tête du poisson. Cette scène a pour fonction de marquer symboliquement la suprématie de la femme dans sa maison. La maison est ainsi, au Maghreb, un lieu essentiellement féminin.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

16. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. La coupe du poisson par les jeunes mariés, Paris XIXe

Lors de ces invitations à participer à des événements familiaux, j'ai pu découvrir une coutume tunisienne d'origine rurale, plutôt rare de nos jours, m'a-t-on expliqué. Il s'agit de réunir toute la famille autour d'un grand repas, quelques jours après un mariage. Un poisson cru spécialement préparé pour l'occasion est alors apporté aux jeunes mariés. On leur donne deux couteaux. La femme arrive aisément à trancher l'animal, tandis que le mari peine : la coutume veut qu'il ne puisse pas y arriver. Un petit morceau de bois a été préalablement placé (par une sœur du mari) à l'endroit où l'homme doit couper la tête du poisson. Cette scène a pour fonction de marquer symboliquement la suprématie de la femme dans sa maison. La maison est ainsi, au Maghreb, un lieu essentiellement féminin.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

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