Aperçu avant impression Fermer

Affichage de 821 résultats

Inventaires
Expositions de la Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie
Aperçu avant impression Affichage :

752 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

21. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Grotte de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Cette petite grotte est située au fond de la synagogue de la Ghriba. Les pèlerines viennent y déposer des œufs en offrande sur lesquels elles ont inscrit le prénom de leur fille ou d'un fils. A l'origine, on inscrivait le nom d'une jeune fille sur un œuf cru que l'on déposait dans cette grotte au moment du pèlerinage, uniquement dans l'espoir de la marier. A la fin du pèlerinage, chacune retirait l'œuf qu'elle avait déposé et qui avait durci à la chaleur des chandelles, et le rapportait à la jeune fille concernée. Celle-ci devait alors le consommer et était alors sûre de trouver un mari dans l'année. Mais au fil du temps les vœux concernent aussi la santé, le travail, la guérison, la solitude, toutes sortes de difficultés que vivent les juives tunisiennes installées maintenant en France.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

20. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Vœux, synagogue de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Après la traversée de la première salle de la synagogue, les pèlerins hommes et femmes confondus pénètrent dans une deuxième salle où les flammes de nombreuses bougies illuminent déjà la pièce aux arcades de couleur bleue et blanche. Chacun se recueille et allume avec précaution une ou plusieurs chandelles en formulant un vœu. Des pèlerines expriment déjà des émotions fortes (joies, pleurs) à cet endroit.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

19. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Synagogue de la Ghriba, île de Djerba, Tunisie

Première salle intérieure de la synagogue ancienne. Selon les croyances populaires l'installation des Juifs à Djerba suit la destruction du Temple de Salomon en 586 avant J.C. Un groupe de prêtres, les kohanim , fuient Jérusalem et arrivent à Djerba portant avec eux une porte (delet en hébreu) et les pierres du sanctuaire. Ces vestiges du Temple auraient été intégrés à la synagogue de la Ghriba.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

18. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Début du pèlerinage face à l'entrée de la synagogue, île de Djerba, Tunisie

Le pèlerinage prend aussi la forme d'un départ organisé pour personnes âgées. La motivation religieuse n'exclut pas des motifs plus profanes que l'observation du pèlerinage révélera. Le tourisme religieux par l'infrastructure commerciale qu'il suppose fait partie intégrante de l'industrie du tourisme.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

17. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. La coupe du poisson par les jeunes mariés, Paris XIXe

Pèlerinage : retour au pays d'origine
Le pèlerinage de Lag ba-Omer (en hébreu Lag signifie 33), correspond à la période appelée Omer , commençant le deuxième jour de la Pessah1 (jour de la première gerbe d'orge offerte à Dieu), et s'achevant le trente troisième jour de l'Omer selon les Juifs tunisiens (correspondant au 18 du mois de Iyyar du calendrier judaïque). Ce jour-là qui correspond à la fête célébrant la fin d'une épidémie au cours du soulèvement des Juifs contre Rome (132-135), a lieu une célébration très importante pour ces femmes, celle du rabbin saint Rabbi Shimon Bar Yochaï. Les cérémonies ont lieu pendant la Hilloulah (commémoration de la mort d'un rabbin saint, de la montée de son âme). La date précise du décès de la plupart de ces personnages appelés les saddiqim étant souvent inconnue on les célèbre lors de la Hilloulah de Lag ba-Omer ou pendant les mois d' Elul ou de Tishri du calendrier judaïque. Cette fête contribue chaque année à perpétuer les croyances populaires judéo-tunisiennes, véhiculées jusqu'à nos jours à travers diverses légendes de source orale qui motivent le déplacement de nombreux touristes vers la Tunisie et vers Israël. Rabbi Shimon Bar Yohaï est considéré comme le commentateur, l'inspirateur ou l'auteur du Sépher du Zohar, le "livre des splendeurs". C'est pour les kabbalistiques un ouvrage primordial de la mystique juive et particulièrement pour les Juifs du Maghreb.
Un grand nombre de Juives tunisiennes résidant en France s'organisent pour participer au pèlerinage dans le Sud tunisien en qualité de touristes découvrant parfois pour la première fois cette région de Tunisie éloignée de leur ville natale. C'est une manière de se relier à leur pays d'origine en prenant en compte la dimension religieuse de ce retour.

