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Inventaires
Expositions de la Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie
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Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie. Le matériel archéologique

Environ quarante tonnes de matériel archéologique ont été enregistrées sur le site de Kovačevo. La céramique représente plus de 1,6 million de tessons (23 tonnes), lesquels ont été systématiquement enregistrés, sous la responsabilité de Laure Salanova. Une division préliminaire en quatre périodes a été proposée, les deux premières étant antérieures à la culture Karanovo I. Les traitements statistiques détaillés, et notamment la sériation, sont encore en cours. Les décors sont pour l'essentiel peints en blanc sur rouge, mais d'autres techniques minoritaires sont attestées. Une analyse technologique de la poterie a été réalisée par Louise Gomart, et une analyse fonctionnelle par Julien Vieugué, qui a montré en particulier la présence de résidus d'os pilés en bouillie. Outre le matériel de broyage (Hara Prokopiou, Caroline Hamon) et l'outillage poli (Pierre Allard), de provenance locale, le matériel lithique comprend l'abondant mais ingrat quartz local (Frédéric Abbès), et le silex provenant des Rhodopes, à environ 50 à 100 km de distance ; il est étudié à la fois du point de vue technologique et typologique (Pierre Allard, Raphaële Guilbert), et tracéologique (Maria Gurova). L'outillage osseux (Isabelle Sidéra) montre d'incontestables affinités avec l'Anatolie, tant dans les formes (cuillers, crochets) que dans les techniques. La parure utilise le marbre, le coquillage, l'os, les roches tenaces et l'argile et comprend surtout des bracelets, des perles et de pendentifs. Les figurines humaines, surtout féminines, sont en argile, rarement en marbre, et systématiquement brisées ; les figurines animales sont rares et plus sommaires. On note aussi des sceaux en argile (pintadéras, la plus importante collection des Balkans) et de petites tables en argile dites « autels ». Parmi la faune, étudiée par Norbert Benecke, les animaux domestiques dominent largement (95%), et comprennent à leur tour 80 % de moutons et chèvres, espèce non indigène en Europe. Les restes végétaux (Elena Marinova) indiquent la culture des céréales, mais aussi d'autres plantes, comme la gesse.

Recherches franco-bulgares sur le site néolithique de Kovacevo en Bulgarie

L'exposition a été réalisée au cours de l'hiver 2010-2011, sur proposition de Marion Lichardus, Jean-Paul Demoule (Equipe Protohistoire Européenne (UMR 7041 ArScAn) et Laure Salanova (UMR 7055)
Conception, tirages : Fanny Bastien, Martine Esline, (MAE, USR 3225).
Auteur des textes : Jean-Paul Demoule.

Texte d'introduction de Marion Lichardus et J.-P. Demoule
"La mission de Kovačevo (Bulgarie) a été entreprise en 1986 dans le cadre de l'enseignement et de l'équipe de Protohistoire européenne de l'Université de Paris I et du CNRS. Jusque-là, les fouilles de cette équipe s'étaient concentrées dans le Bassin parisien (vallée de l'Aisne, notamment) et en Belgique, à l'extrémité du courant de colonisation néolithique danubien. Ce courant provenait du Proche-Orient ; il avait pénétré en Europe et pris pied dans la péninsule balkanique au cours de la seconde moitié du VIIe millénaire. C'est pourquoi les responsables de la mission, Marion Lichardus-Itten et Jean-Paul Demoule, choisirent d'ouvrir une fouille sur un site du néolithique le plus ancien des Balkans. La vallée de la Struma (Strymon), fleuve du sud-ouest de la Bulgarie qui se jette dans la mer Égée, fut choisie parce qu'elle est l'un des axes de pénétration les plus commodes depuis la côte vers l'intérieur des Balkans, et parce qu'elle était alors fort peu connue. L'unique site de cette époque, Kovačevo, venait d'y être découvert et sondé dans le cadre d'une mission bulgaro-polonaise. Il fut donc retenu pour une fouille d'ampleur.

