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Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. L'Equipe

Le choix a été dès le début de faire une mission « lourde », d'au minimum deux mois par ans, totalisant en 25 années près de 55 mois de présence sur place. Ce fut la première mission archéologique française en Bulgarie depuis le début du XXe siècle, et la plus importante en cours dans un pays de l'Europe centrale ou orientale. Le cadre institutionnel est franco-bulgare, associant le CNRS, l'Université de Paris I, le ministère français des Affaires étrangères (principal financeur), l'Institut archéologique de l'Académie bulgare des sciences et le Musée historique de Blagoevgrad. Les responsables de la mission sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule du côté français, et actuellement Liliana Perničeva et Vasil Nikolov du côté bulgare, ainsi que Malgoržata Grębska-Kulova et Lilijana Kulov. Le site a été aussi pendant ces 25 ans une école de fouille aux activités très complètes et environ 200 étudiants de différents niveaux et de différentes universités, françaises et étrangères, s'y sont succédés. La main d'œuvre ouvrière, composée à l'origine de lycéens organisés en « brigades » a été remplacée à partir de 1990 par des ouvriers salariés. L'ensemble du personnel mobilisé pour chaque campagne de fouille comptait donc couramment un minimum d'une cinquantaine de personnes, étudiants et chercheurs étant logés dans une vaste base de fouille, un bâtiment scolaire réhabilité, dans le village de Katunci. Les changements politiques, dans une zone à l'origine très sensible, car frontalière et très contrôlée, ont sensiblement amélioré les conditions de vie sur place, et plus encore depuis que la Bulgarie a rejoint l'Union européenne. Des chercheurs de nombreuses institutions participent à l'étude du matériel recueilli, dont les UMR 7041 (Nanterre), 7055 (Nanterre), 7209 (Museum), 6130 (Nice), 5809 (Bordeaux), 5594 (Valence), 5133 (Lyon) du CNRS, le Deutsches Archäologisches Institut (Berlin), l'Université catholique de Louvain (Institut des sciences archéologiques), la Frei Universität de Berlin (Institut de chimie anorganique), l'Institut archéologique de l'académie slovaque des sciences, le Musée d'Histoire naturelle de Sofia, l'Institut de géophysique de l'Académie bulgare des sciences.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. Le matériel archéologique

Environ quarante tonnes de matériel archéologique ont été enregistrées sur le site de Kovačevo. La céramique représente plus de 1,6 million de tessons (23 tonnes), lesquels ont été systématiquement enregistrés, sous la responsabilité de Laure Salanova. Une division préliminaire en quatre périodes a été proposée, les deux premières étant antérieures à la culture Karanovo I. Les traitements statistiques détaillés, et notamment la sériation, sont encore en cours. Les décors sont pour l'essentiel peints en blanc sur rouge, mais d'autres techniques minoritaires sont attestées. Une analyse technologique de la poterie a été réalisée par Louise Gomart, et une analyse fonctionnelle par Julien Vieugué, qui a montré en particulier la présence de résidus d'os pilés en bouillie. Outre le matériel de broyage (Hara Prokopiou, Caroline Hamon) et l'outillage poli (Pierre Allard), de provenance locale, le matériel lithique comprend l'abondant mais ingrat quartz local (Frédéric Abbès), et le silex provenant des Rhodopes, à environ 50 à 100 km de distance ; il est étudié à la fois du point de vue technologique et typologique (Pierre Allard, Raphaële Guilbert), et tracéologique (Maria Gurova). L'outillage osseux (Isabelle Sidéra) montre d'incontestables affinités avec l'Anatolie, tant dans les formes (cuillers, crochets) que dans les techniques. La parure utilise le marbre, le coquillage, l'os, les roches tenaces et l'argile et comprend surtout des bracelets, des perles et de pendentifs. Les figurines humaines, surtout féminines, sont en argile, rarement en marbre, et systématiquement brisées ; les figurines animales sont rares et plus sommaires. On note aussi des sceaux en argile (pintadéras, la plus importante collection des Balkans) et de petites tables en argile dites « autels ». Parmi la faune, étudiée par Norbert Benecke, les animaux domestiques dominent largement (95%), et comprennent à leur tour 80 % de moutons et chèvres, espèce non indigène en Europe. Les restes végétaux (Elena Marinova) indiquent la culture des céréales, mais aussi d'autres plantes, comme la gesse.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie

L'exposition a été réalisée au cours de l'hiver 2010-2011, sur proposition de Marion Lichardus, Jean-Paul Demoule (Equipe Protohistoire Européenne (UMR 7041 ArScAn) et Laure Salanova (UMR 7055)
Conception, tirages : Fanny Bastien, Martine Esline, (MAE, USR 3225).
Auteur des textes : Jean-Paul Demoule.

Texte d'introduction de Marion Lichardus et J.-P. Demoule
"La mission de Kovačevo (Bulgarie) a été entreprise en 1986 dans le cadre de l'enseignement et de l'équipe de Protohistoire européenne de l'Université de Paris I et du CNRS. Jusque-là, les fouilles de cette équipe s'étaient concentrées dans le Bassin parisien (vallée de l'Aisne, notamment) et en Belgique, à l'extrémité du courant de colonisation néolithique danubien. Ce courant provenait du Proche-Orient ; il avait pénétré en Europe et pris pied dans la péninsule balkanique au cours de la seconde moitié du VIIe millénaire. C'est pourquoi les responsables de la mission, Marion Lichardus-Itten et Jean-Paul Demoule, choisirent d'ouvrir une fouille sur un site du néolithique le plus ancien des Balkans. La vallée de la Struma (Strymon), fleuve du sud-ouest de la Bulgarie qui se jette dans la mer Égée, fut choisie parce qu'elle est l'un des axes de pénétration les plus commodes depuis la côte vers l'intérieur des Balkans, et parce qu'elle était alors fort peu connue. L'unique site de cette époque, Kovačevo, venait d'y être découvert et sondé dans le cadre d'une mission bulgaro-polonaise. Il fut donc retenu pour une fouille d'ampleur.

D'après les ramassages de surface et les prospections électriques, le site couvre environ 6 hectares, avec une stratification maximale de trois mètres, mais avec des parties plus érodées, car le site occupe une pente. Il se trouve sur la terrasse d'un affluent de la Struma, la Pirinska Bistrica, descendu des montagnes du Pirin qui culminent à près de 3.000 mètres ; il n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière grecque. La stratégie choisie a été d'ouvrir une grande surface, de près de 1.700 m2, complétée par une série de 12 sondages qui précisent l'étendue et la stratigraphie du site. Tous les sédiments ont été tamisés et une attention particulière a été portée aux analyses géo-archéologiques, conduites par Jacques-Léopold Brochier et Jean-François Berger de façon expérimentale et pionnière afin de comprendre le processus de formation des couches. Les travaux de terrain se sont déroulés de 1986 à 2007 et la mission est actuellement dans la phase d'études et de publication.

L'occupation principale date donc du Néolithique ancien, entre 6200 et 5400 environ – ce que confirment les dates au radiocarbone et par archéomagnétisme. Elle est suivie par une occupation plus courte du néolithique moyen, après 5400, avec la céramique noire cannelée caractéristique de cette période. Après une interruption, le site est à nouveau densément occupé au Bronze ancien local (milieu du IVe millénaire), avec des éléments de fortification et une poterie qui évoque à la fois Ezero en Thrace bulgare, et les niveaux Dikili Tash III et Sitagroi IV-V, sites grecs peu éloignés. Enfin des traces sporadiques de l'âge du Fer, de l'Antiquité et même des guerres balkaniques sont présentes.