Lors de ces invitations à participer à des événements familiaux, j'ai pu découvrir une coutume tunisienne d'origine rurale, plutôt rare de nos jours, m'a-t-on expliqué. Il s'agit de réunir toute la famille autour d'un grand repas, quelques jours après un mariage. Un poisson cru spécialement préparé pour l'occasion est alors apporté aux jeunes mariés. On leur donne deux couteaux. La femme arrive aisément à trancher l'animal, tandis que le mari peine : la coutume veut qu'il ne puisse pas y arriver. Un petit morceau de bois a été préalablement placé (par une sœur du mari) à l'endroit où l'homme doit couper la tête du poisson. Cette scène a pour fonction de marquer symboliquement la suprématie de la femme dans sa maison. La maison est ainsi, au Maghreb, un lieu essentiellement féminin.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

16. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. La coupe du poisson par les jeunes mariés, Paris XIXe

Lors de ces invitations à participer à des événements familiaux, j'ai pu découvrir une coutume tunisienne d'origine rurale, plutôt rare de nos jours, m'a-t-on expliqué. Il s'agit de réunir toute la famille autour d'un grand repas, quelques jours après un mariage. Un poisson cru spécialement préparé pour l'occasion est alors apporté aux jeunes mariés. On leur donne deux couteaux. La femme arrive aisément à trancher l'animal, tandis que le mari peine : la coutume veut qu'il ne puisse pas y arriver. Un petit morceau de bois a été préalablement placé (par une sœur du mari) à l'endroit où l'homme doit couper la tête du poisson. Cette scène a pour fonction de marquer symboliquement la suprématie de la femme dans sa maison. La maison est ainsi, au Maghreb, un lieu essentiellement féminin.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

15. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Henna, Paris 19ème

Le henna précède la cérémonie du mariage. Il s'agit d'offrir des cadeaux aux fiancés (des bijoux en or pour la femme) et de placer une boule de henné dans la paume de leur main ainsi qu'un ruban rouge à leur poignet afin de leur porter chance et bonheur.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

12. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Transe, Rebaybia

Cette série montre le lien très étroit existant entre danse, musique et transe. Selon les témoignages il s'agissait bien de transes de possession associées à une croyance religieuse populaire en les djnoun ou djinn, sortes de génies. Cette croyance est encore très répandue au Maghreb et ses origines, selon Gilbert Rouget, remonteraient à l'époque préislamique.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

11. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Entrée en transe, Rebarbya

On peut observer fréquemment lors de ces rencontres des manifestations d'états de transe. Au son de l'instrument à vent la ghaîta ou des kralet (crotales en fer), plusieurs participantes sont entraînées sur la piste de danse par des rythmes musicaux répétitifs dans une série de mouvements qui, peu à peu, s‘amplifient, s'accélèrent.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

10. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Danse, Rebarbya

Une rebarbya selon leur interprétation est une après-midi dansante exclusivement féminine à l'exception des musiciens qui sont généralement des tunisiens. La rebarbya est organisée par une personne (souvent une femme juive tunisienne) qui fixera un tarif d'entrée. Elles ont lieu dans des salles louées à Belleville ou dans le 9ème arrondissement à Paris. Les rebaybia existaient déjà dans dans les milieux populaires de Tunis dans les années 1950.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie

L'exposition a été conçue et réalisée par Martine Esline (MAE, UMS 844) dans le cadre du 5ème colloque de la Maison René-Ginouvès qui a eu lieu en été 2008. L'auteur des photographies, textes et légendes est Sylvaine Conord (UPR 034, Laboratoire d'anthropologie urbaine, Nanterre).

Texte d'introduction de Sylvaine Conord
"Ces images témoignent d'une rencontre avec un petit groupe de femmes juives tunisiennes lors de leurs rendez-vous réguliers dans les cafés bellevillois parisiens. Agées de 60 à 80 ans au moment de la recherche (échelonnée sur cinq ans, elle s'acheva en l'an 2000), elles souhaitaient oublier les soucis de vies laborieuses souvent marquées par des problèmes de santé. La plupart habitaient le quartier populaire de Hafsia à Tunis, et en France elles furent ouvrières, cantinières, couturières, élevant en moyenne quatre à cinq enfants. Grâce au rôle de photographe qu'elles m'attribuèrent, elles me conduisirent sur différents lieux de Belleville à Deauville, de Paris à Juan-les-pins puis jusqu'en Israël et en Tunisie à l'occasion du pèlerinage Lag ba Omer . J'ai choisi dans le cadre de cette exposition qui se divise en deux parties de montrer d'une part des aspects de leur vie en région parisienne, et d'autre part le retour de certaines d'entre elles dans leur pays natal.

Le pèlerinage annuel Lag ba Omer où des rabbins vénérés sont célébrés avec ferveur et joie, est l'occasion de perpétuer croyances et pratiques populaires. De nombreuses bougies sont allumées, des dons distribués, des foulards multicolores semés de paillettes dorées achetés à Belleville ou chez le magasin Tati sont déposées sur la Menorah , des œufs sont posés dans une grotte ancienne, autant de gestes, telles des offrandes, répétés avec l'espoir de l'accomplissement de vœux.