D'après les ramassages de surface et les prospections électriques, le site couvre environ 6 hectares, avec une stratification maximale de trois mètres, mais avec des parties plus érodées, car le site occupe une pente. Il se trouve sur la terrasse d'un affluent de la Struma, la Pirinska Bistrica, descendu des montagnes du Pirin qui culminent à près de 3.000 mètres ; il n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière grecque. La stratégie choisie a été d'ouvrir une grande surface, de près de 1.700 m2, complétée par une série de 12 sondages qui précisent l'étendue et la stratigraphie du site. Tous les sédiments ont été tamisés et une attention particulière a été portée aux analyses géo-archéologiques, conduites par Jacques-Léopold Brochier et Jean-François Berger de façon expérimentale et pionnière afin de comprendre le processus de formation des couches. Les travaux de terrain se sont déroulés de 1986 à 2007 et la mission est actuellement dans la phase d'études et de publication.

L'occupation principale date donc du Néolithique ancien, entre 6200 et 5400 environ – ce que confirment les dates au radiocarbone et par archéomagnétisme. Elle est suivie par une occupation plus courte du néolithique moyen, après 5400, avec la céramique noire cannelée caractéristique de cette période. Après une interruption, le site est à nouveau densément occupé au Bronze ancien local (milieu du IVe millénaire), avec des éléments de fortification et une poterie qui évoque à la fois Ezero en Thrace bulgare, et les niveaux Dikili Tash III et Sitagroi IV-V, sites grecs peu éloignés. Enfin des traces sporadiques de l'âge du Fer, de l'Antiquité et même des guerres balkaniques sont présentes.

Ces niveaux du Néolithique ancien sont désormais les mieux étudiés pour le sud-ouest de la Bulgarie, le nord de la Grèce et la Macédoine yougoslave. Ils appartiennent à un faciès culturel qui s'étend sur la Macédoine occidentale grecque (Giannitsa), la Macédoise yougoslave (Anzabegovo) et toute la Bulgarie du sud-ouest. Ce faciès est antérieur à la culture de Karanovo I, avec laquelle commence, sur ce site de référence, le néolithique dans la grande plaine bulgare. Il se présente comme un village assez densément occupé, avec des maisons rectangulaires utilisant différentes techniques de construction et qui aura perduré pendant près d'un millénaire. L'occupation tend à se dilater au cours du temps, les phases les plus anciennes étant regroupées en bordure de terrasse."

Exposition et photographies de Marion Lichardus-Itten, Jean-Paul Demoule, Martine Esline.

Les auteurs de la photographie en ligne sont Marion Lichardus et Jean-Paul Demoule.

Profils d'objets. Approches d'anthropologues et d'archéologues, VIIe colloque international de la Maison René-Ginouvès

Exposition réalisée par Fabienne Wateau (UMR 7186 LESC) et Martine Esline (MAE, USR 3225).

Texte d'introduction de F. Wateau
"Les objets parmi nous
Les objets dont il est question dans ce colloque sont parmi nous. La plupart proviennent de nos terrains ou chantiers de fouille, matière à penser qui nous aide à lire la société. Certains, trop fragiles ou trop précieux, sont des répliques, fabriquées en argile, ou des moulages en résine. Disposés dans des vitrines, sur les bancs, ou encore posés ou suspendus dans le hall, tous ces objets qui ont pu venir au colloque sont ici. Ils s'élèvent au nombre de seize. Les dix autres, restés sur le terrain ou déjà conservés dans des musées, étaient impossible à déplacer. Tous sont représentés en photographies. Vous découvrirez leurs détails, vous y apprendrez un peu de leur usages et destinations. Restent encore aux objets à être contés et racontés lors de ces journées."

Prises de vue de matériels archéologiques. Détails et macro-traces

Exposition de l'été 2006.
Serge Oboukhoff (MAE, UMS 844) a réalisé les photographies avec un appareil numérique de 6 millions de pixels.