Ces niveaux du Néolithique ancien sont désormais les mieux étudiés pour le sud-ouest de la Bulgarie, le nord de la Grèce et la Macédoine yougoslave. Ils appartiennent à un faciès culturel qui s'étend sur la Macédoine occidentale grecque (Giannitsa), la Macédoise yougoslave (Anzabegovo) et toute la Bulgarie du sud-ouest. Ce faciès est antérieur à la culture de Karanovo I, avec laquelle commence, sur ce site de référence, le néolithique dans la grande plaine bulgare. Il se présente comme un village assez densément occupé, avec des maisons rectangulaires utilisant différentes techniques de construction et qui aura perduré pendant près d'un millénaire. L'occupation tend à se dilater au cours du temps, les phases les plus anciennes étant regroupées en bordure de terrasse."

Exposition et photographies de Marion Lichardus-Itten, Jean-Paul Demoule, Martine Esline.

Les auteurs de la photographie en ligne sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. Les structures

À l'exception d'un cas, les maisons de Kovačevo n'ont pas été incendiées, ce qui rend leur fouille particulièrement complexe, d'autant que les vestiges ont été retravaillés par l'érosion. La variété des techniques de construction est frappante. Un bâtiment au plan légèrement trapézoïdal exceptionnellement grand avec une surface de 156 m2 date de la deuxième période (Ib) du Néolithique ancien. Les tranchées et trous de poteaux sont bien visibles sur la photographie aérienne générale. Si une partie des habitations est construite à même le sol, d'autres sont aménagées au-dessus d'une fosse faisant office de vide sanitaire, sans doute en raison des conditions humides et pluvieuses de la région, dues au régime climatique méditerranéen. Les sols des habitations sont traditionnellement enduits d'une terre blanche carbonatée, à l'instar du Proche-Orient. Ces enduits sont régulièrement refaits, comme le montre la stratigraphie lorsqu'ils se sont effondrés dans les fosses sous-jacentes. Des espaces étaient ménagés entre les habitations, toutes d'orientation identique. Des fours à voûte et des foyers étaient installés à l'intérieur des bâtiments, pour le chauffage et la cuisson des aliments. Divers autres fosses ont été creusées. Des systèmes de fossés assuraient un drainage. Un puits à eau provient des niveaux du Néolithique moyen et est sans doute l'un des plus anciens connus en Europe. Aucune tombe d'adulte n'a été retrouvée, mais plusieurs tombes d'enfants, dont deux fœtus ou morts nés au fond de poteries, se trouvaient sous ou à côté des maisons. Plusieurs dépôts organisés d'animaux (chien, bucrane de bovidé) paraissent avoir eu une fonction particulière.

30. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Quartier Hafsia, Tunis

Lise finit par retrouver la maison de son grand-père dans les dédales des rues étroites. Elle est située en face d'une école coranique. « J'avais trois ans quand je m'asseyais sur les marches de cet escalier, je m'en souviens très bien. Je me souviens des mosaïques » me dit-elle émue.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

29. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Quartier Hafsia, Tunis

Toutes les pèlerines ne font pas le choix de revoir leur ville natale. Mais certaines profitent de ce déplacement pour revenir à Tunis dans le quartier Hafsia où elles vécurent. Maurice Halbwachs note : « Ainsi, quand nous revenons en ville où nous avons été précédemment, ce que nous percevons nous aide à reconstituer un tableau dont bien des parties étaient oubliées ».
L'auteur de la photographie est S. Conord.

28. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Cimetière de Tunis

Cette femme pleure sur la tombe de sa mère qu'elle vient de retrouver dans le cimetière juif désaffecté de Tunis. De Tunis à Paris, la photographie véhicule le souvenir d'un lieu ou d'un être cher. Elle est vecteur de mémoire : les images photographiques transmises de génération en génération participent à la construction d'une mémoire familiale.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

27. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Vente aux enchères, caravansérail, île de Djerba, Tunisie