De retour à Paris, ces Juives tunisiennes reprennent leurs habitudes bellevilloises. Et pourtant elles n'habitent plus ce quartier d'accueil suite à l'attribution de logements sociaux en proche banlieue ou au Nord du 19 ème arrondissement. Cela ne les empêche pas de se déplacer pour fréquenter quotidiennement les cafés, les commerces et les synagogues de Belleville.

L'objectif de ce travail n'était pas d'écrire une monographie. Il s'agissait d'explorer les différentes fonctions de la photographie dans le cadre d'une démarche ethnographique. La méthode consiste à enregistrer de manière systématique des cadrages variés pris sous différents angles afin de constituer une sorte de carnet de bord visuel complété par la réalisation d'entretiens et la tenue d'un journal de terrain écrit, car l'image seule ne se suffit pas à elle-même dans le cadre d'une démarche anthropologique. Il s'agit plutôt ici de considérer les images collectées comme autant "d'observations visuelles" mémorisées qui peuvent servir à fournir des informations sur les faits observés. La photographie devient un instrument de recherche à part entière. Les images récoltées sont subjectives, limitées dans leur cadrage et dans ce qu'elles montrent (qui n'est finalement que la partie visible des faits). Mais au moment du traitement des données, celles-ci peuvent êtres utiles à la remémoration de certains détails (gestes, décors, regards, ornements, objets rituels, individus présents, etc.), que l'œil nu et sélectif de l'anthropologue, n'aura pas pu tous mémoriser. La photographie comprise comme objet, pratique et méthode intégrée à toutes les phases du processus d'investigation permet de capter différents instants variables dans le temps et dans l'espace."

09. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Sefer Torah, fête Hanoukkah dite des lumières

Toucher des mains le Sefer Torah (objet cylindrique en bois contenant les textes sacrés), lui adresser des baisers représentent un rite qui tient une place centrale dans la plupart des cérémonies que j'observerai par la suite.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

08. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Danse à l'occasion de la fête Hanoukkah dite des lumières

La signification de cette fête telle qu'elle me fut racontée est liée à la croyance en un miracle. Antiochus IV Epiphane était un roi grec qui voulut conquérir la Palestine mais les macchabéens sortis victorieux du conflit cherchèrent de l'huile dans le Temple Saint. Ils ne trouvèrent qu'une fiole qui pouvait servir qu'une seule nuit. « Le miracle est qu'elle a pu servir huit nuits » me dit-on.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

07. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Simone, Café La Vielleuse, Belleville

Ce portrait représente une expression du sujet photographié bien distincte de celles enregistrées lors des premières auto-mises-en-scène. Le visage de cette femme, soucieux, dévoile déjà un premier aperçu de « l'autre face » : celle d'individus vivant derrière l'apparence, les sourires et les rires, des difficultés d'ordre affectif ou matériel, des problèmes de santé. Quelques propos à ce sujet m'avaient été confiés dès la deuxième visite ; ces témoignages m'orientèrent probablement dans ce choix de prises de vues. Cette photo fut complètement rejetée par le sujet photographié : « Je souris pas, c'est pas moi» dit-elle.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

06. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Joueurs de tiercé, Café La vielleuse, Belleville

La clientèle du café La vielleuse est mixte mais les Juifs tunisiens marquent systématiquement un partage sexuel de l'espace : il y a le coin des hommes et celui des femmes représentant des tablées à quelques mètres de distance. Les femmes conversent entre elles tout l'après-midi, les hommes ne viennent qu'en fin de journée, animés par le plaisir de jouer ensemble au tiercé et de calculer les probabilités des meilleurs paris à l'aide du journal Paris Turf .
L'auteur de la photographie est S. Conord.

05. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Café La Vielleuse, Belleville

La vitrine du café est investie systématiquement par ces habituées. Dès le début de l'enquête, j'ai pu remarquer qu'au sein de ce groupe de femmes, « être vues », et « voir » représentent des motivations essentielles de ces rendez-vous quotidiens. Le choix des places occupées, les manières de poser devant l'appareil photo (comme celle adoptée par Marta au premier plan), ajoutent à ce plaisir d'auto-mise-en-scène.
Mais ces clientes, formant un cercle autour de deux, trois, quatre tables, sont, la plupart du temps, installées dos à la vitre ; rares sont les regards dirigés vers la rue. Les jeux de représentation sont destinés essentiellement au plus proche public (les voisines de table), ou à celui constitué par les autres groupes de femmes installés dans le café. Si parfois elles se tournent vers l'extérieur, c'est pour remarquer la venue d'une personne reconnue. Avant son entrée « en scène », dans le café, celle-ci fera l'objet de commentaires (concernant sa santé, ses enfants), ou de médisances, selon les dernières nouvelles et le type de relation entretenue avec elle.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

03. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Marta, Café La Vielleuse, Belleville

Marta devint tout de suite ma meilleure « cliente ». Lors de mes visites, elle acceptait, avec enthousiasme, toutes les photos prises, posées ou non, et réclamait constamment de nouvelles prises de vues. J'ai calculé, qu'à la fin de mes années de recherche sur le terrain, elle avait dû collectionner ainsi environ cent cinquante portraits d'elle-même.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

02. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Dimanche après-midi au café chez Fabien et David, rue Ramponeau, Belleville

Cette image prise dans un café tenu par des Juifs algériens (qui de nos jours n'existe plus) est extraite d'un travail photo qui m'a permis de rencontrer les femmes juives tunisiennes. Il s'agissait, en collaboration avec la sociologue Anne Steiner, de photographier quatre cafés de Belleville dont le café La Vielleuse.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

01. Itinéraires de Belleville à Djerba de femmes juives tunisiennes vivant en France. Photographie et anthropologie. Rachel, Café La Vielleuse , Belleville

Rachel dès les premières prises de vues étudie ses poses. Ici, elle a volontairement approché le bouquet de roses de son visage pour la prise de vues. Les photos réalisées ne doivent montrer qu'une « image positive », celle d'un moment de convivialité, de bonne santé. La coquetterie, toujours soignée pour ces sorties (en tout cas en ce qui concerne le choix des ornements), doit aussi apparaître dans la composition de l'image, car elle représente ici, un élément essentiel dans la valorisation de la personne.
L'auteur de la photographie est S. Conord.

Les accumulations d'ossements de mammouths ("bone bed")

Des accumulations d’ossements ont été trouvées au fond des paléoravines qui bordent le promontoire, où l’habitat est installé. Il y a une connexion stratigraphique entre le niveau d’accumulation d’ossements et le niveau inférieur de l’habitat sur le promontoire. Il n’y a pas d’accumulation d’ossements de mammouth sur le niveau supérieur, qui s’est installé quand la ravine était déjà comblée. La paléoravine, qui était sèche, s’est remplie très vite par une sédimentation de pente à la fonte des neiges, quand le climat est devenu plus humide. L’accumulation d’ossements correspond à un évènement unique entre deux fontes de neige.
L’accumulation d’ossements révèle la présence de nombreux mammouths d’âges et de sexes variés, qui ne correspondent pas à l’effectif d’un cortège naturel. Les ossements sont anatomiquement groupés. Des traces de découpe ont été trouvés sur certains os (côtes). Les crânes de mammouth ont été systématiquement cassés. Les plus grands ossements ont été préférentiellement prélevés. Il y a eu un dépeçage local des mammouths. D’autres ossements animaux isolés y ont été également trouvés. L’anthropisation de l’accumulation est révélé par la présence d’outils en silex taillé, d’outils en os et en ivoire et de vestiges des foyers lessivés, dont l’un a été trouvé sous une grande défense.

Structures d’habitat et zones d’activités

L’habitat est organisé autour de plusieurs structures en os et en défenses de mammouths : de grandes cabanes ovalaires (comme la structure n°1, de 6 m de diamètre), de petites cabanes (comme la structure n°2 de 3m x 1,80 m). Des fosses ont été creusées profondément autour des cabanes (9 fosses autour de la structure n°1). Leur rôle est multiple : fournir du loess pour la construction des parois des cabanes, stocker les aliments dans le fond toujours gelé de la fosse, servir de réserve d’ossements, principalement de mammouth ou de dépotoir. De vastes zones d’activités autour de foyers s’étendent entre les structures d’habitat, où l’on retrouve des outils en silex (grattoirs, burins, pièces et pointes à dos), des outils en matière dure animale (sagaie en ivoire, pic sur extrémité de défense, hachereau sur omoplate de mammouth, marteau en bois de renne, alêne en os de lièvre et aiguille à chas en ivoire). Colorants (nappe, blocs, foyers) et coquillages sont très abondants. Les objets d'art et les parures sont également présents. La faune chassée inventoriée pour la première fois par I.G. Pidoplichko comprend le mammouth dominant, le renne, le bison, le cheval, le lièvre, la marmotte et les carnivores à fourrure : le renard bleu, le loup, le lynx, le glouton, l’ours brun. Les fouilles actuelles ont permis d’ajouter à cette liste, le bœuf musqué et le rhinocéros laineux.

Résultats 301 à 350 sur 821