Texte d'introduction d'André Pelle
"Depuis plusieurs années, les expositions se succèdent dans le hall de la Maison René-Ginouvès. Elles présentent les recherches des équipes dans leurs diversités.
Nous avons le choix de valoriser, chaque été, le travail photographique d’un agent en particulier, pourvu que les images présentées ne s’éloignent pas trop du terrain ou des thèmes de recherches engagés dans notre Maison.
Certaines équipes, comme l’UMR 7055 « Préhistoire et archéologie » anciennement basée à Meudon, connaissent Serge Oboukhoff depuis longtemps. Les photographies qu’ils présente aujourd’hui viennent également de sa collaboration avec l’UMR 8096 « Archéologie des Amériques » et l’UMR 7041 « Archéologie et sciences de l’Antiquité . Nous les regarderons comme de la matière ayant donné des formes fonctionnelles. Terre, pierre, os, …statuettes, outils… Matière et forme macro-photographiées puis agrandies, pour leur lecture, au-delà des possibilités de perception de l’œil nu. Le rendu photographique peut nous sembler irréel si l’on ne possède pas la connaissance de la demande du chercheur à son photographe : « Serge est-il possible de voir toutes les facettes de cet outil ? . Les prises de vue réalisées avec ces instructions s’éloigneront alors de celles qui rechercheraient la fonction de l’objet.
Comment façonner la lumière pour faire ressortir la matière ? Si l’on pose cette question à Serge Oboukhoff, il nous répond que « la meilleure source est le soleil. Que l’objet est fait pour être vu sous celui-ci. Le photographe dans son studio de prise de vue ne ferait alors que reproduire le soleil ! On a tous vu sur nos terrains archéologiques, le chantier se contraster au soleil montant ; Devenir illisible au zénith ; puis l’on a choisi la lumière douce du soleil levant ou un ciel légèrement brumeux pour réaliser nos images. On a cherché du détail dans les hautes et les basses lumières en utilisant un soleil tamisé. Même un jour, on a regretté de ne pouvoir tourner un peu le soleil pour qu’il éclaire plus correctement une coupe ou une structure ! C’est de la même façon que Serge Oboukhoff tourne et oriente son unique source de lumière artificielle sur son sujet, recherchant l’angle d’incidence idéal, évitant la lumière directe débouchant une ombre trop sombre à l’aide d’une simple feuille de papier blanc mais sans trop l’approcher pour ne pas tuer le contraste."

Pirogues et conceptions polynésiennes de l'environnement

La mise en perspective des sources ethnologiques et archéologiques dans la démarche du Pr. J. Garanger inspira ma recherche ethnoarchéologique sur la place des pirogues dans les sociétés océaniennes d'hier et d'aujourd'hui, et sur le système de représentations de l'environnement insulaire récurrent dans toute la Polynésie et centré sur le renouvellement de la fertilité. A cette notion vitale s'associent un espace arboré (vao) souvent tabou, l'eau douce, et des structures cultuelles. Les populations qui s'installèrent sur les îles du Pacifique véhiculèrent leurs conceptions du paysage : un espace culturellement construit autour d'éléments naturels et anthropiques.
Hélène Guiot, équipe ArScAn-Ethnologie préhistorique.

Namibie

Bien que la Namibie soit un pays semi-désertique, il compte des massifs rocheux riches en sites d'art rupestre. Ils se trouvent aussi bien au nord qu'au sud de son vaste territoire, 825000 km2. Au nord c'est notamment dans le massif du Drakensberg que l'on trouve de très nombreux sites de peintures rupestres. Les gravures rupestres sont également très nombreuses et l'on trouve une forte concentration dans l'ensemble de Twyfelfontein, au nord du pays.

A l'autre extrémité du pays, le site d'Apollo 11, dans les montagnes Huns, a livré des plaques en pierre couvertes de peintures représentant des animaux et qu'à l'époque de leur découverte, au milieu des années 1970, étaient considérées comme le plus ancien témoignage de la création artistique africaine (26 000 BP).

L'interprétation de la l'art rupestre de la Namibie a fait l'objet de nombreuses approches et l'un des sites emblématiques des difficultés qui entourent cette partie de l'étude de l'art rupestre est sans doute la grotte Maack devenue, par un concours de circonstances, la "grotte de la dame blanche".

Milieu naturel

Cette région littorale est caractérisée par l’omniprésence de l’eau : océan, cours d’eau et estuaires, mais aussi marécages et lagunes, contribuent à donner l’impression d’un monde amphibie, où l’eau est toujours proche des espaces formant l’habitat des populations indigènes et modernes. Le milieu naturel terrestre se compose d’une dense forêt équatoriale humide, que l’homme doit défricher pour s’installer. Le long de la côte, une barrière de mangrove s’élève entre l’océan et la forêt : les palétuviers rendent l’accès à la terre ferme, voire impossible. On doit franchir cette mangrove en naviguant dans les chenaux de marée pour atteindre les sites établis en bordure de cours d’eau. De nos jours, il existe toutefois quelques voies modernes permettant aussi des déplacements terrestres, qui restent souvent malaisés. Formant l’une des régions les plus pluvieuses du monde, cette côte chaude et humide a souvent paru hostile et peu propice aux établissements humains, mais cette vision relève sans doute plus de préjugés d’occidentaux venant de climats plus tempérés. À diverses époques, les indigènes amérindiens et les afro-américains ont su y maintenir des occupations plutôt stables et parfois prospères. En particulier, l’archéologie a montré que ces terres, réputées peu propices à l’agriculture, pouvaient être exploitées intensivement, à condition de savoir les drainer au moyen de billons. Avec de tels aménagements, il est possible de produire du maïs, du manioc et autres plantes vivrières en assez grandes quantités pour assurer l’alimentation des groupes locaux.