Dans le caravansérail a lieu une vente aux enchères dont les bénéfices iront au comité de la Ghriba. Deux hommes, tour à tour, prennent le micro et développent d'un ton convaincant les qualités et vertus de chaque objet offert à la vente : une photographie couleur encadrée représentant la première salle de la synagogue de la Ghriba, des foulards qui ont recouvert des objets symboliques (comme la Menorah ou les coffres de bois protégeant les Ecritures ), des rimonim (globes d'argent en forme de grenades) et Tables de la Loi en argent qui couronnent la Torah.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

26. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Zyara, cimetière de Tunis

Tombe de Rabbi Haï Taïeb. Un grand nombre de légendes existent autour de la vie de ce rabbin saint. Toutes se rejoignent sur deux points : il accomplit des miracles et s'adonne à la boisson, la boukha de préférence. Le rite central autour de sa tombe consiste alors, pour les pèlerins, à arroser la tombe de boukha , et surtout à partager et à boire ensemble au-dessus de la tombe des verres de cet alcool. Le processus photographique a permis de capter quelques gestes effectués à ce moment-là (comme les mains qui s'entremêlent, le liquide versé d'un gobelet à l'autre), et des détails comme les expressions des visages, les différentes sortes de verres circulant (en verre, en plastique).
L'auteur de la photographie est S. Conord.

25. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Zyara, El Hamma, Gabès, Tunisie

La visite de tombes de rabbins saints fait aussi partie du programme du pèlerinage. Ici, c'est la tombe de Rabbi Youssef El Maraabi surnommé le « Saint du désert », située dans un village proche de Gabès. La vie de ce saint demeure un mystère, il aurait vécu au XVème siècle. On voit ici l'expression corporelle d'une pèlerine se prosternant sur la tombe du rabbin vénéré en formulant des vœux.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

24. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Procession autour de la Menorah, île de Djerba, Tunisie

La dernière étape du pèlerinage, essentielle, consiste à conduire en procession la Menorah, objet rituel. C'est une pyramide hexagonale savamment montée sur un tricycle. Elle présente sur cinq étages la hiérarchie des êtres selon les djerbiens. Au sommet du troisième étage, court l'inscription en lettres hébraïques : « Ce chandelier est en l'honneur de Rabbi Meïer Ba'al Hanes et de Rabbi Shimon Bar Yochaï, que leurs mérites nous assurent une protection ». Au-dessus, le nom de Dieu, Sheddaï , est inscrit dans l'étoile de David, et enfin les Tables de la Loi en argent couronnent l'édifice. Avant la procession, la Menorah est enveloppée, recouverte, dissimulée sous plusieurs épaisseurs de foulards de soie. Chaque pèlerine lance un foulard, certaines d'entre elles l'aspergent de parfum. Elle est ensuite conduite au village voisin, Haga Sghira avant de la ramener à la synagogue de la Ghriba où elle sera rangée jusqu'à l'année suivante.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

23. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Bénédictions, île de Djerba, Tunisie

La troisième étape du parcours consiste à revenir à la première salle de la synagogue pour rencontrer les rabbins djerbiens (vêtus de leurs habits traditionnels) et faire la sh'uda. Les pèlerins demandent une prière aux rabbins de la Ghriba et, comme près des tombes des rabbins saints vénérés en Israël et en Tunisie, ils distribuent des fruits secs et offrent des verres de boukha (alcool de figues) d'abord aux rabbins, puis à ceux qui veulent bien les accepter.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

22. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Grotte de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Cette pèlerine s'était écriée : « La Ghriba m'a guérie du cancer ! Je n'avais plus de cheveux ! Je suis venue faire un vœu l'année dernière au dernier pèlerinage et maintenant je suis guérie ! » (elle embrasse les parois). « J'ai retrouvé mes cheveux ! » Ce rituel spécifiquement féminin est un élément important de la religiosité des femmes du milieu étudié. Il illustre bien leur rapport au religieux : quête du miraculeux, offrandes et demandes à une femme légendaire - La Ghriba -, qui a souffert dans sa vie, et qui peut donc les comprendre. Elles peuvent venir lui raconter leurs souffrances physiques et morales et exprimer une forte intensité émotionnelle.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

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