Maisons et huileries, hôtellerie et tombeau

Le village consiste en des maisons paysannes en pierres taillées : une ou deux cours, trois ou quatre pièces ; des arcs clavés sur jambes en pilastres portent des dalles de plafond en pierre. Une belle demeure, surplombant le sanctuaire, est beaucoup plus vaste ; elle abrite des bains chauffés, des salles de réception, des vestiges cultuels. C’est peut-être la maison de la famille du chef du district, le ra’s Aïn Laaban (chef de la Source du Laaban) signalé par une inscription nabatéenne. On soupçonne que l’unique tombeau monumental de la nécropole, construit vers 110 apr. J .-C. pour trente défunts, était l’ultime demeure des maîtres de cette grande maison. Toutes les autres tombes sont de simples fosses. La culture de l’olivier occupait déjà dans l’Antiquité la place majeure qui est la sienne aujourd’hui : plusieurs huileries sont assez bien conservées, échelonnées entre les Ier et VIè siècles apr. J.-C. Tout à côté du sanctuaire mais à l’extérieur de son enceinte, un bâtiment rectangulaire à plan compact reste mystérieux. Il avait deux niveaux. L’étage, complètement détruit, a livré quelques éléments de décor sculpté et stuqué ; le rez-de-chaussée à-demi enterré avait un hall central à piliers et une salle à manger à trois banquettes en pierres. On a pensé à une hôtellerie du sanctuaire, mais rien n’est moins sûr, car il y avait aussi, ailleurs, un caravansérail.

Les premiers travaux de José Garanger en Polynésie française (1963-1965)

José Garanger débuta ses travaux d'archéologie océanienne à Tahiti (Iles de la Société ) dans les vallées de la Vaitepiha et de la Vaiote où de nombreux pétroglyphes furent découverts. Il participa à des missions sur l'atoll de Rangiroa aux Tuamotu où trois marae furent restaurés. Ces travaux sont encore remarquables aujourd'hui par la méthode mise en œuvre : une fouille extensive de l'intégralité de la zone incluant les structures, et une prospection détaillée des secteurs adjacents. Grâce à cette méthode le chercheur obtint, dès les années 1960, des résultats marquants sur l'organisation spatiale, et au-delà sociale, des anciens Polynésiens.

Les travaux de José Garanger au Vanuatu (1964, 1966-67)
Les travaux réalisés au Vanuatu dans l'île d'Efate et dans le groupe des Shepherd apparaissent comme un exemple, toujours cité, de l'usage de l'ethno-histoire et de l'archéologie préhistorique. Selon les termes d'A. Leroi-Gourhan, J. Garanger a su conjuguer « l'ethnologie du présent et du passé » grâce à son approche spécifique du terrain archéologique. Là, il a démontré avec éclat que le décapage de grandes surfaces, dans des sites sépulcraux ou sacrés, était la meilleure méthode pour restituer la vision globale donnée par les récits de traditions orales et mettre en évidence les infimes détails oubliés ou volontairement occultés par les communautés.

Les objets d'art scythe

Ce sont pour la plupart les éléments des harnachements des chevaux sacrifiés : guirlandes de pendeloques de cou ou de poitrail, ailes de mors, frontaux. Souvent ces guirlandes convergent de façon symétrique vers un élément central qui peut répéter le motif en détachant une partie en relief dans la troisième dimension. Ces ornements sont dorés à la feuille et étamés, mais l'étain a souvent disparu. Cependant, ce n'est qu'après les avoir dépouillés de l'or qui empâte la finesse du relief que l'on peut apprécier véritablement le travail des artistes.

Les écritures cunéiformes et leur déchiffrement

Auteurs de l'exposition : Brigitte Lion et Cécile Michel (UMR 7041, Equipe Histoire et archéologie de l'Orient cunéiforme).
Conception et réalisation de l’exposition, maquettage de la brochure : Martine Esline (MAE, UMS 844).

Texte d'introduction de Brigitte Lion et Cécile Michel
"À la redécouverte du Proche-Orient ancien et de ses écrits
En 2007, l'équipe Histoire et Archéologie de l'Orient Cunéiforme (laboratoire ArScAn, UMR 7041 du CNRS) a organisé en collaboration avec l'UMS 844, une exposition pour célébrer les 100 ans du déchiffrement de l'écriture cunéiforme. L'ouvrage, qui reproduit les panneaux élaborés à cette occasion, présente les différentes étapes de la redécouverte du proche-Orient ancien et des déchiffrements des écritures cunéiformes. Celles-ci furent utilisées pendant plus de trois millénaires dans une vaste zone du proche-Orient, englobant non seulement la Mésopotamie, mais aussi les régions voisines, jusqu'à l'Egypte, la Turquie et l'Iran. Les signes en "forme de clous" ont été utilisés pour noter diverses langues (sumérien, akkadien, ugaritique, vieux-perse...) selon trois système différents : idéographique, syllabique et alphabétique.

Le livre ci-dessous reprend cette exposition qui s'est tenue à la Maison René-Ginouvès, lors de la fête de la science en octobre 2007. cette brochure est disponible aux Editions De Boccard, 2008 . La fondation de la Poste a subventionné cette publication.
Travaux de la Maison René-Ginouvès. Collection dirigée par Pierre Rouillard. Travaux n° 4, LES ECRITURES CUNEIFORMES ET LEUR DECHIFFREMENT, sous la direction de : Brigitte LION et Cécile MICHEL, Editions : DE BOCCARD 2008 ".

Les couleurs d'Alexandrie (Egypte)

L'exposition, les textes et les photographies ont été réalisés par André Pelle (MAE, UMS 844) durant l'été 2001.

Texte d'introduction d'André Pelle
"L'oeil s'adapte et, hélas ! notre regard s'habitue. Loin des interminables ciels nuageux du Nord de la France, Alexandrie est faite d'ombre et de lumière. Peu importe le quartier, d'Anfushi à Kom el Chougafa, ou de Kom el Dikka à Shatbi el Bahr, des milliers d'images hautes en couleurs, mais temporellement éphémères, existent de par l'éclat que leur donne le soleil à telle ou telle heure de la journée. Remontez la même rue quelques heures plus tard, d'autres images existeront dans un faisceau de lumière et les précédentes, devenues plus ternes à l'ombre, sembleront disparues.

Comment cadrer ?
Sur cette image du vieux port, juste là où furent le Phare ou autres palais engloutis de Cléopâtre, trois vues semblent maintenant s’offrir à notre regard : ici, c’est un panorama du port sur fond de ville ; puis là, une image « plus ethnographique » représentant un jeune pêcheur. L'autre image en bas à gauche, avec un cadrage serré sur une barque multicolore, relève d'un autre regard, celui où la fonction de l’objet ne nous importe plus et où l’objet même n’est plus notre centre principal d'intérêt.
L'image fonctionne par une association de couleurs vives, primaires, bleu, jaune, rouge... Ainsi que par un entrelacement de droites et de courbes. Ici les couleurs s'opposent. Ailleurs plus loin dans la ville ou très proches de vous, des tons monochromes se confondent dans une composition spontanée d'objets. C'est cette Alexandrie qu'à chaque retour je retrouve, mais n'ai-je pas la chance d'avoir un œil toujours neuf."

Les costumes

Vers 1937, les Japonais s’habillent usuellement à la façon traditionnelle, avec un kimono. Ce costume caractérise remarquablement le peuple japonais. La différence entre les habits officiels et de travail est importante. Les quelques exemples de vêtements présentés ici appartiennent aux femmes, qui ont en conservé la tradition plus longtemps que les hommes, même après la guerre deuxième mondiale.
En grande tenue, leur kimono ainsi que leur ceinture, généralement en soie, sont plus décoratifs, plus brillants, multicolores. Les vêtements pour les travaux des champs, faits en coton, permettent mieux les mouvements. Les paysannes portent une sorte de pantalon: le mompé. Les chapeaux de paille, en cône évasé, protègent leur tête des coups de soleil et des serviettes toutes blanches cachent presque complètement leur visage, remplaçant parfois leurs chapeaux. Leurs pieds nus sont chaussés d’une paire de sandales, faites en paille du riz.

Les carrières de El Ferriol et l'atelier de sculpture d'Elche (Alicante)

L’exposition a été réalisée par Fanny Bastien et Martine Esline (MAE, USR 3225) au cours du printemps 2011, sur proposition de Pierre Rouillard , directeur de la Maison René-Ginouvès. Les auteurs des textes et des légendes sont Pierre Rouillard et Gérard Monthel.

Texte d'introduction de Pierre Rouillard, Jésus Moratalla, Laurent Costa, Christian Montenat, Gérard Monthel
"Les techniques d'extraction évoluent peu dans le temps, au moins, bien sûr, jusqu'à la période de la mécanisation violent par l'utilisationdes explosifs au début du XXème siècle. les enlévements sont essentiellement réalisés avec une sorte de pioche ou pic dont le fer possédait un tranchant large d'environ 3 cm, en moyenne, et perpendiculaire à l'emmanchement. On y maniait aussi le taillant ou la polka pour régullariser ou aménager les fronts. quelques levages ont été terminés avec des coins.

Un des intérêts du site de El Ferriol est qu'il réunissait dans des "loges" contiguës, carriers et tailleurs de pierre. Lorsqu'il extrayait un bloc, le carrier était avant tout guidé par la qualité de la roche. Le tailleur orientait ensuite ses choix en fonction de ses besoins, bloc d'architecture, de sculpture de taureau ou de buste. Il choisissait sa pierre dans un "calepin" où les cailloux bruts d'arrachement pouvaient avoir une longueur de 0,80 m, de 1m, de 1,30 m... La découverte d'une ébauche de sculpture d'époque ibérique prouve que ces savoir-faire étaient attenants. La présence d'une vasque abandonnée, car brisée lors de son épannelage, le dit aussi. les éclats de taille de petit calibre, amoncelés en "tas", amas coniques sur lesquels travaillaient les tailleurs, voire les sculpteurs, l'explicitent tout autant. ( De là vient l'expression "travailler sur le tas").

Trois qualités de pierre sont attestées dans cette région. le type présent à El Ferriol est un calcaire bioclastique fin, beige jaunâtre du Miocène inférieur-moyen, celui utilisé pour la Dame d'Elche. Aussi conduisons nous une une autre enquête qui vise à retrouver les usages du calcaire de El ferriol dans les sculptures et les édifices proches. Monforte del Cid et Elche, l'un au nord, l'autre au sud de El Ferriol, à une dizaine de km dans chaque cas, l'ont mis en oeuvre à des époques variées. Nous le savions pour la sculpture ibérique de La Alcudia et d'Elche et les fouilles récentes conduites à Monforte del Cid nous ont confirmé son usage dans la sculpture animale d'époque ibérique.A Elche même, pour la construction de l'Ayuntamieto ( un édifice datant en partie du XVIème siècle) du calcaire de El Ferriol a été utilisé. Mais la principale consommatrice de ce calcaire est l'église Santa Maria, construite au XVIIIème siècle : une partie des mus et les sculptures du somptueux portail sud sont en calcaire de El Ferriol."

Les accumulations d'ossements de mammouths ("bone bed")

Des accumulations d’ossements ont été trouvées au fond des paléoravines qui bordent le promontoire, où l’habitat est installé. Il y a une connexion stratigraphique entre le niveau d’accumulation d’ossements et le niveau inférieur de l’habitat sur le promontoire. Il n’y a pas d’accumulation d’ossements de mammouth sur le niveau supérieur, qui s’est installé quand la ravine était déjà comblée. La paléoravine, qui était sèche, s’est remplie très vite par une sédimentation de pente à la fonte des neiges, quand le climat est devenu plus humide. L’accumulation d’ossements correspond à un évènement unique entre deux fontes de neige.
L’accumulation d’ossements révèle la présence de nombreux mammouths d’âges et de sexes variés, qui ne correspondent pas à l’effectif d’un cortège naturel. Les ossements sont anatomiquement groupés. Des traces de découpe ont été trouvés sur certains os (côtes). Les crânes de mammouth ont été systématiquement cassés. Les plus grands ossements ont été préférentiellement prélevés. Il y a eu un dépeçage local des mammouths. D’autres ossements animaux isolés y ont été également trouvés. L’anthropisation de l’accumulation est révélé par la présence d’outils en silex taillé, d’outils en os et en ivoire et de vestiges des foyers lessivés, dont l’un a été trouvé sous une grande défense.

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